DOLEMITE IS MY NAME (Craig Brewer)

Dans les années 1970, l’humoriste-comédien de talent Rudy Ray Moore est mis de côté par Hollywood. Il décide alors de se débrouiller en développant ses propres œuvres. Il crée ainsi le personnage du proxénète Dolemite notamment dans le film de blaxploitation du même nom réalisé par D’Urville Martin et sorti en 1975.

Depuis quand n’avez pas vu Eddie Murphy au top de son talent tel que dans ses premiers stand-up, 48h ou Un fauteuil pour deux ? Pour ma part ça remonte à très loin (peut-être Bowfinger de Frank Oz et encore). Enfin la question ne se pose plus parce qu’avec Dolemite is my name, il nous rappelle pourquoi il fut (est) un des plus grands acteurs comiques de son temps en incarnant avec merveille (et par la même en payant son tribut) Rudy Ray Moore, comédien qui créa le personnage de Dolemite dans les années 70 et déclina ses prestations en musique, spectacle et film.

Sorte de légende urbain, Dolemite est née des récits que Moore a entendu raconté par les sdf et qu’il arrangea ensuite à sa sauce en accentuant le caractère outrancier et sexuelle. Ce fut surtout une révélation pour un Moore dont le débit et la musicalité des textes furent une influence pour les premiers rappeurs.

Si le film est très classique dans sa manière de raconter l’ascension du personnages (avec les passages obligés), il sort du lot par l’incroyable dynamisme et son atmosphère incroyable. Portée par une pléiade d’acteur (Murphy donc mais également Craig Robinson, Tituss Burgess, Keegan-Michael Key, Wesley Snipes etc.) dont on sent l’énorme plaisir à jouer et rendre hommage à Moore, le film nous plonge dans une époque et un milieu underground où on se permet encore de rêver.

Réaliser par Craig Brewer et scénarisé par le tandem Scott Alexander/ Larry Karaszewski, Dolemite is my name fait énormément pensé à deux de leurs œuvres : Black Snake Moan (réalisé par Brewer) et Ed Wood (dont le duo est le scénariste). Du deuxième, le film partage cette déclaration d’amour pour un rêveur au talent limité (même si Moore est un excellent comédien, on ne peut pas dire que le film Dolemite soit un bon film) mais que rien n’empêchera d’accomplir son rêve. Du premier, Dolemite is my Name partage cette amour de la musique.

Biopic comique, Dolemite is my name est un petit bijou. Une déclaration d’amour magnifique traversé de moment incroyable (la 1ère apparition de Dolemite) et d’idées lumineuses (le tournage du film). Quel plaisir de revoir Eddie Murphy aussi bon dans un film qui semble également parler de lui, quel régal de le voir évoluer au sein d’une troupe d’acteur talentueux, quel surprise de découvrir l’actrice Da’Vine Joy Randolph :heart: mais surtout quel bonheur de voir un film avec une BO aussi belle et incroyable et une telle ode au plaisir et à l’entertaitment.