[quote=« artemus dada »]
Et dans ce contexte il m’apparaît aussi que ces fanfiction acquièrent de fait le statut de mythe, du moins comme l’entendait Claude Lévi-Strauss : l’essentiel du mythe n’est pas l’histoire narrée, mais les formes qu’elle a prises chez chacun de ceux qui la racontent.
Il ne leur reste plus qu’à bien raconter.
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ce n’est pas tant la forme que l’histoire a prise qui est important selon moi chez levi-strauss, c’est les variations entre forme qui est le mythe lui même, sa strucutre pour le moins. Variations qui révèlent une structure donc qui correspond aux structures de la parenté.
Là encore on est pas loin de Freud : l’histoire consciente connait des déformations qui correspondent à la structure œdipienne.
Ce qui est déterminant c’est la variation de l’élément et non l’élément lui même.
par exemple on prend le pré crisis et l’après crisis. On peut constater que soit on a une histoire continue mais dédoublement des persos (plusieurs superman par exemple) pour le pré crisis soit on a un seul perso mais on a des incohérences dans son histoire pour le post crisis (zero hour et toute la suite cherchant à suturer les incoherences à l’infini, comme le symptome se répète révélant et masquant à la fois le refoulé/incohérence).
la structure du mythe dc serait ici soit le sujet se divise soit c’est son histoire qui est incohérente. Ce qui est le repérage du traumatisme chez freud. l’histoire à trou délimitant l’inconscient et la division du sujet, le fantasme.
L’une des plus forte représentation de cela, c’est la pièce de théâtre incendie de Wajdi mouawad.
en spoiler pour ceux qui ne veulent pas se gâcher la fin de la pièce :
[spoiler]la pièce raconte la recherche par un frère et une sœur de leur frère perdu et de leur père inconnu. En effet leur mere a eu un enfant avant eux qu’elle n’a pas élevé et eux même sont issue d’un viol. La mère leur a remis deux lettres une pour leur père et une pour leur frère.
A la fin les deux lettres sont remis au même homme. Dans l’une, la mère s’adresse à son violeur et lui présente ses enfants en lui disant que face à leur regard il plongera dans le silence et l’horreur de son acte, un silence de solitude et de désespoir. Dans la seconde lettre, elle s’adresse à son fils et lui présente son frere et sa soeur et lui dit que découvrant qu’il a violé sa mère, il sombrera dans le silence, mais qu’elle sera avec lui dans ce silence que ce sera un silence au delà de l’horreur.
division de l’histoire, division du personnage, et pluralité de sens du silence qui est l’écart entre les mots, la variation elle même.
La pièce moderne qui me brise de part en part le plus.[/spoiler]