Les bouquins coûtaient moins cher, mais on avait moins de ronds, donc le rapport entre les moyens qu’on avait et ce qu’on voulait, c’était un peu le même truc, quoi…
Et, bon, question quantité, en 1984, ma foi, entre les trucs de Lug, les trucs d’Artima-Arédit, que ce soit en format comics ou en format poche, les trucs de Sagédition, plus les machins genre Écho des Savanes Spécial USA, USA Magazine, Epic, American BD, Fantastik, Ère Comprimée, ça faisait déjà un sacré paquet (bon, en 1984, certains s’étaient peut-être arrêtés, d’autres n’étaient pas lancés, faudrait vérifier les dates, mais c’était cette période…). Et alors si tu rajoutes les conaneries, les tarzaneries, voire les poches de trucs pas américains (genre les traductions de Commando, les petits formats de Lug avec du matos rital dedans…), je peux te garantir que ça remplissait ton caddie.
Alors ouais, effectivement, en albums, c’était moins la fête. Mais bon, en même temps, on avait les traductions des EC Comics, de MAD, plein de trucs d’Eisner, d’Adams, de Corben, il me semble que la collection de comics strips de chez Futuropolis c’était la même période…
Sérieux, c’était pas une mauvaise période pour lire de la BD étrangère et/ou des super-héros, en 1984. Dix ans plus tard, même si les librairies commençaient à s’y mettre, l’éventail s’était considérablement rétréci.
Et ouais, on lisait pas tout, on n’achetait pas tout. Mais aujourd’hui, c’est pareil. Tout n’est pas génial, tout ne nous attire pas, tout ne correspond pas à ce qu’on a envie de découvrir…
Mais bon, pour avoir connu le début des années 1980, je vais pas non plus considérer la période actuelle comme la meilleure période de tous les temps : c’est une période riche, intéressante, avec une offre diversifiée, c’est bien, je suis content. Mais je rêve de plus de diversité encore, que le kiosque ne soit pas écrasé et puisse se développer encore, que d’autres univers puissent prendre racine à côté de Marvel et DC, que des choses du passé ressurgissent, que d’autres pays soient explorés (purée, on est frontalier de l’Italie et toutes les tentatives d’explorer leur BD se solde par un échec, c’est dingue, quand même…).
Je ne me plains pas, hein (d’autant que je consomme de moins en moins de VF), mais je ne cracherais pas sur un redéploiement du kiosque, pour me proposer des trucs que je trouve plus difficilement, dont je ne lis pas la langue…
Enfin bon, je me suis égaré. C’était seulement pour dire que, non, il y a trente ans, c’était plutôt cool pour les amateurs de comics.
Jim