Ah ouais.
Remender a eu le choix entre le trauma de Spielberg et le talent de Spielberg : devinez ce qu’il a choisi.
Plus sérieusement, d’une, Spielberg a traité assez tôt le thème de la parentalité, dans Sugerland Express, et voilà, c’était fait. Oui, l’enfance nappe sa filmographie, mais il a fait beaucoup de choses qui n’ont rien à voir.
Et surtout, il n’y a pas chez Spielberg de lourdeurs comme les voix off de Remender qui étale sa psychanalyse de comptoir.
La grosse différence étant qu’il a créé des films sans s’immiscer dans des mythologies vieilles de 80 ans. Ce que beaucoup d’auteurs de comics ont fait ces derniers temps, imposer leurs fixettes quitte à dénaturer ou « oublier » beaucoup de choses. Ce qui a lancé des mouvements comme « Not my Batman/placez ici d’autres héros/… » sur le net.
Ça, et le talent.
Remender, il a toujours raconté la même chose : une course-poursuite avec une voix off qui pleurniche.
(Purée, lui, je pense qu’un jour, je vais craquer et faire de la place en refourguant ses radouilles.)
Lemire, c’est pas bien mieux, mais il sait écrire, lui. Mais c’est chiant, ses angoisses de paternité.
Et y en a quelques autres. Mais mon cerveau endolori a occulté l’information.
Je ne parlais pas de Remender en particulier, mais du fait de faire sa psychanalyse a travers ses histoires, qui n’est pas un défaut a mes yeux, et qui n’est surtout pas une nouveauté dans l’histoire des histoires
Non, c’est voulu. C’est un film sale, qui se voulait sale sur une ville salle où tout le monde est salle. Et où Thomas Wayne est Donald Trump.
C’est un peu logique d’ailleurs. Si même les Wayne sont sales, la foule ne pouvait trouver espoir que dans la figure d’Arthur Fleck, alors qu’il ne promettait rien ce mec.
C’est une vision du public qui adore Rorschach alors que Moore précise bien qu’il est le type à ne pas suivre. Mais il fait un coup d’éclat , il bouscule un peu, alors on projette beaucoup sur lui. Fleck, c’est pareil.
Qu’il ait une vie de merde, une mère de merde et une maladie de merde, c’est une circonstance atténuante pour son procès. Il ne représente que lui.
Mais faute de représentant de leur classe , la foule suit ce qu’elle croit voir en lui. Après tout, il a nettoyé la ville de 3 pourritures. C’est plus que ce que toute l’élite a fait, non ? C’est un salopard homicide, et alors ? C’est une victime, c’est tout ce qui compte.
Je laisse ça à Philips : avec ce film et sa suite, il tape avec plaisir sur les personnes qui suivent le premier agitateur venu. Quand bien même cet agitateur ne demande rien pour les autres et n’a aucun projet.
Les copyright du Batverse n’ont servi qu’à vendre le produit.
Le prix aura été d’ouvrir des portes qui vont emmerder…non, contaminer tout le Batverse si quelqu’un ne les referme pas très vite.
Je n’ai jamais caché ne pas aimer Tom Taylor. Mais s’il referme les portes de l’enfer, je lui envoie des médailles quand il veut.
Solide. Pas ultra emballant, pas très original, mais solide, car Tom Taylor y surfe sur son atout : sa caractérisation des personnages. Ici, après un flashforward où un super-vilain montre « quelqu’un » à l’agonie et empêchant Batman de le sauver et de ne pas faire « la même erreur que Thomas » jadis, on voit en flashback comment Thomas Wayne a sauvé un sale type après un accident de voiture. Le sale type conduisait sa compagne de dix-sept ans, enceinte et régulièrement frappée, qui lui demande de ne pas révéler au concerné qu’elle a accouché, pour faire adopter l’enfant. Thomas la présente plutôt à Martha, qui l’aide via son réseau d’accompagnement des femmes en difficulté. Au présent, Batman rumine, erre dans les rues, voit une attaque à mains armées d’un gamin de dix-sept ans, le frappe alors qu’il voulait appeler le 911 et le fait fuir. Batman gère la blessure du commerçant, suit le gamin dans les égouts et veut l’aider. Oracle identifie qu’il a stoppé, mais… il est mort, avec du parfum de musc blanc autour ; le neuvième jeune criminel tué ainsi. Il ne peut pas poursuivre, car Bruce Wayne doit assister au lancement d’un produit de la jeune Scarlett Martha Scott, aidée par sa mère jadis (est-ce le bébé du flashback ?) et ancienne cheffe généticienne des Entreprises Wayne avant d’avoir d’autres sponsors. Elle lui propose de bénéficier de Sangral, le « Saint Graal » pour ne pas vieillir… et il hésite, en voyant l’effet sur d’autres milliardaires. En flashback, on apprend que le sale type veut partir et Thomas accepte, en disant de laisser sortir Joe Chill…
C’est efficace. Guère original, car Tom Taylor joue sur des zones balisées en utilisant les flashbacks et notamment l’identité du sale type. Mais j’apprécie son approche de Thomas Wayne, qui justifie à sa femme et son fils d’avoir sauvé le sale type quand Bruce les entend en parler, et j’apprécie cette rectitude juste et digne. L’attitude de Batman est bien écrite aussi, dans la brutalité initiale puis les remords. Je suis plus réservé sur Sangral, mais j’attends de voir, et j’apprécie le classicisme mais surtout la caractérisation de l’ensemble.
Enfin, Mikel Janin assure dans des dessins très beaux, très justes, sexy et agréables. Espérons qu’il reste un peu.
Un début classique mais réussi sur la caractérisation et les dessins.
Ça ne saute plus le requin, ça le baise , ça le défonce avec une écriture qui donnerait le coma diabétique à un écrivain de soap ( aaaah les australiens, biberonnées à Neighbors )
Detective Comics #1091 is out on Wednesday, and you can get yourself an early sneak peek with the official preview from DC below…
When we last left Bruce Wayne he was offered a mysterious youth serum, known only as Sangraal, that promises to rejuvenate his body and mind— making him as strong and nimble as he once was. But can he possibly accept this strange gift? Meanwhile, the sinister, scalpel-fingered villain known as Asema stalks the shadows of Gotham, slaying small-time criminals with surgical accuracy. But what is the purpose of these murders, and how do they concern the Dark Knight?
Je ne suis pas passionné par la saga, mais j’aime le ton pris par Tom Taylor pour écrire Batman. Le scénariste continue sa prise en main du titre, avec une intrigue qui me convainc peu mais une approche prenante. Ici, Bruce culpabilise de n’avoir pas pu sauver le gamin qu’il avait frappé après que celui-ci ait tiré sur un commerçant, alors qu’il fait partie des neufs jeunes sortis de prison juvénile tués ce dernier mois en ville. Bruce surveille huit autres ayant le même profil, reçoit quelques mots compatissants de Bullock puis intervient avec Damian pour sauver l’un des huit, enlevé par les sbires du Pingouin après sa sortie car il lui a volé de l’argent. Le Dynamique Duo le sauve, mais Bruce est moins vif, a besoin de plus d’efforts, et il réfléchit à la proposition de bénéficier du Sangraal, ce produit permettant de vivre plus longtemps et plus jeune. Il en parle à Superman, qui se livre à coeur ouvert sur la perspective de voir ses proches mourir avant sa propre disparition, mais Clark est confiant : si Bruce vit plus longtemps, le monde sera plus sûr… et Bruce trouvera comment appliquer le traitement à tous. Bruce accepte, bénéficie d’une injection en évitant les analyses trop intimes, et se sent mieux après. Il fait une mise au point avec le Pingouin sur le jeune concerné, demande à Damian d’analyser son sang, vérifie avec lui où Damian a installé le gamin… mais celui-ci se fait attaquer par le tueur de jeunes !
Franchement, l’intrigue de fond n’est pas ouf. Que ça soit le tueur de gamins, ou le subplot qui va revenir sur Thomas Wayne, en passant par le Sangraal qui tente Bruce, je trouve ça commun, déjà-vu et, au fond, peu convaincant. Je vois mal Bruce accepter un produit qu’il ne connaît pas, mais… bon, Tom Taylor écrit une voix-off de Bruce qui me plaît beaucoup. Sa façon de le caractériser, les interactions, tout ça me semble juste, correct, cohérent et fluide. D’autant que Mikel Janin livre de très belles planches, assez dynamiques et fort jolies.
Un fond qui m’intéresse peu, mais une caractérisation très juste et de beaux dessins quand même.