DOLLHOUSE (Saisons 1-2)

Personnellement, j’avais peur que Dollhouse soit trop répétitif, un peu dans la même mécanique huilée des films des Experts, avec la même trame répétée inlassablement. Alors oui, l’héroine change de personnalité, etc, c’est le thème même de la série, mais à partir de là, il y a des couacs, il y a des rebondissements, ce n’est jamais pareil. Et la saison 2 est très bonne également à ce sujet parce qu’en plus c’est farci de trahisons, de rebondissements, on est bousculé tout le temps. Et ça, c’est vraiment bien.
Whedon a été performant!

Terroriste, va !

Jim

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en même, CSI, c’est la structure du whodunnit chez les forensics.
Fatalement, c’est répétitif.
Et quand on aime les whodunnit, comme moi, ça pose pas trop de problèmes.
C’est d’ailleurs un peu l’enjeu du truc, enjeu multiple, puisque cela permet aussi d’introduire des variations (des épisodes avec des ennemis récurrents, ou l’épisode avec le jeu de société, par exemple, qui est assez formidable…).
Et puis, surtout, une fois qu’on installe une structure facilement identifiable (et donc rassurante, d’une certaine manière) on peut faire plusieurs choses. Comme pousser dans le choquant (le mort bouilli dans sa baignoire…). Ou comme développer les relations entre les personnages (la déclaration de Grissom à Sarah devant la patinoire…).

Jim

Tiens, je m’aperçois qu’il y a un sujet Dollhouse.
Je le remonte, histoire de…

Jim

Faut que je me fasse cette série, pour Dushku d’abord, et me réconcilier avec Whedon ensuite.

Paradoxalement, c’est Dushku qui m’a freiné au départ, parce que j’avais une opinion très négative de son travail, et c’est Dushku qui m’a convaincu. Les trois premiers épisodes tournent autour d’elle, et une fois qu’on les a vus, on s’est pris dans le museau une sacrée prestation d’actrice : elle y va à fond dans le registre personnalité multiple, et propose une interprétation à chaque fois changeante de son personnage. Alors bien entendu, c’est le propos de la série, mais quand je les ai vus, ces épisodes, je suis resté sur le cul. Et je me suis dit qu’il fallait que je continue.
Et c’est en gros le moment où la série décide de déployer son éventail, et de montrer les autres personnages. Qui sont comme des poupées russes, à savoir que chaque couche en cache une autre. Chaque nouvelle surprise permet de pousser encore plus loin les acteurs, mais aussi de lancer le récit dans des directions à chaque fois inattendues.
Et ça, sans la prestation d’actrice de Dushku, je ne l’aurais pas découvert.

Jim

Je fais remonter ce thread ; je découvre, bien à la bourre, cette série en ce moment même (vu les 8 premiers épisodes de la saison 1), et je suis soufflé par la qualité de ce que je vois…
Et je ne suis pourtant pas un fin connaisseur du travail de Whedon, loin de là. Mais à force d’en entendre dire le plus grand bien un peu partout (notamment de la bouche d’un Pacôme Thiellement, par exemple), je me suis lancé dans son travail, et c’est ce titre-là qui m’a le plus fait de l’œil : thriller high-tech mêlé de SF dickienne, c’est tout bon pour moi, ça.

Je m’attendais à souffrir un peu sur les premiers épisodes, ceux-ci étant assez unanimement décrits comme poussifs au regard du reste du show (j’ai même lu que toute la saison 1 ne valait que comme introduction à la saison 2 bien supérieure) : je ne trouve pas du tout que ce soit le cas.
Les premiers épisodes, qui semblent confiner la série au « formula-show » typique, sont en fait indispensables, je crois, à la dynamique globale du show. Ils dévoilent les potentialités du concept et, déjà, ses éventuelles extrapolations (je crois que c’est Jim qui le signale plus haut), et ça marche du tonnerre. Passée la moitié de la saison, on voit un système narratif différent se mettre en place. Non pas que ça devienne subitement ultra-feuilletonnant (et puis le fil rouge Alpha courait déjà depuis le début de la saison), mais les épisodes encore bien indépendants ne se ressemblent plus du tout les uns les autres…
Ce changement de braquet ultra-bien négocié amène la série ailleurs. Même les épisodes « formula-show » le laissait pressentir ceci dit : la série a un potentiel virtuellement illimité, Whedon pouvant se permettre à ce stade d’amener le show n’importe où (et j’ai l’impression qu’il ne va pas se gêner pour le faire…!).

Au-delà du désormais classique (mais profond) questionnement sur la nature de l’identité et même du réel propre au genre SF depuis au moins les années 60 (voire 50), la série est aussi une jolie mise en abyme sur ce qu’est un acteur, son travail et les conséquences de celui-ci ; le concept serait né d’une discussion entre Whedon et Dushku à ce sujet.
C’est vraiment une série formidable et j’ai pourtant l’impression que je n’ai encore rien vu !!

Bonne idée, je vais voir si je peux m’y remettre ; je crois que j’avais lâché l’affaire sans aller au bout.