DEVANT L'EFFONDREMENT (Yves Cochet)

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La période 2020 2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. L’effondrement de notre civilisation industrielle s’y produira à l’échelle mondiale, probablement dans les années 2020, certainement dans les années 2030. L’ouvrage examine les origines écologiques, économiques, financières et politiques de cet effondrement et, surtout, leurs relations systémiques.

Yves Cochet est ancien ministre de l Écologie et parlementaire. Docteur en mathématique, il fut membre des Verts, puis du parti EELV, a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels Pétrole apocalypse (Fayard, 2005) ou Antimanuel d écologie (Bréal, 2009). Il est aujourd hui président de l Institut Momentum, un groupe de réflexion sur l imminence de l effondrement de la civilisation industrielle et les moyens à mettre en oeuvre pour tenter de réduire son ampleur.

  • Broché : 256 pages
  • Editeur : LIENS LIBERENT (25 septembre 2019)
  • Collection : LES LIENS QUI L
  • Langue : Français
  • ISBN-13 : 979-1020907370
  • ASIN : B07Q869M77
  • Dimensions du produit : 22 x 1,7 x 14,6 cm

Je viens de le finir, après une lecture tranquille, morcelée, étalée sur presque un an.
Cochet prend son temps pour expliquer des concepts, pour définir son champ d’action, pour bien stipuler que ses idées peuvent s’avérer fausses mais que le lent mais régulier épuisement des ressources doit amener à une vraie réflexion, de vrais dialogues.
Il commence par expliquer en quoi, selon lui, un regard sur un effondrement possible n’est ni de gauche ni de droite, car l’effondrement, s’il survient, sera une conséquence du productivisme galopant, et que des sociétés productivistes, on en trouve de droite comme de gauche. Ensuite, il se penche sur les différentes courbes en cloche liées aux différentes gestions de ressources, mettant cela en parallèle avec l’idée véhiculée par le libéralisme que les ressources ne sont pas limitées (ou par l’aveuglement de ses tenants à ne pas voir l’évidence).
Au cours de son raisonnement, il se penche sur la crise des subprimes de 2008, détaillant comment différentes parties d’un système ont grippé (et plus le système est complexe, plus ses pannes sont difficiles à réparer, les théoriciens du chaos et des fractales le savent bien) ce qui a en quelque sorte fait boule de neige.
Suggérant que ça pourrait se reproduire, il insiste ensuite sur la capacité de résilience des sociétés de « l’après », revenues à des tailles plus modestes et développant des systèmes d’autonomie (alimentation, eau, énergie).
L’ouvrage s’achève sur une réflexion autour du concept d’anthropocène, cette ère où l’environnement est façonné par l’humain. Là encore, il prend soin de dire que réfléchir à cette idée n’est ni de droite ni de gauche, et que les avis divergents feraient bien de discuter au lieu de démonter leurs approches réciproques. C’est l’occasion pour l’auteur de décrire une classe politique qui n’a pas conscience du phénomène (ou qui est en plein déni).
Dans l’ensemble, le bouquin, s’il s’avère inquiet, n’est pas pessimiste. Il est plutôt documenté et sourcé, avec un regard complexe sur le monde d’aujourd’hui.

Jim