DANS L'OMBRE DU BRASIER - Hervé Le Corre (Rivages)

Présentation de l’éditeur

A Paris, pendant les dix derniers Jours de la Commune. Dans les rues de la ville bombardée où se dressent des barricades, le mal rôde. Des jeunes femmes disparaissent, enlevées par un personnage aussi pervers que repoussant. Parmi elles, Caroline, la bien-aimée du sergent Nicolas Bellec qui combat dans les rangs des Communards. Antoine Roques, promu au rang de « commissaire » de police par la Commune, enquête sur l’affaire. Mû par le sens du devoir, il se lance à la recherche de la jeune femme, bravant les obus, les incendies, les exécutions sommaires… Et tandis que Paris brûle, Caroline, séquestrée, puis « oubliée » dans une cave parmi les immeubles effondrés, lutte pour sa survie. C’est une course contre la montre qui s’engage, alors que la Commune est en pleine agonie.

à la croisée des chemins entre le roman noir et le polar historique Dans l’ombre du brasier est un récit de la Semaine Sanglante, agonie de la Commune.
2 fils narratifs s’y croisent: celui des Communards Nicolas et Caroline et celui d’Antoine Roques élu délégué à la Sureté (sorte de commissaire de police de la période) sur la trace d’un kidnappeur de femmes qui n’est autre que le Pujols de « l’homme aux lèvres de saphir »
Il y a quelques longueurs et cela met un petit de temps à démarrer mais, comme d’habitude avec Hervé Le Corre, c’est superbement écrit et surtout je pense que ce n’est pas innocent
Déjà parce qu’il faut contextualiser le moment (la Commune est très souvent une période historique peu connue) et ça retranscrit finalement assez bien cette période « entre-deux » qui précède la Semaine Sanglante, sorte de Drôle de Guerre avant l’heure avec quand même le poids de la menace imminente bien plus pesant.
une sorte de faux-rythme à la fois voulu et subi avant l’action.

Les Communards se sentent sur le fil du rasoir: ils sont encore chargés d’espoir de changer les choses mais ils sentent aussi que l’étau se resserre et que ça va faire mal.
Par contre après quand ça démarre, ça démarre et la Semaine Sanglante ne porte pas ce nom pour rien. Barricades après barricades, rues après rues les Versaillais feront payer le prix fort aux Insurgés.
C’est du très bon Le Corre avec quelques messages qui renvoient à l’actualité ("…C’est là qu’on comprend que la foule n’est pas le peuple").
Assurément l’un des romans de 2019 en ce qui me concerne.