Même quand on a combattu des dieux et des monstres, c’est l’être humain qui peut causer les pires blessures. Surtout quand une belle gueule peut cacher un homme méprisable et manipulateur, prêt à tout pour propager son discours haineux et gagner des followers. Lucky Day (un de ces épisodes Doctor-lite comme ils disent) dresse un portrait triste, mélancolique de la vie de Ruby Sunday après le TARDIS (très belle interprétation de Millie Gibson) avant un twist cruel qui change tout pour elle et amène plus de tension dans le dernier acte (j’aime beaucoup le comportement de Kate dans ce final). Très bon et fort chapitre de cette saison, basé sur des thèmes hélas très actuels…
Il a bien organisé son plan. Pour moi, son podcast est son « côté Jekyll ». Il interroge sur la vie extraterrestre, sur le Docteur, tout en se montrant séduisant. Le « Think Tank », c’est son « côté Hyde ». Je pense qu’il postait là sous un avatar, avant de se révéler complètement la nuit où ils ont piégé U.N.I.T.
J’appelle ça des ellipses.^^
Dans l’une des répliques finales, Shirley se concentre sur les bonnes nouvelles mais ça m’étonnerait que tous les avis aient changés, Conrad doit encore avoir des suiveurs, c’est la nature même de ce système. Et je ne trouve pas que le bonhomme cède si facilement…
Encore une fois un épisode plus dense qu’il n’y paraît au premier abord et qui se retrouve même être relié à la mythologie du Panthéon mais sous forme de pas de côté, en présentant une autre facette du fonctionnement de leur monde. Un fonctionnement qui sert de moteur (lol) a l’épisode mais qui sert aussi un propos très actuel sur la place des créateurs et raconteurs d’histoire dans la société.
L’histoire tisse aussi des liens avec le passé récent de la série (73 Yards semble encore concerné, et je le demande de plus en plus si ce n’était pas un épisode « Panthéon » caché)
Là encore l’épisode plantent des graines qui seront sûrement récoltées pour le final.
Définitivement une saison qui aura su ménager ses surprises et un arc global (saison 1 et 2) qui développe un propos sur la narration, et son pouvoir, très interressant.
Ecrite par le poète et dramaturge anglo-nigérien Inua Ellams, Le Moteur à Histoires est une méditation sur le pouvoir des histoires dont le symbolisme fonctionne sur plusieurs niveaux. Il n’est pas étonnant que le scénariste ait choisi un barber shop comme principal décor, lui qui avait déjà écrit la pièce The Barber Shop Chronicles il y a quelques années. L’idée d’un moteur alimenté par des histoires est très intéressante et sert des visuels forts, une machinerie très joliment représentée par des effets spéciaux de qualité. Le récit permet aussi d’examiner la représentation du Docteur en tant que mythe et pourvoyeur d’histoires très différentes…de par sa nature, il est littéralement une histoire sans fin…ainsi que la beauté du dévouement d’une infirmière dans une séquence touchante issue du passé de Belinda. Le regard porté sur les Dieux ne manque également pas de piquant. Il y a du mystère et de la poésie dans ce très bel épisode plus porté sur les dialogues (guère étonnant vu le background théâtral de Inua Ellams), ce qui n’a rien d’ennuyeux tant les mots ont ici une puissance toute particulière…
Bon, je ressors sans être convaincu de cet épisode 5, The Story & the Engine. Le poète et artiste global Inua Ellams livre un scénario qui rend hommage à ses origines tant anglaises (plusieurs rappels et clins d’œil de continuité à Doctor Who en général, So British) que nigériennes. Il amène en effet le Docteur et Belinda à Lagos au Nigeria, en 2019, pour booster le signal et simplifier le retour en 2025. Mais le passage du Docteur dans son barber shop favori, où il se sent bien et apprécié alors qu’il habite pour la première fois le corps d’un homme noir, se passe mal. Le tenancier, plusieurs clients puis le Docteur et Belinda sont prisonniers d’un homme et d’une femme qui exigent d’eux des histoires pour faire fonctionner une machine. En vérité, un Moteur à Histoires pour diriger une araignée mécanique qui avance sur le Nexus des histoires humaines et des Dieux, le tout créé par l’homme, le Narrateur des Dieux méprisé par eux et qui veut se venger en les détruisant, avec l’aide d’une fille d’Anansi que le Docteur (version Fugitive) a abandonné lors d’un pari. Et bien sûr, ça finit bien car le Docteur et Belinda rappellent le Pouvoir non pas de l’amour mais des belles histoires terre à terre.
Ouais… bof. Bof car je trouve le scénario lourd, maladroit et frustrant.
Lourd car ça reste un immense épisode de dialogues, un peu poussifs, un peu ampoulés, un peu grandiloquents et sans action réelle. Les effets spéciaux de l’engin et du Moteur sont superbes, le passage à Lagos est beau, mais j’ai trouvé ça longuet et lourd car trop dialogué, trop démonstratif.
C’est aussi maladroit, car j’ai du mal avec ce Docteur « trop humain ». Je parle ici d’un Docteur qui se vexe qu’Omo l’attire ici, d’un Docteur qui boude un peu, d’un Docteur qui fait attention à la façon qu’ont les Humains de le voir. Attention, j’imagine pleinement le trouble que cela peut générer, mais la 13e Docteure avait acté qu’elle se fichait du trouble des Humains sur son attitude, et je trouve qu’y prêter attention est « trop humain » (d’autant que le Docteur dit être touché car c’est la première fois qu’il est Noir mais OH COUCOU LA FUGITIVE DOCTOR EST REMONTRÉE donc wtf en fait).
Et c’est donc frustrant, car il y a quand même plein de très bonnes idées. L’ennemi, le Moteur, le lien avec le Panthéon, l’explication des coiffures noires des esclaves, le rendu visuel des histoires sur les murs… wow ! Wow ! Des idées ouf, bluffantes, géniales ! Mais que je juge gâchées par un épisode poussif, trop dialogué, trop lourd et maladroit.
Je suis frustré alors que la base me paraît géniale. Zut alors.
Pour sa défense dans le fait d’être noir, le Docteur n’a aucun souvenir de sa vie en tant que Docteur fugitive.
J’ai toujours bien aimé comment les caractères des Docteurs semblent être en réaction à leur précédente incarnation, la 13e était extrêmement renfermé sur ses sentiments et mal a l’aise pour gérer ceux des autres, ce qui a donné un 14e en burn out prêt a craquer a tout moment et donc un 15e qui ne cache plus ses sentiments.
Ce n’est pas forcément des caractérisations pensé en amont, ça joue surtout sur les showrunner et les interprètes mais ça colle toujours assez bien
C’est vrai que c’est bien fait.
Je trouve juste dommage que le 15e me semble constamment « too much », et surtout bien peu actif dans ses victoires. J’ai l’impression qu’il ne fait franchement pas souvent grand-chose.
Il s’en souvient mais au fur et à mesure que les histoires sur les dieux lui sont racontés, ce qui est raccord avec ce que lui dit le barbier sur le pouvoir des contes.
Je suis d’accord sur le manque de victoires éclatantes du Docteur meme si je le trouve de plus en plus proactif, mais c’est un problème que j’ai depuis quelques Docteur maintenant, j’ai pas l’impression d’en avoir revu depuis Capaldi et même encore là, elles étaient souvent teinté d’amertumes.
Soit. Mais j’ai un point de vue biaisé car 1/ je trouve que le concept de Fugitive Doctor est nul (un Doctor avant le Doctor, wtf ?) 2/ toute la continuité souple voulue par RTD via la biregeneration me semble débile de facilité.
J’ai peu regardé la 13e mais elle se battait, elle s’activait. Le 14e est en dépression lourde mais est actif aussi, il laisse Donna et Rose gérer dans le Special 1 mais est proactif dans les Specials 2 et 3 voire même brutal et autoritaire.
Alors le fugitive Doctor ouais, c’est surtout que ça a été balancé comme ça et que les trous béants que ça laisse dans l’histoire, Chibnall s’est barré en mode « Demerdez-vous avec ça, tchao ! »
Les victoires de 13 c’était des énormes facilités scénaristiques qui étaient pas loin de la paresse scénaristiques, et pour 14, il a eu deux épisodes et demi à lui, donc pas vraiment eu le temps de briller.
Mais pour moi on a jamais ré-atteint les sommets de victoires de 11
Je suis mitigé également.
Je l’ai trouvé un peu confus, aussi, en plus de tout ce que tu as énoncé.
Il faudrait que je le regarde une deuxième fois (il y a certains trucs que je ne suis pas sûr d’avoir bien saisis), mais j’ai un peu la flemme…
Que le Docteur n’ait jamais su que Missy allait le rejoindre pour la bataille finale est un crève coeur
Le Timeless Child je me demande si ça pourrait pas être rattaché au panthéon finalement, genre Dieu de la vie, d’où la capacité de régénération.
Dans l’idée de faire du Docteur de nouveau un mystère, pourquoi pas, Chibnall étant un enfant adopté, je me dis que l’idée devait lui parler mais comme d’hab, il a posé le concept et n’a pas développé.
Après a sa décharge, il a du changer ses plans avec le COVID et je pense est passé tout pres d’une annulation de la série.