DAREDEVIL #1-36 (Chip Zdarsky / collectif)

Le début de cette série a été un peu lent, décompressé, mais depuis peu, Chip Zdarsky s’est vraiment lancé - et ça fonctionne très bien. Le #4 était bon, ce #5 est très bon ; même si, une fois de plus, Matt Murdock chute… bien que l’auteur tente maintenant des territoires plutôt inexplorés dans d’autres runs similaires.
Daredevil a repoussé et vaincu le Punisher, et entend maintenant stopper Owl ; pour en finir. Parce qu’il a tué quelqu’un. Parce qu’il n’arrive pas à passer outre (je trouvais au #4 que ça allait trop vite, Zdarsky retombe sur ses pas, là ; Matt est dans le déni et l’autodestruction, classique mais efficace). Parce qu’il veut faire une bonne chose avant d’être arrêté… et il croit ce moment arrivé, quand les Defenders de Bendis (Jessica Jones, Iron Fist, Luke Cage) arrivent. Sauf qu’ils viennent l’aider, et lui dire que tuer quelqu’un par accident, « ça n’est pas grave ». Non pas pour dénier l’horreur du moment, mais faire avec. Matt ne l’accepte pas, s’enfuit… et découvre chez lui Spider-Man ; qui, brutalement mais efficacement et légitimement vu leur relation, lui dit que c’en est trop. Matt l’accepte, l’admet ; il ne peut plus. Il ne peut plus être Daredevil.
Un épisode dynamique et fort, qui s’intensifie au fil de la lecture, jusqu’à un final déchirant mais logique. Chip Zdarsky montre la fuite en avant d’un blessé, paumé, qui tente de bien faire mais ne cesse d’échouer, de s’accrocher en se crispant, et en enchaînant les erreurs. Son Matt Murdock est de mieux en mieux écrit, les Defenders sont bons, mais c’est surtout DD/Spidey qui est très, très bien réalisée. C’est simple, c’est logique, c’est fort, c’est dur ; c’est beau.
Tout autant que les dessins de Marco Checchetto, qui livre encore des planches superbes. Très belles, déjà, mais avec une ambiance très adaptée ; un régal des yeux, au service d’un scénario dur, terrible, mais intéressant, pour le choix (apparemment) final de Matt. Vivement la suite.