DEUX FRÈRES À HOLLYWOOD - LA FORMIDABLE HISTOIRE DE WALT ET ROY DISNEY (Alex Nikolavitch / Félix Ruiz)

Enfin, le bouquin est ressorti de ma pile à lire (deux mois d’attente, c’est même rapide !). Et il a fait mon délice de la soirée d’hier.

Le rythme est très chouette, alors que c’est l’une des difficultés de l’exercice : choisir les bonnes séquences dans la vie d’un homme, et les agencer de manière à tout couvrir, en s’attardant sur les choses intéressantes (pas toujours les plus croustillantes, parfois les plus touchantes) sans donner l’impression de s’attarder. Soutenant le rythme des séquences, il y a le chapitrage, qui propose quatre parties de 24 planches chacune (quatre comics, osons le dire). L’ensemble est plutôt percutant.
Le style du dessinateur est pour beaucoup dans cette réussite, notamment parce que son dessin rond et presque cartoony (parfait pour le sujet) permet de faire passer les pires horreurs (les scènes de colère, la mauvaise foi du patron, l’évocation du nazisme…).
Vraiment, très bien.
Au rayon des bémols, je citerai un lettrage hésitant, qui cumule les enrichissements bancals, les césures fautives et même une erreur de grammaire assez virtuose (dans la scène avec Hoover).
L’introduction par Alex et la postface par Jérôme sont deux morceaux formidables. La réflexion de ce dernier sur les rapports au domaine public et à l’imaginaire collectif, si ce n’est pas une nouveauté pour qui connaît le signataire, est d’une pertinence absolue.
Je note, dernier point, que le façonnage de l’album n’est pas le même que pour le Lovecraft du même Nikolavitch ou le Dick de Laurent Queyssi. Cette fois-ci, couverture brillante et dos rond. Un bel objet, un peu dépareillé par rapport à son voisin immédiat dans ma bibliothèque, mais bon, on ne va pas trop chipoter.

Jim

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