DAREDEVIL #1-36 (Chip Zdarsky / collectif)

L’interview de Zdarsky et Checchetto :

https://www.marvel.com/articles/comics/chip-zdarsky-and-marco-checchetto-reveal-their-plans-for-next-year-s-daredevil

Chip Zdarsky: He’s trying to prove himself. That he can do the job. I’ve always loved the various tonal takes on DAREDEVIL, but for this run I’ve decided to really go deep on the realities of being a vigilante in this world. Out of all the main Super Heroes, Daredevil has felt like the one you could do that with. I don’t care to see a “reality-based” Fantastic Four (though as I type that I remember how much I loved UNSTABLE MOLECULES. The exception to prove the rule!), but I love the idea of a reality-based DAREDEVIL.

Marco Checchetto: I felt in love immediately with Chip’s script. It’s in pure Daredevil style. We love the same stories and characters and we have a similar vision for this series, how Matt has to look and his costume for example, or the page layouts. I like his storytelling – it’s very simple to work on his script, it’s all perfect and measured. It’s a joy when you can work with writers like him. The fact he is an artist too can help to find some visual idea. Chip did the first teaser of the series for example.

Source : https://www.marvel.com

Les couvertures des 3 premiers numéros par Julian Totino Tedesco :

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Source : www.comicscontinuum.com

L’interview de Zdarsky & Checchetto (+ un premier aperçu des intérieurs) : https://www.cbr.com/daredevil-interview-zdarsky-checchetto/

Zdarsky : I had lunch with Charles early on in the planning, and I made a joke about how the previous Daredevil writers always try to fuck over the incoming writers with cliffhangers. That’s when he told me he was “killing” Daredevil, and I immediately regretted making my joke.

Checchetto : I’m really working on this series with my heart, thanks to Chip’s story and the help of my editors, Devin and Lauren. I’m referring to the atmospheres of the Miller/Mazzucchelli/Nocenti/Romita/Quesada years.

Source : https://www.cbr.com

La couverture variante du #1 par Alex Maleev :

daredevil-1-cover-2

« Intense, brutal, but full of heart »: telle sera la note d’intention du run de Zdarsky selon les mots de son éditeur Devin Lewis à la fin du numéro. Et ma foi, après lecture de celui-ci, ça résume plutôt bien.

Zdarsky se place dans la continuité narrative directe du run de Soule et de la mini-série transition Man without Fear de McCay, semant çà et là quelques allusions — on appellera ça une marque d’élégance, dont Soule lui-même s’était bien gardé. Donc, un Hell’s Kitchen crapoteux, le Caïd à l’hôtel de ville, la chasse ouverte aux super-héros, et un DD à l’identité secrète puisque le-run-de-Waid-n’a-pas-eu-lieu, mais physiquement et moralement diminué par un match retour avec un camion, et pour tout dire plutôt à la dérive.

En résulte un numéro coup de poing à plus d’un titre. Pessimisme et violence sèche. Zdarsky coche pour ainsi dire toutes les cases attendues sur le perso : les rapports à la loi, à la foi, à la violence, voire à une certaine tendance à l’auto-dépréciation / auto-destruction. À défaut d’être renversant (comme avait pu l’être l’ouverture de… bon vous avez compris), il affiche en tout cas le fait qu’il a réfléchi aux bases du perso, ce qui est toujours bon à prendre — d’autant que la qualité est au rendez-vous.

Les dialogues — copieux quand il faut, effacés à d’autres moments, avec un sens de l’équilibre d’une grande sûreté — sonnent juste, la caractérisation s’annonce fouillée, et Checchetto nous en met plein les yeux (le travail de coloriste de Sunny Gho est aussi à saluer, d’ailleurs), l’artiste étant aussi à l’aise dans les scènes intimistes que dans l’action. On sent une vraie synergie entre le scénariste et le dessinateur, avec des idées qui posent tout de suite visuellement certaines choses, certains rapports de force par exemple, et dont je serais bien en peine de savoir lequel des deux il faut créditer pour cela.

Bref, quand ça castagne, ça tape, et quand ça parle, ça touche.

On n’est pas parti pour retrouver un DD un tant soit peu souriant, mais on est peut-être parti pour une des meilleures séries du moment.

Oui, complètement.
Chip Zdarsky a eu la lourde tâche de reprendre Daredevil, après une mini-série de bilan/reconstruit dont je n’ai pas réussi à dépasser le #1, et le run de Charles Soule, que je n’ai pas lu. Et si l’auteur m’avait convaincu dans la caractérisation et les dialogues de Marvel Two-In-One, le fond de ses intrigues ne m’avait pas forcément plu ; j’étais donc un peu prudent, même si je demeurais intéressé.
Après ce Daredevil #1, mes doutes s’envolent : comme ça a été dit, tout est bon ici, tout est fort et pertinent… même si on revient dans le « coeur » de Daredevil depuis que Frank Miller l’a recréé, clairement.
Zdarsky a la politesse, oui, de reprendre les éléments de la mini-série récente et de Charles Soule, pour poursuivre dessus ; un peu, finalement, comme Brubaker qui avait suivi les pistes lancées par Bendis. Zdarsky en profite pour montrer un Matt qui s’est relancé, se pense prêt à tout reprendre… mais qui ne l’est pas, en fait. Lent, fatigué, perturbé, il est loin d’être à la hauteur, et ça se sent dans ce numéro.
Alternant avec des flashbacks classiques mais cohérents, le scénario est sec, brutal ; peu bavard, mais efficace. Ca fonctionne complètement, c’est « exactement » ce à quoi on peut s’attendre et espérer d’une série Daredevil. Et ça me va, vraiment.
En parallèle, Marco Checchetto livre de très jolies planches, qui construisent une ambiance totalement adaptée au scénario, et à sa « lourdeur ». Ca ne rigole pas, ici, c’est encore une fois sec et presque désespéré… mais ça fonctionne, complètement.
Une belle réussite - bien que finalement très « classique » dans l’approche de Daredevil ; mais, encore une fois, ça ne me gêne pas. Vivement la suite !

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DAREDEVIL #2

Written by: Chip Zdarsky.

Art by: Marco Checchetto.

Cover by: Julian Totino Tedesco.

Description: Know fear.

Pages: 32.

Price: $3.99.

In stores: February 27.

Source : www.comicscontinuum.com

Daredevil a-t-il tué ? Son récent accident a-t-il tellement perturbé ses sens qu’il a mal dosé une attaque, et tué quelqu’un ? La question est posée, et hante tout l’épisode ainsi que les personnages ; une bonne idée, même si l’ensemble demeure terriblement classique.
Chip Zdarsky maîtrise son ambiance « polar », lourde et étouffante. Matt Murdock doute de lui-même, a peur de ce qu’il a pu faire, même s’il rejette l’idée pour se protéger. On croise Foggy, on découvre plus le flic qui sera sûrement au coeur du run de Zdarsky, et Fisk est bien caractérisé. Tout fonctionne, tout se laisse bien lire, même si encore une fois tout semble très « prévisible » pour du Daredevil. Les ingrédients sont réunis, ça fonctionne je le répète, mais ça ne révolutionne rien.
Marco Checchetto livre de très jolies planches, avec une atmosphère qui épouse la noirceur du scénario ; c’est bien, c’est beau. Mais c’est terriblement attendu pour le personnage, en fait. Une lecture agréable, qui est plaisante, mais qui ne « tape » pas fort pour commencer. Ca ronronne, ça s’immerge dans les fondamentaux du personnage ; je lirai la suite, mais sans grande impatience pour l’instant.

Après un #1 qui m’avait pleinement emballé, je suis d’accord que ce deuxième épisode est nettement moins marquant. La voix off est un peu envahissante, et oui, ça ronronne un peu. Dommage que le soufflé retombe aussi vite, quand même. On va voir la suite…

Daredevil #3 est sorti, et m’a bien plus plu que les précédents. Ho, Chip Zdarsky continue d’être dans une veine « daredevilienne », on est dans des choses très connues… mais le récit me paraît plus fluide, plus intense, pas novateur mais un peu moins prévisible que le début. Une bonne chose.
Daredevil est touché, et poursuivi par le super-flic qui doit l’arrêter ; ça se passe mal. Wilson Fisk vient assister au spectacle, et DD doit en venir à un combat direct pour espérer s’en tirer ; ça échoue, même si les flics le laissent tenter sa chance. Alors qu’il est arrêté, et va être entièrement anéanti par la loi, quelqu’un vient le sortir de là - quelqu’un qui ne surprend pas, mais amène une dynamique pertinente dans le titre, et l’approche qu’aura le monde de DD.
A nouveau, Zdarsky ne révolutionne rien, mais utilise bien les éléments à sa disposition. Surtout, il rend son récit plus nerveux, plus dense, plus instinctif et animal ; et ça fonctionne mieux. Il a de bonnes idées sur la relation entre DD et les flics, et la gestion de Matt lui-même est bonne. Dommage que ça paraisse irréaliste qu’il puisse faire autant avec une balle dans l’épaule, mais… « ça passe », on va dire.
Marco Checchetto livre de très belles planches, qui participent à la nervosité globale. Ce sera un plaisir de le retrouver sur le perso’ qui intervient à la fin, j’avais aimé quand leurs destins s’étaient croisés. Je suis soudain plus enthousiaste pour ce titre, qui ronronnait jusque-là ; ça s’emballe, là, et ça me surprend au moins un peu. Mais, surtout, ça devient plus animal, plus sauvage, et ça rend bien !

KNOW FEAR

Written by : Chip Zdarsky
Art by : Marco Checchetto
Cover by : Julian Totino Tedesco
Page Count : 24 Pages
Age Rating : 12+ Only
Release Date : April 17 2019

Source : www.adventuresinpoortaste.com

Bon et intense épisode pour ce #4, même si sa conclusion est étonnante, et surprend.
Matt Murdock a donc été sauvé par le Punisher, qui pense qu’il a enfin « entendu raison », en tuant quelqu’un. Sauf que leurs échanges se passent mal, notamment via la présence d’un truand menacé puis tué par Frank ; ça se bagarre, ça montre la position de chacun, et Daredevil tabasse Castle. Avant de le livrer, et de décider de s’occuper du nouveau caïd : The Owl ; tout en acceptant sa culpabilité face au meurtre, et semblant faire la paix avec.
Bon. Les trois-quarts de l’épisode sont très bons, et Chip Zdarsky livre autant un bon portrait de DD que de Punisher ; même si celui-ci penche beaucoup du côté de la version de Netflix, avec un Frank très bavard et donneur de leçons. Ce n’est pas gênant, d’autant que l’opposition est ici bien gérée. Le combat est lui-même impressionnant, et les dialogues fonctionnent très bien.
Je suis cependant plus surpris par la conclusion, avec une acceptation assez simple et « facile » de sa culpabilité par Matt ; « ok, j’ai tué, je dois m’améliorer ». Mmh. Au-delà du fait qu’il s’agit d’une ligne qu’il tente vraiment de ne pas franchir, son statut de catholique devrait a minima le faire « exploser » à cause de ça. J’attends de voir la suite, c’est peut-être le traumatisme qui le fait accepter pour l’instant, mais ça surprend.
Marco Checchetto ne surprend pas par la qualité de ses planches, lui. Il livre encore un récital, comme depuis le début de la série, et c’est un bonheur de le voir ici - et de le revoir sur Punisher, car j’avais beaucoup aimé sa série avec Rucka. Un plaisir des yeux intense, pour un bon épisode, bien que surprenant ; la série a eu du mal à se lancer, mais me plaît bien depuis deux numéros.

DAREDEVIL #5

Written by: Chip Zdarsky.

Art by: Marco Checchetto.

Cover by: Julian Totino Tedesco.

Description: Accused of murder, Daredevil has been on the run trying to prove his innocence. But even he can’t outrun judgment forever. The explosive finale of Chip Zdarsky’s first arc of Daredevil!

Pages: 32.

Price: $3.99.

In stores: May 15.

Source : www.comicscontinuum.com

Le début de cette série a été un peu lent, décompressé, mais depuis peu, Chip Zdarsky s’est vraiment lancé - et ça fonctionne très bien. Le #4 était bon, ce #5 est très bon ; même si, une fois de plus, Matt Murdock chute… bien que l’auteur tente maintenant des territoires plutôt inexplorés dans d’autres runs similaires.
Daredevil a repoussé et vaincu le Punisher, et entend maintenant stopper Owl ; pour en finir. Parce qu’il a tué quelqu’un. Parce qu’il n’arrive pas à passer outre (je trouvais au #4 que ça allait trop vite, Zdarsky retombe sur ses pas, là ; Matt est dans le déni et l’autodestruction, classique mais efficace). Parce qu’il veut faire une bonne chose avant d’être arrêté… et il croit ce moment arrivé, quand les Defenders de Bendis (Jessica Jones, Iron Fist, Luke Cage) arrivent. Sauf qu’ils viennent l’aider, et lui dire que tuer quelqu’un par accident, « ça n’est pas grave ». Non pas pour dénier l’horreur du moment, mais faire avec. Matt ne l’accepte pas, s’enfuit… et découvre chez lui Spider-Man ; qui, brutalement mais efficacement et légitimement vu leur relation, lui dit que c’en est trop. Matt l’accepte, l’admet ; il ne peut plus. Il ne peut plus être Daredevil.
Un épisode dynamique et fort, qui s’intensifie au fil de la lecture, jusqu’à un final déchirant mais logique. Chip Zdarsky montre la fuite en avant d’un blessé, paumé, qui tente de bien faire mais ne cesse d’échouer, de s’accrocher en se crispant, et en enchaînant les erreurs. Son Matt Murdock est de mieux en mieux écrit, les Defenders sont bons, mais c’est surtout DD/Spidey qui est très, très bien réalisée. C’est simple, c’est logique, c’est fort, c’est dur ; c’est beau.
Tout autant que les dessins de Marco Checchetto, qui livre encore des planches superbes. Très belles, déjà, mais avec une ambiance très adaptée ; un régal des yeux, au service d’un scénario dur, terrible, mais intéressant, pour le choix (apparemment) final de Matt. Vivement la suite.

Daredevil has disappeared from Hell’s Kitchen — and in his absence the real devils are just starting to come out to play…

Written by : Chip Zdarsky
Art by : Lalit Kumar Sharma
Cover by : Julian Totino Tedesco
Page Count : 24 Pages
Age Rating : 12+ Only
Release Date : May 29 2019

Source : www.adventuresinpoortaste.com

Matt Murdock a compris qu’il n’a plus les capacités d’être Daredevil ; bienvenue dans sa vie d’après… pour lui, ses ennemis, et la ville. Chip Zdarsky livre donc un « récit de vies », avec un point sur chaque personnage de la série. Un moment qui semble venir « tôt » dans le titre, mais qui prend du sens avec le final… car évidemment la terrible réalité va sûrement pousser Matt à revenir.
L’auteur continue à bien gérer son casting, même si certains rebondissements sont abrupts. La conclusion du #5 était un bijou d’émotion et de psychologie, et si ce #6 est très agréable, et même s’il est indiqué un saut temporel, découvrir un Matt calme et apaisé… ça surprend. Son nouveau job (officier de probation) est autant intéressant que cohérent, et l’ensemble fonctionne bien. Idem pour le flic, rongé par ses psychoses envers les justiciers, et le Caïd, hanté par le spectre de Daredevil.
Oui, ça fonctionne bien, le projet de Chip Zdarsky paraît plus compréhensible, et s’il est classique, tout est cohérent et bien écrit ; du bon boulot. Lalit Kumar Sharma remplace Marco Checchetto, dans un style un peu plus fouillis, moins propre, mais les planches sont jolies et efficaces dans le propos.
Une bonne lecture. La série est entre de bonnes mains, bien que j’en ai douté au début.

DAREDEVIL #7

Written by: Chip Zdarsky.

Art by: Lalit Kumar Sharma.

Cover by: Chip Zdarsky, Leinil Francis Yu.

Description: In the aftermath of Chip Zdarsky’s explosive first arc of Daredeivl, the ground of Hell’s Kitchen has shifted and Matthew Murdock has emerged a changed man…but for better or worse? The second installment of this new arc: « No Devils, Only God. »

Pages: 32.

Price: $3.99.

In stores: June 19.

Source : www.comicscontinuum.com

Matt Murdock n’est plus Daredevil ; mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de Daredevil en ville, et ce n’est pas sans conséquence.
Alors que Matt va de l’avant et retrouve une forme de vie normale (en ayant un job auquel il est assidu, en se souvenant de l’anniversaire de Foggy, en flirtant avec une librairie), Wilson Fisk décide d’aller encore plus loin et abandonne son empire criminel pour être pleinement Maire ; il laisse les ruines aux autres familles, qui vont décider de la répartition. Il reste bien sûr vigilant, alors que Matt tente de demeurer « rangé » malgré les difficultés, et notamment la culpabilité après le meurtre du #1. Mais s’il semble équilibré, malgré la douleur de cette culpabilité, il est en fait mal car il passe ses nuits à appeler le 911 pour signaler les crimes qu’il entend via ses super-sens tandis que des gens « normaux » font justice eux-mêmes en portant les masques de DD.
Chip Zdarsky poursuit un propos intéressant et qui me surprend. On a déjà vu Matt être rangé, mais les conséquences ici avec Fisk en Maire sont intéressantes, et l’avancée de Wilson surprend mais intrigue. Surtout, l’idée d’autres Daredevils me plaît, et je suis curieux de voir jusqu’à Matt réussira à « rester tranquille ». D’autant qu’on voit aussi le fameux nouveau flic en parallèle, qui semble se rapprocher lentement mais sûrement de la position de DD, qu’il rejetait tant jusque-là.
Un bon numéro, donc, qui trace une voie pertinente et qui change dans la franchise ; en tout cas, pour ce que j’en ai lu. Le tout est illustré par Lalit Kumar Sharma, qui livre des planches jolies avec une ambiance travaillée, même s’il tend parfois vers Andy Kubert. Pas la pire des influences, mais ça glisse parfois vers la copie. Cela ne gêne pas une bonne lecture, qui donne envie d’en voir plus.

DAREDEVIL #8

Written by: Chip Zdarsky.

Art by: Lalit Kumar Sharma.

Cover by: Chip Zdarsky, Lee Garbett.

Description: With Daredevil still missing, his shadow looms large over Hell’s Kitchen…and ordinary citizens are starting to feel his absence. Detective Cole North may think he’s stopped Daredevil, but there are bigger problems coming his way!

Pages: 32.

Price: $3.99.

In stores: July 17.

Source : www.comicscontinuum.com