DOCTOR STRANGE (Scott Derrickson)

Et en version comics : :wink:

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Quand le Docteur Strange rencontre Jimmy Kimmel…

youtube.com/watch?v=CzQktI1d1zs

Très cool ce Doctor Strange, basique mais un super casting et visuellement magnifique, il est très sympa en 3d ! J’ai pas été déçue.

Excellent ce docteur Strange. J’en ai pris plein les yeux. Une très bonne adaptation. Et y’a 2 scènes post générique qui annonce sa venue dans thor et un prochain opus du doc

J’ai vraiment bien aimé ce Doctor Strange, grand spectacle bien fichu, qui compte quelques défauts qui ne m’ont néanmoins pas gêné durant le visionnage.

Attention, petits spoilers possibles.
Partons immédiatement sur ces défauts : une histoire d’origines très classique, un scénario qui ne prend que peu de risques dans le dynamisme des rebondissements, une trop grande rapidité de transition entre la deuxième et la troisième partie, un « grand vilain » au design qui rappelle les heures sombres des adaptations de comics, et finalement un passage trop rapide sur l’apprentissage.
Cependant, malgré ces éléments, Doctor Strange demeure un grand spectacle dans la veine Marvel Studios (une qualité, pour moi), avec néanmoins quelques éléments divergents qui pourraient convaincre ceux qui recherchent un (tout petit) peu d’originalité.
L’aspect mystique fonctionne extrêmement bien, le personnage principal est bien caractérisé et ne fait pas « Tony Stark Bis » (une crainte crédible), son cheminement est bien écrit et logique, l’Ancien et le vilain sont eux aussi biens dans leurs rôles (meilleurs, en ce sens, que ceux d’Iron Man, à qui on ne manquera pas de comparer ce film), Mordo est étonnant mais a du sens et est mieux construit que d’autres sidekicks.
Mieux encore, les acteurs sont bons (Mads toujours, Tilda Swinton bien concernée, Cumberbatch royal), l’humour est présent mais différent des autres films, il a du sens et fonctionne bien. Surtout, surtout, le visuel est extraordinaire, adapte parfaitement l’univers initial et m’a totalement embarqué dans cette aventure. Superbe.

En définitive, un grand spectacle divertissant, un peu trop classique peut-être, mais sûrement limité par sa durée (moins de deux heures, c’est devenu rare), qui réussit parfaitement l’intégration du mystique pur au Marvel Cinematic Universe.
Une réussite, réelle. Bravo et merci.

J’y reviendrai, mais grosso modo, j’aime beaucoup aussi. Plein de qualités.

Avis à ceux qui y vont bientôt : il y a deux scènes post-générique.

Jim

J’étais pas particulièrement emballé par l’imagerie de « parc d’attraction » que véhiculait la première bande-annonce de Docteur Strange (pour ceux qui ont vu les cosplayers de l’Apprenti Sorcier, on est pas très loin du même résultat), pas plus que par la mauvaise digestion d’Inception suggérée très tôt. Mais ce serait mentir que dire que je me suis ennuyé.

Après le produit prototype Ant-Man qui annonçait l’essoufflement de l’Origine à la sauce Marvel, le réalisateur Scott Derrickson prouve que c’est encore possible quand on en a dans le crâne. Ça n’empêche pas Doctor Strange de souffrir des affres de l’introduction : un déroulement plan-plan, un vilain abscons ; des informations assénées au maillet toutes les cinq minutes ; et une deuxième partie qui manque de rythme.
Il parvient cependant à les amenuiser par quelques malices très bien pensées. La scène d’exposition, pour prendre l’exemple le plus concret, est d’une efficacité rare. En 5 minutes, le spectateur sait qui est Stephen Strange ; en 10, il a son accident ; et en 15, il arrive en Inde. La rapidité de la mise en place permet non seulement de s’attaquer de front à l’application de la magie mais aussi de sauter plus rapidement sur la deuxième partie, le long apprentissage de Stephen.

De plus, si la formation est lancée à la tronche du spectateur comme un mode d’emploi trop minutieux, c’est d’abord parce que chaque technique est mise en application dans les minutes qui suivent, pas de superflu, mais surtout parce que le film se prépare à les détourner. Et là, globalement, on retrouve une similitude dans ces détournements qui vient bousculer l’idée d’affrontement corporel (qui est pourtant la première chose qu’on voit dans le film). Cette similitude ramène même à une notion de magie élémentaire : celle du piège.
C’est d’autant plus flagrant lorsque les portes magiques deviennent une prison pour les acolytes de Kaecilius ou quand le monde-miroir piège Strange et Mordo. De même, l’artefact de téléportation entrave les sorciers lorsqu’ils le perdent alors que la Cape-familier de Strange le couvre autant qu’elle enchaine ses ennemis. Enfin l’œil d’Agamoto complète l’idée d’isolement dans un final d’une logique aussi simple que perverse (Doctor… Who ?).

C’est d’ailleurs un des points forts du film, malgré un déroulement plan-plan, il tire parti des faiblesses du scénario pour donner corps ailleurs, souvent dans ses péripéties. Si Kaecilius est dispensable, sa dispensabilité permet à l’histoire de développer honnêtement le Baron Mordo (probablement dans l’optique d’un second opus) et justifie l’apparition du grand démon à la fin. Pareillement, si la deuxième partie du film est un peu longue, elle ne s’empêche pas de relancer l’intérêt avec un premier affrontement mouvementé entre un Docteur Strange néophyte et les sbires de Kaecilius (une séquence particulièrement alléchante puisqu’elle se joue dans plusieurs lieux avec quelques astuces bienvenues, mention spéciale à celle du massage cardiaque).

Le problème du film est donc qu’il se dépêtre avec les règles de l’introduction. On l’excuse. Non, le véritable point noir, à mon sens, c’est que, hormis son « sacrifice final », la progression personnelle de Stephen Strange importe peu. A part son accident de voiture, le personnage n’a pas grand chose à se reprocher. Pire, il convainc même ses pairs que briser les règles est fondamentale. Il n’y a donc aucune conséquence pour celui qui a lu son téléphone en voiture. Il a ses mains, il est puissant, tout va bien dans le meilleur des mondes. Le personnage n’a rien appris et grimpe même un peu plus haut sur son propre piédestal.
En ce sens, l’inutilité de Rachel McAdams est d’une affreuse banalité. Cantonnée au rôle de la potiche, son personnage vogue dans l’histoire sans avoir d’autre obsession que d’accourir quand Stephen siffle. Après Paltrow, Portman et Lilly, on commence à percevoir un canevas pas très flatteur pour la gent féminine.

Docteur Strange reste quand même un spectacle assez malin, moins pompeux que ce que laissait présager la bande-annonce et porté par des acteurs qui y croient malgré un décor, la représentation visuelle de l’imaginaire « à la Dikto », grossier et pétant (Oh regardez, on fait du Kaléidoscope). Le réalisateur s’engouffre peut-être trop facilement dans un « trip psychédélique » qui colle au dessinateur du comics, mais il n’empêche que ça flatte le lecteur chevronné. C’est amusant de voir des boules de geishas flotter au-dessus de New York. Dommage que cette première immersion de Scott Derrickson dans le monde des effets spéciaux soit souvent brutale, notamment lors du passage de l’acteur à son double numérique (on pourrait dire la même chose du Captain America : Civil War des frères Russo dans une moindre mesure). Il y a quand même quelques très bonnes idées d’adaptation graphique. Les striures sur le visage de Dormammu (dont je ne pensais pas apercevoir la trombine dans ce premier film) en sont un bon exemple.

Doctor Strange n’est pas parfait, je ne suis même pas sûr qu’il réponde en quoique ce soit à ce que j’attendais d’un film consacré au Sorcier Suprême, mais il invente son propre langage et tient son discours jusqu’à la dernière minute tout en étant très drôle.
Il s’agit surtout d’un premier volet qui laisse présager du meilleur pour la suite, une fois débarrassé des prérogatives de la présentation des personnages et du monde dans lequel ils évoluent.

T’es quand même un ronchon ! :wink:
Quand tu dis du bien, tu ne peux pas t’empêcher de dire du mal !

(Sinon, McFarlane doit bouffer son tapis, à l’heure qu’il est !)

Vos critiques sont rassurantes pour donner le goût de voir ce film. Il n’est pas encore sorti au Canada mais dès ce week-end, je ne vais pas manquer ce rendez-vous.

Héhéhéhé.
J’y ai pensé aussi.

Jim

Pourquoi ?

En raison de la cape douée d’une vie propre je présume…

Chuuut, faut pas tout dire !

Voici la critique du film Docteur Strange par l’écrivain Kim Newman (Anno Dracula) :

Source : www.bfi.org.uk

Débuts réussis au Box-Office Mondial pour Doctor Strange : une première semaine française à plus d’un million d’entrées, un premier week-end U.S. à environ 85 millions de dollars (le Doc fait mieux qu’Ant-Man et les premiers films de Thor et Captain America) et un total mondial de 325 millions de dollars en moins de deux semaines (pour un budget de 165 millions).

Vu aussi, beaucoup aimé, malgré quelques défauts (quelques CGI sont très limites). Pour moi les gros points noir du film sont :

1 : Kaecilius. Prendre Mads Mikkelson pour en faire un vilain de seconde zone, avec 10 minutes de présences 3 dialogues. Je dis non.
2 : Rachel Mc adams. Comme osuligné par Jack, encore une potiche. La fonction est forte, une urgentiste (mais c’était le cas pour Pepper et Jane), mais le personnage est faible. Même si pour le coup. Pepper est celles qui s’en tire le mieux.
3 : Tilda Swinton. Je pensais pas la voir un jour dans mes points noirs, mais la composition de l’actrice était la même que l’ange Gabrielle dans Constantine et j’ai eu du mal à la voir en ancien (excepté au début). Dommage car c’est vraiment une très grande actrice.

Sinon j’ai beaucoup aimé la résolution finale. Attention Spoiler.

Strange sait qu’il ne peut gagner et du coup se fout dans une boucle temporelle pour ennerver Dormannu qui lasser finit par se rendre

C’est une méthode fortement aimée des Docteurs, faut croire !

Eheheh

Je n’ai pas détesté « l’expérience » proposée par Derrickson, mais je suis quand même déçu par ce portage du Docteur Strange sur le grand écran. Choisis ton camp, camarade !!
Déçu, le terme est à relativiser : je me suis déjà largement exprimé là-dessus, les « comic-book movies » ne me parlent pas, et me déçoivent régulièrement. Donc, une semi-réussite dans le genre n’est pas vraiment une déception pour moi, en toute logique…

« Doctor Strange », en tout cas, confirme sans l’ombre d’un doute le talent de Scott Derrickson en termes de stricte réalisation : il a un don certain pour l’imagerie haut-de-gamme. Certes c’est kitsch par certains aspects, mais dans une salle de cinéma le film envoie du bois. Les scènes d’action, par exemple, enterrent sans problèmes leurs homologues dans les autres comic-book movies, que ce soit en termes de lisibilité ou d’originalité. On a même le droit de penser, le temps de la longue et excellente grosse scène que constitue l’attaque du Saint des Saints à New-York (avec les corps astraux), à la fantaisie et au vertige propres aux scènes d’action des meilleurs actioners Hong-Kong, avec quelques effets de vitesse grisants (même si Derrickson n’est pas Tsui Hark non plus, quand même). Les CGI parfois boîteux ne suffisent à gâcher la réussite que constitue ce pan du film.
Toujours dans le registre strictement ou majoritairement visuel, j’ai bien aimé pour ma part le pan psychédélique du film, que ce soit le trip à la Kubrick (fun et speedé) ou le côté « fluo dark » de la Dimension Noire. On est très loin de ce que procure, toutes choses égales par ailleurs, le travail de Ditko, mais ce genre de tentatives est si rare dans l’univers du blockbuster (qui ne s’y est pourtant jamais autant prêté, vu le matériel majoritairement adapté dans ce contexte) qu’elle en devient rafraîchissante. J’avais moi aussi très peur des plans très « Inception »-esques (sans compter que je n’aime pas le film de Nolan), mais ces « trouvailles » sont plutôt bien gérées, de manière cohérente, avec de beaux effets « fractaux » qui expriment à la fois l’harmonie des formes et le chaos du combat propres aux effusions d’énergies mystiques.
Dommage cependant, mais c’est un point de vue très personnel, que les auteurs et la production se soient ainsi appuyés sur l’aspect « physique » des combats quand la spécificité du personnage est précisément d’opérer à un autre niveau. Il n’empêche que cet aspect du film est tout de même réussi, et c’est précisément sur un bel exemple de sorcellerie retorse qui annule complètement la dimension physique du combat que s’achève le film : belle idée.
L’aspect mystique du film est certes épuré par rapport au comic (le Panthéon notamment), mais les fonctions de base (voyages temporels bien sûr, mais aussi téléportations à grande échelle, déplacements dimensionnels, etc…) sont là, présentées de manière limpide au public néophyte.

Là où le film pêche à mon sens, c’est sur le plan narratif/scénaristique : on en a parlé très tôt après les premières annonces concernant le film, j’en peux vraiment plus de ces origin-stories moisies qui perdent un temps fou. Et c’est un choix scénaristique qui pèse très lourd dans la balance (négativement). La preuve que le personnage aurait pu s’en passer, c’est qu’il a commencé sans origines pour son avatar de papier. Peut-être aurait-il été judicieux d’opter pour des flash-backs très elliptiques et « signifiants » au regard de l’évolution ultérieure du personnage.
Comme le relève Jack!, on sent que Derrickson a voulu compenser cet écueil en optant pour une narration très alerte (c’est clair qu’on ne s’emmerde pas), notamment pour l’exposition. Le problème c’est que ce type de structure à la « Superman » de Donner appelle une autre temporalité, plus ample. Résultat : la caractérisation des persos en souffre énormément. C’est peut-être Mordo (j’aimais bien pourtant l’idée d’en faire un allié sincère dans un premier temps, quitte à le « pervertir » par la suite) qui morfle le plus ; son retournement final n’est pas crédible. Pas plus d’ailleurs que certains des atermoiements de Strange, dont on ne ressent pas bien les « mutations internes ». Le perso est évidemment bien campé par Cumberbatch, toujours très bon, mais je n’aime pas les choix opérés par les auteurs à son sujet. Ce n’est un perso antipathique que parce que c’est décrété par d’autres persos, mais on ne le ressent pas vraiment (pas moi en tout cas). Or cette dimension est fondamentale.
Globalement la temporalité nuit au développement des persos, pour faire court.

Les autres gros reproches que je ferais au film sont à mon sens plutôt imputables à la méthode « Marvel Studios », à savoir un production design insipide voire kitschouille, une écriture globalement standardisée (même si l’originalité du perso compense un peu) et le côté aseptisé de l’entreprise, comme ses grand frères de studio. Les vilains, aussi, demeurent l’éternel problème (ou un parmi d’autres) : Mikkelsen ne démérite pas, mais son personnage, même s’il verse sa larmichette (pourquoi ?) est totalement anodin et interchangeable avec le premier adversaire de Thor venu. Quant à Dormammu, pourtant porteur de belles promesses graphiques (quitte à le changer, pourquoi pas), il me semble totalement raté, et sa « complexité », établie dès sa première apparition (avec ce code de l’honneur si particulier) est ici jetée aux orties.
Je ne parle pas, afin de ne pas m’énerver, des tentatives lamentables d’humour (même si on a vu encore pire dans le genre, mais les scènes avec Wong sont quand même salement nazes) auxquelles le personnage ne se prête de plus que modérément (même si on a vu de formidables tentatives avec Strange en la matière sous la plume de Roy Thomas ou Jason Aaron).

Bilan : un film très loin d’être nul, mais qui rate le coche d’une réelle alternative à une formule Marvel désormais essorée (à mes yeux, hein), quand le personnage et son univers s’y prêtaient idéalement. Dommage, mais le deuxième, automatiquement débarrassé de certaines scories ici présentes, sera peut-être plus en accord avec mes attentes.

C’est le même reproche que je fais avec l’animé. Et en cela, le film reprend pratiquement les mêmes scènes que le film d’animation de 2007.

Bon, moi j’ai plutôt bien aimé dans l’ensemble. Ca ne révolutionne pas le genre, c’est encore une origin story avec sa trame bien huilée, et un méchant qui manque tout de même un peu de charisme. Même Dormammu, pourtant hyper puissant (ou du moins annoncé comme tel) se retrouve tout de suite piégé par Strange.
Je regrette aussi de n’avoir pas eu plus de vocabulaire « strangesque ». Les rubans de Cyttorak, etc. Le temps de faire leurs gestes magiques, ils ont quand même le temps de psalmodier 2-3 mots, ça donnerait un peu plus de classe. Malgré tout, le fan a droit à voir quelques artefacts.

Concernant l’humour, je l’ai trouvé plutôt subtil. Ce n’est pas la grande hilarité, mais ça fait sourire et ça m’a suffit. Je ne sais pas si le personnage s’y prête forcément, mais ça ne m’a pas gêné.

Après je suis très curieux de voir ce que va donner la suite, notamment avec le team-up annoncé.