DERNIÈRES LECTURES FRANCO-BELGES

Vous retrouverez chronique et conseil musical de la série Isaac Le Pirate ainsi que ceux d’un très beau nouvel album, one shot alpin fort réussi, sur les dernières pages de B.O BD:

:arrow_right: bobd.over-blog.com/article-on-frole-les-sommets-108369797.html

BO BD persiste et signe dans la qualité Franco-Belge ces jours ci, avec la lecture (et chronique musicale) d’un excellent one shot, à la croisée des genres et au dessin expressif pas mal du tout,

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à lire avec un score de film « culte » à plus d’un titre:

:arrow_right: bobd.over-blog.com/article-vengeance-borgne-reine-au-pays-des-aveugles-108487061.html

Je sais pas si ça compte, mais je viens de lire la BD qui nous sert de bandeau publicitaire en ce moment, c’ets à dire la flander’s company.

La bd est pour tous, fans ou non, mais en tant que fan je suis un peu déçu. Ya de quoi rire, c’est bien fait, mais je m’attendais à mieux, à un vrai travail de gommage des incohérences, à un complément mélioratif plutôt qu’un simple goodie de fan. Mais pour 10€, ça va encore, c’est pas mon pire investissement.

A nouveau bonne pioche avec le 1° tome de SCOTAND YARD,

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dans la collection 1800, chère à notre Jim local. Un excellent scénar, et un graphisme à couper le souffle, amateur d’aventure et de frissons, voici de quoi vous ravir (et la musique qui va avec of course)

:arrow_right: bobd.over-blog.com/article-frissons-garantis-108520268.html

On fait un bond de plus de 30 ans en arrière entre la BD d’hier et celle d’aujourd’hui:
ROLAND A RONCEVAUX, chez les Humanos, un album à la beauté graphique manifeste

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Mis en musique comme il se doit avec un des meilleurs scores d’un grand compositeur du genre:

:arrow_right: bobd.over-blog.com/article-sonnez-le-cor-108551435.html

Bon, en ce week end caniculaire, un petit saut à Venise où ça barde pas mal…

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A défaut de grand texte, voilà au moins e la (très) grande musique (pour écouter avec )

:arrow_right: bobd.over-blog.com/article-tete-de-maure-108613719.html

Bon, ok, c’est du fumetti, mais c’est plus du FB que du comics, donc:
Un bon petit TEX, par le duo de choc Segura /Ortiz, avec la musique d’un des chefs d’oeuvre du western comme fond musical:

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A voir et écouter sur B.O BD:

:arrow_right: bobd.over-blog.com/article-or-vole-et-reglements-de-comptes-108785472.html

Je me permets de créer ce topic où l’on peut parler de nos dernières lectures en dates, sur des bandes dessinées plus ou moins récentes. Après si vous préférez un topic pour chaque critique, je m’adapterai.
Je reviens à mes premières amours après les avoir laissé de côté si longtemps : les BDs.

Le chat du rabbin
Dessin et scénario de Joann Sfar, adapté en 2011 au cinéma.
Depuis le temps que je voulais lire cette BD, depuis le temps qu’on m’en parle.
On pourrait s’arrêter aux dessins qui sont vraiment rebutant au possible mais ça serait une grossière erreur tellement ce premier tome m’a enthousiasmé. Joie de courte durée à la lecture du second puis du troisième.
Dans le premier tome le chat parle, et il est d’un cynisme et d’un sarcasme que j’ai adoré ! On apprend pas mal de chose également sur les coutumes juives. Et c’est assez intéressant de ce côté là.
Je le conseillerais aux gens dont les dessins sont secondaires et où l’intelligence d’écriture est la plus importante !

El Nino
Scénario : Christian Perrissin, Dessin : Boro Pavlovic.
J’ai pris cette BD complètement de façon aléatoire en me basant seulement sur les dessins. Je voulais un truc qui contrastait vraiment avec le chat du rabbin. Et mon flair ne m’a pas trompé :
Traits très détaillés, certaines pages sont vraiment de toute beauté.
Quant à l’histoire, j’ai été conquis également. Je me suis fait emporter par l’héroïne et j’ai voyagé, stressé avec elle. Il faut du temps devant soit pour lire cette œuvre, et je dois avouer que ça n’est pas pour me déplaire !

Alors, pour répondre sur El Niño :
J’avais été enthousiasmée par les 2 premiers tomes. Oui, l’héroïne est plutôt charismatique et il se passe plein de choses, mais au bout d’un moment (comme c’est souvent le cas finalement) et bien ça s’essouffle, on en a assez de la voir tomber de Charybde en Scylla et personnellement, elle a commencé à m’énerver au plus haut point…
Mais il faut rendre à César ce qui appartient à César, les dessins sont très soignés et de toute beauté…

Pour être honnête, je viens seulement de finir le tome 3 !
J’avais déjà remarqué qu’elle était un peu masochiste sur les bords :stuck_out_tongue:
Pour l’instant, ça ne me dérange pas, il n’y a que 7 tomes si je ne me trompe pas. Je reviendrai donner mon avis à la fin de la lecture :slight_smile:

C’est pas la même chose que ça :
comics-sanctuary.com/forum/d … t6316.html

(c’est juste deux topics plus bas)

[size=85]EDIT Tzara : Effectivement ! Sujets fusionnés ![/size]

Crusades #1-3:
alors, c’est enlevé, avec quelques rebondissements, du travail par Izu et Nikolavitch sur les perso assez efficace, pas très linéaire dans la narration, mais je pense que c’est voulu pour casser le rythme. J’aime bien la manière dont ont été légèrement revisité les croisades. Le dessin est pas mal aussi, même si je pense qu’il aurait dû être plus précis par moment.

Cependant, y a des trucs qui m’ont un peu fait tiquer. La porte d’Hermès, le Wothan, tout ça, ça me parait très clair, je mets différents trucs derrière ça, j’ai du mal à visualiser clairement les concepts (et pourtant, j’ai tout lu en trois jours). Et pourtant, j’ai fait des allers-retours entre les différents tomes. Et sur deux ou trois pages des tomes 1 et 2, je me demande si deux ou trois cases sont bien placées. Je ne sais pas s’ils lisent la BD dans l’autre sens dans le pays de Zhang Xiaoyu, ce qui pourrait expliquer cela !

Zaï Zaï Zaï de Fabcaro :
mouahahaha. C’est rare que j’utilise ce mot, mais ce livre est énorme ! On a l’impression qu’il a essayé de mettre toutes les blagues qu’il n’avait pas pu passer dans ses bouquins précédents dans celui-ci. Le coup des journalistes, j’adore (ça fait tellement longtemps que j’ai envie d’en choper un pour lui dire !).
A relire sans modération !

En Chine, le sens de lecture est effectivement de droite à gauche.
Après, je ne sais plus si c’est à Taïwan ou à Hong Kong que le sens de lecture est le même que chez nous… Ça donne lieu à des trucs rigolos : le même titre édité à Hong Kong et à Taïwan se retrouve avec un contenu quasi identique (il y a tout de même quelques mots qui ne s’écrivent pas de la même façon, et également des particularités linguistiques dans chacune des deux versions), mais au sens de lecture inversé.

Tori.

Deux architectes rencontrent un client mystérieux. Mais cette chance professionnelle, attendue depuis longtemps, cache un secret. Les deux personnages, aidés d’une amie proche qui semble la plus débrouillarde du trio, vont se trouver face à un réseau néo-nazi mais aussi à une espionne russe très impressionnante.

Je ne connais pas du tout Alvaro Ortega, dont je ne sais rien de la biographie ni des autres créations. L’album est sorti chez Soleil en 1990, soit au tout début de l’existence de cet éditeur. C’est visiblement une traduction, et la fabrication fleure bon l’amateurisme des débuts : lettrage hésitant, quelques coquilles…

L’ambiance est très clairement influencée par la ligne claire, mais aussi et surtout par le style dit « atome », et notamment sa théorisation / réinterprétation par Joost Swarte ou Ever Meulen. On a vraiment l’impression qu’on est chez un fan de ces deux auteurs, tiraillé entre l’ambiance rétro et sa vision moderniste.

Très esthétisant, l’album laisse quand même la part belle à l’action, à la narration, aux retournements de situation et aux péripéties multiples. De la grande aventure mâtinée d’espionnage.

Jim

C’est Alvarortega (il a fusionné son prénom et son nom)…

Ça se voit au logo, d’ailleurs.

Le tome est sorti en espagnol en 1990 aussi (mais je n’ai pas réussi à savoir quand plus précisément) :

Tori.

J’ai vu ça sur la couverture, et l’orthographe que j’ai utilisée chez Bédéthèque. Ne connaissant pas le personnage, ça ne m’aidait pas beaucoup.

Co-édition, peut-être ?

Jim

Petite curiosité publiée en 1992 (et trouvé cette après-midi à une bourse aux collections, à deux pas du restau, que je suis allé voir après le café), Eaux en couleurs est un album publicitaire sponsorisé par trois marques d’eaux minérales (dont la présence sur la couverture n’est guère discrète).

Les quatre histoires courtes contenues dans le sommaire sont toutes écrites par Thierry Cailleteau, qui vient de nous quitter. Elles sont réalisées par Olivier Vatine (qui dessine la couverture également), Ciro Tota, Fabrice Lamy et Claire Wendling.

Les situations sont classiques et déclinées autour de la figure du serveur, qui proposent une bonne bouteille d’eau comme d’autres suggèrent de grands crus.

C’est amusant, sans prétention, bien entendu trop court et trop « publicitaire » pour développer de vraies histoires à chute, mais les auteurs s’en sortent plutôt pas mal. Et bien entendu, c’est très joli.

Jim

Ken Parker est une série assez mythique pour qui s’intéresse à la bande dessinée italienne. Bizarrement, malgré sa longévité (1977-1998) et sa grande qualité d’écriture et de dessin, malgré aussi les expériences narratives de la série (le fameux album muet, par exemple), elle n’a eu droit qu’à une petite poignée d’albums (deux chez Soleil et deux chez Ligne d’Ombre, à ma connaissance). La série est dominée par les figures du scénariste Giancarlo Berardi et du dessinateur Ivo Milazzo, et d’ailleurs ce sont certains de leurs récits qui ont trouvé leur chemin jusqu’en France.

Parmi eux, Lily et le trappeur, un récit initialement publié en Italie en 1979, et traduit ici en 2003 (sous une belle couverture de Milazzo, réalisée la même année, peut-être pour cette édition française, je ne sais pas). L’histoire est simple : Ken Parker, alors trappeur, fournit un camp de colons en nourriture. Mais un jour, il piège un chien. Il recueille l’animal, qu’il soigne et ramène au camp, en plein territoire Dakota. Bien vite, le petit chien, remis de sa blessure, s’intègre à la communauté et fait preuve d’une vive intelligence. Jusqu’au moment de l’attaque des Indiens, qui laisse Parker pour mort.

Le trappeur échappe aux loups et, blessé, se réfugie dans une grotte. La petite chienne qui entre-temps a été baptisée Lily reste auprès de lui, retrouvant son fusil dans la neige, lui apportant du bois pour se réchauffer… Un vrai petit Rintintin, à qui Parker doit sa survie. Mais fiévreux, le trappeur sombre dans l’inconscience, se rappelant les histoires de Table Ronde que lui racontait sa mère. Milazzo s’amuse à changer son style à cette occasion. Les auteurs mèneront le récit de la survie du trappeur jusqu’au bout, apportant une explication aux prouesses de son aide canine, mais laissant une fin ouverte à cet épisode.

L’édition de 2003 est assez jolie, avec un lettrage un peu raide dans la police principale, mais qui utilise d’autres fontes pour varier les types de narration. La traduction m’a donné l’impression d’être parfois un peu précieuse, un peu littéraire, surtout pour faire parler des trappeurs et des colons. Mais c’est toujours un plaisir de retrouver ce personnage.

Jim

Réalisé par la même équipe que Facteur pour femmes, à savoir le scénariste Didier Quella-Guyot et le dessinateur Sébastien Morice, L’Île aux remords est l’histoire de retrouvailles entre un père et son fils qui apprennent à supporter leurs différences et leurs différends, après une longue vie pour l’un et une vie aventureuse pour l’autre.

L’action commence en 1959, durant un épisode cévenole. Poujol, un jeune médecin, abandonne sa Panhard aux flots déchaînés pour aller administrer sa piqûre à un patient. Du moins, c’est ce qu’il dit aux gendarmes, mais il s’avère que le « vieux » en question est son père, qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Les retrouvailles, ponctués de sous-entendus et de jeux de mots, sont un peu tendues. Dans ce récit en plusieurs chapitres, on va, à la suite des personnages, de révélation en révélation.

Par exemple, le médecin apprend la vérité sur ses origines, sur l’identité de sa mère (qui n’est pas celle qu’il pensait, même s’il avait en partie deviné le secret familial). Cette révélation va le conduire à raconter son parcours en tant que médecin au service de l’armée et de l’administration carcérale, dans les colonies des années 1930 et 1940. Le médecin s’avère plus conservateur que le vieux berger, complètement inféodé au discours officiel de la France. L’action se déroulant en 1959, les « événements » d’Algérie constituent une nouvelle raison de dispute entre les deux générations, le plus vieux comparant la colonisation à l’occupation allemande.

Le jeu de chapitre nous conduit à une dernière partie, située en Corse, où les deux hommes renouent avec leur passé et leur famille recomposée. En filigrane de cette histoire familiale, c’est l’histoire du pays qui est évoquée, avec ses travers, ses taches sur le drapeau, etc. Le récit est dense, riche en révélations (on dirait un cycle de Van Hamme condensé), et aurait pu presque constituer une série. Le dessin de Sébastien Morice, que je connais mal, m’évoque parfois les productions récentes de Cyril Bonin. Quelques bulles mieux calées et l’ensemble aurait été irréprochable.

Jim

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Troisième et dernière livraison dans la collection « Pionnières » chez Soleil, sortie en 2020 et ayant pris de plein fouet la crise sanitaire et les fermetures de libraires à répétition (mais les trois tomes sont toujours commercialisés, qu’on se le dise), Valentina Terechkova se donne pour but de retracer le destin de la première femme astronaute soviétique ayant effectué une mission lui permettant de faire plusieurs fois le tour de la Terre.

Co-écrit par Jean-Blaise Djian et Nathaniel Legendre, lui-même co-scénariste du tome consacré à Anita Conti, l’album n’est pas linéaire comme ce dernier mais fonctionne sur un balancement entre le présent (la mission en question) et le passé de la jeune femme à l’occasion d’une suite de flash-back. En cela, le récit évoque le récent album consacré à Leonov. L’ensemble se tient bien, avec l’apparition de figures inévitables quand on traite le sujet de la conquête spatiale soviétique, à l’instar de Korolev ou Gagarine. Les auteurs brossent le portrait d’une jeune femme convaincue par l’idéal soviétique d’entraide et d’objectif collectif, et livrent des séquences intéressantes où Valentina est confrontée à la concurrence régnant lors des épreuves de sélection avant la mission. Un personnage un peu naïf, un peu en retrait de sa propre histoire, un trait partagé avec un autre album sur le sujet, cette fois écrit par Nikolavitch et consacré à Gagarine.

L’album se conclut sur une énième interview de Valentina, des décennies plus tard, seule incartade temporelle dans le système narratif mis en place. Le dessin de Mattia Crotti, qui représente des personnages au faciès large cerné d’un encrage épais, rappelle parfois certains illustrateurs œuvrant chez Avatar, à l’exemple de Juan José Ryp. C’est assez joli et visiblement documenté. Un lettrage très plat (une seule police sur fond blanc tant pour les dialogues que pour la voix off…), quelques calages qui auraient pu être affinés et quelques coquilles viennent gâcher une lecture pourtant agréable.

Jim

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