DEFENDERS : THE BEST DEFENSE (Collectif)

Joe Bennett, quand il se met en mode kirbyen, il est super bon : mais quand donc Marvel va-t-il rééditer son X-51 ?

Jim

Avec un peu de retard, je me lance dans la mini-série The Best Defense, en commençant par le début : The Immortal Hulk, par Al Ewing (auteur habituel de la magnifique série éponyme), et Simone DiMeo.
Et il faut avouer que ça débute très bien !
Bruce Banner découvre le squelette de Stephen Strange, et entend enquêter ; lui-même. Agissant en plein jour, loin de la nuit réservée à Hulk, le scientifique utilise sa colère pour s’avancer dans une ville fantôme, et y faire des rencontres… brutales.
Pas grand-chose à dire sans spoiler, mais Al Ewing démontre encore sa grande maîtrise du personnage. S’il se concentre, dans sa série, sur Hulk, qu’il remodèle à sa guise, il s’occupe ici de Bruce Banner, et livre un portrait contrasté du personnage, qui arrive aussi à assumer ou plutôt à laisser sortir sa fureur, à sa façon.
C’est une nouvelle fois intelligent, pertinent, et ça s’inscrit dans cette étrange saga, encore très mystérieuse mais intrigante. C’est fort agréable, Al Ewing offre un bel épisode, encore une fois d’une noirceur absolue sur l’âme humaine et ses dérives, et Simone DiMeo participe très bien à cette atmosphère dure, étouffante elle aussi, mais avec plus de traits nerveux et chaotiques que Joe Bennett.
C’est bien. Ca démarre bien. Et c’est encore une immense réussite de caractérisation d’Al Ewing.
Allez, la suite !

Quel étrange numéro. Je pensais que je commençais à comprendre de quoi parlait The Best Defense, mais le segment sur Namor, tellement éloigné de ce que raconte celui sur The Immortal Hulk, avec un cliffhanger si étonnant et imprévu, me trouble ; dans le bon sens.
En fait, j’ai l’impression que les auteurs utilisent cette mini-série pour raconter une histoire de fond, mais surtout creuser leurs personnages. Al Ewing a pu écrire Bruce Banner, alors qu’il se concentre sur Hulk dans sa série ; et Chip Zdarksy livre ici un très bon numéro sur Namor.
Totalement en lien avec les événements d’Avengers, l’auteur livre un récit dur et terrible sur Namor, emporté dans une quête brutale pour sauver son peuple et la planète de la folie de la Surface ; à sa manière, avec violence, et un désespoir brutal mais touchant. Il y a beaucoup de bonnes choses et de bonnes idées ici, j’ai beaucoup apprécié l’esquisse de fonctionnement d’Atlantis, ce qu’on voit trop peu alors que ça peut être passionnant. La découverte d’une cité perdue/oubliée est surtout un prétexte pour une analyse de Namor, sa façon d’être et de régner - et le final est prenant, dans l’honnêteté absolue et désespérée du souverain envers lui-même.
Zdarsky gère ça très bien, et je serais curieux d’un titre Namor ou d’une mini-série par ses soins. Seule la dernière page, et l’interlude comme dans The Immortal Hulk, voir les passages passés (mieux esquissés dans le précédent, avec des extraits des planches de Kirby bien vues, dont j’ai oublié de parler), font le lien avec The Best Defense - mais qu’importe. Zdarsky livre un bel épisode de Namor, touchant, que Carlos Magno illustre bien… même si son style paraît parfois un peu figé, ou plutôt un peu trop travaillé. C’est bien, mais la colorisation ne l’aide pas, et le tout semble parfois trop travaillé.
Rien de grave, cependant, et ça participe même à l’étrangeté d’un numéro terrible, mais très agréable. Quelle bizarrerie, que The Best Defense… mais j’ai hâte de me plonger dans la suite, très vite !

J’ai continué la lecture de The Best Defense, par la troisième partie. Qui est véritablement la meilleure, jusque-là, et de loin !
Si celle sur Immortal Hulk était bonne, pour la mise en avant d’un Bruce Banner combatif, et si la partie sur Namor était un bon one-shot sur le personnage, l’épisode sur Doctor Strange est un véritable bijou. Gerry Duggan livre ce qu’on peut considérer comme un Doctor Strange : The End, la gamme un peu morte maintenant, où des auteurs venaient donner leurs versions de l’épilogue d’un personnage.
Ici, Stephen Strange est vieux, usé, affaibli ; vaincu. Le monde est détruit, Dormammu règne et harcèle Stephen, qui avance avec le peu de force qui lui reste, afin d’arriver à l’affrontement final… avec une surprise ; car il a promis à l’ennemi de le vaincre, et a un plan. Duggan maîtrise parfaitement le personnage et son univers, et la lecture est un régal, de noirceur et de caractérisation.
Le scénariste suit la version établie récemment par Jason Aaron, et ça fonctionne extrêmement bien. Des liens commencent (enfin) à se tisser avec les autres one-shots, et un peu de sens intervient ; mais, au fond, qu’importe. Gerry Duggan livre un The End touchant et terrible, surtout magnifié par un Greg Smallwood qui est au-delà d’être en forme… il règne, littéralement, en produisant des planches d’une beauté sombre magnifique, complètement en phase avec le scénario.
Un one-shot désespéré magnifique. Un faux The End, qui aurait eu une belle place dans la gamme s’il était sorti là-bas !

Coup de froid sur The Best Defense, après la lecture de l’avant-dernier one-shot de la saga.
Si les précédents étaient d’un vrai bon niveau, avec Doctor Strange en réussite magnifique, cet épisode écrit et dessiné par Jason Latour fait retomber l’ensemble, de manière brutale. En effet, peu de choses fonctionnent dans son histoire, qui finalement fait bien trop peu intervenir le Silver Surfer et se concentre sur des personnages secondaires, en le faisant mal.
Ho, attention : découvrir le « quotidien » d’anonymes du cosmos, paumés dans la misère, avec les difficultés face à un gangster local, et du chantage, ce n’est pas inintéressant, au contraire. Ca rappelle un peu les passages de Rey sur Jakku, dans SW7, et c’est plutôt pas mal. Même si Latour reprend des éléments un peu faciles de Yondu dans le film des Gardiens de la Galaxie, même si la caractérisation est ultra-basique, c’est plutôt pertinent sur le fond… enfin, sauf si on cherche le Silver Surfer, en fait.
Celui-ci est bien trop absent de son one-shot, et ses passages sont peu intéressantes. Certes, Latour explique la menace derrière The Best Defense, le lecteur commence à comprendre ce qu’il se passe, en liant un peu les indices ; mais ça reste faible, car très obscur.
Les autres one-shots parlaient aussi peu du fond de la saga, et se concentraient sur leurs propos, avec brio. Latour parle peu du fond et se concentre sur son propos… mais il est finalement peu intéressant, sur le Surfer, et ne s’en sort pas très bien. Même aux dessins, il ne brille pas forcément : son Galactus est saisissant, mais l’ensemble de son quotidien cosmique est assez triste, moins sur l’ambiance que sur l’absence d’originalité.
Un gros coup de moins bien dans The Best Defense, ce qui est fort dommage vu la réussite affichée jusque-là.

On y est ! La saga The Best Defense arrive à sa conclusion… et elle est une bonne.
Comme on pouvait s’y attendre, les Defenders agissent de concert sans le savoir, guidés non pas par un destin cosmique (comme dans Se7en Soldiers de Morrison), mais par le Doctor Strange du futur, définitivement manipulateur… et malin. Al Ewing conclue la saga avec brio, aidé par son compère d’Immortal Hulk, et Joe Bennett assure encore dans cette nouvelle ambiance, et cette succession de rebondissements.
Tout prend sens dans cet épilogue, où les Defenders doivent stopper le mystérieux Train spatial, qui anéantit ce qu’il touche, mais qui a été hélas corrompu par une vieille connaissance… qui a bien changé. J’ai beaucoup aimé ce numéro, qui relève le niveau après la chute de qualité née dans le one-shot sur Silver Surfer, et Ewing livre beaucoup de bons moments.
Outre la gestion du dynamisme et de l’intrigue, qui prend du sens même s’il aurait sûrement été mieux d’avoir plus d’indices, et des indices plus simples (difficile de reconnaître le corrupteur dans les meurtres entrevus dans les one-shots précédents), Ewing s’amuse et ça se sent. Les personnages vivent bien, existent, et ont le coffre que leur historique justifie. J’ai particulièrement aimé le passage sur les businessmen infernaux et le final, où Ewing range bien ses jouets, mais laisse de jolies portes ouvertes.
Le Surfer demeure, dans son one-shot et même celui-ci, le point faible : il paraît plus creux, plus fade même que les autres. Il faut dire, aussi, que les trois autres disposent de grands moments, avec beaucoup de charisme. Que ça soit l’Immortal Hulk toujours aussi mauvais et vicieux, le Namor stratège mais bien trop fier, ou encore le Doctor Strange manipulateur en diable (haha), le trio s’en sort très bien, et est valorisé par Ewing. A côté, le Surfer admet lui-même être une sorte de Deus Ex Machina un peu creux, et c’est déjà pas mal que le scénariste l’admette.
Enfin, je le redis, Joe Bennett livre encore une grande performance, et produit des planches très solides. Moins « cohérentes » que celles d’Immortal Hulk (parce que l’ambiance change beaucoup entre les moments, parce que l’atmosphère est différente), ses productions demeurent de grande qualité, et il croque très bien les personnages, et la folie cosmique.

En conclusion, que retenir de The Best Defense ? C’est une réussite, mais une bien étrange réussite.
Succession de one-shots essentiellement centrés sur leurs personnages, avec des équipes créatives très solides et inspirée, la saga se révèle dans sa conclusion, étonnamment cohérente et pertinente alors que les indices étaient peu nombreux et plutôt faibles. Les one-shots pourraient être de bons lancements de nouveaux titres ou de nouvelles sagas, et le final se révèle un exercice de style plutôt intelligent, avec une non-rencontre qui a du sens, et qui finit très bien.
L’aspect graphique a été grandement à la hauteur, avec de très bons moments. Seul point noir, hélas : le Silver Surfer, qui dispose d’un one-shot finalement très faible, et d’un rôle en outre assez basique, sans grande brillance.
Dommage, c’est un point noir dans une saga pourtant de grande qualité… certainement passée sous le radar de beaucoup d’entre vous ; et ce serait un tort. :wink:

Hâte de lire ça en album. Même si je ne peux pas m’empêcher de me dire à chaque fois que cette saga aurait certainement été compilée dans un H.S. à moins de 6 euros il n’y pas encore si longtemps. Mais ça, c’était avant…^^

Panini a déjà annoncé la sortie ?

Non, mais ça sortira en album, c’est certain…

Dommage.
M’enfin, ça fera bien dans ma bibliothèque !