DOOM PATROL t.1-3 (Grant Morrison / Richard Case)

Je n’y crois pas… ils l’ont fait. enfin.

Je suis le seul à ne pas connaitre le lien chronologique entre ce livre et « le Gerad Way » de l’autre sujet ou le seul pour qui cette question présente un intérêt?

la deuxième option. La première est aucun.

Ah.
Ok.
Direction le réfrigérateur, pour me petitsuicider.
:ice_cube::skull_and_crossbones:

ça boxe pas dans la même catégorie, pas le même genre de poésie, mais oui.

Comme je disais il y a deux/trois mois à quelqu’un qui disait qu’il manquait beaucoup du corpus Morrisonnien et que, par conséquent, Urban ne se sortait pas assez les doigts du cul: patience.

Ça devait être à moi. Surtout que je trouvais que Panini c’était bien plus bouger le cul.

Zactement…

Y a des chances.

Jim

Pour étendre un peu sur le « aucun » de Kab, le run de Morrison date de 1989-94, c’est un de ses premiers travaux pour DC, avec Animal Man (1988-90). Dans les deux cas il s’agissait de reprendre des personnages un peu has been du catalogue de l’éditeur, et d’essayer de leur donner un coup de sang neuf en le confiant à un jeune prometteur en provenance de la perfide Albion — ça correspond à ce qu’on a appelé « l’invasion britannique », quand DC a décidé de reproduire la formule à succès Alan Moore (qui, quant à lui, avait commencé sa production maison sur Swamp Thing, livrant un autre chef-d’œuvre également bientôt dispo chez Urban, mais avait, depuis, claqué la porte) : ça a aussi donné le Sandman de Gaiman et Shade the Changing Man de Milligan… et, à moyen terme, la naissance du label Vertigo.

Une différence entre Animal Man et Doom Patrol — et une réponse au passage à la question « pourquoi ça commence avec un #19 » — est que le premier ne faisait pas l’objet d’une série en cours quand Morrison s’en est vu confier la responsabilité, alors que Doom Patrol connaissait une tentative de relaunch post-Crisis On Infinite Earths, mais qui ne rencontrait pas le succès. Je n’ai pas lu ces 18 épisodes de Kupperberg, mais ils n’ont pas particulièrement bonne réputation, l’auteur lui-même ayant reconnu qu’il était passé complètement à côté de l’esprit de la série. Pour faciliter la reprise par Morrison, Kupperberg a accepté de profiter de l’event Invasion pour… massacrer tous les personnages, y compris ses propres créations, dont son successeur ne comptait pas se servir. Ce qui permit à l’Écossais de repartir sur les bases qu’il souhaitait, et permettra aux lecteurs du volume de ne pas avoir se préoccuper de ce qui précédait. Enfin, pas plus que pour n’importe quelle série de comics inscrite dans la continuité, en tout cas.

Pour ce qui est de la Doom Patrol version Gerard Way, c’est beaucoup plus récent puisque la publication originale date seulement de 2017-2018, sous l’ère DC Rebirth. Autant dire que l’univers de l’éditeur a eu le temps de passer par plusieurs reboots et semi-reboots plus ou moins soft ou hard, et que la série elle-même est passée par plusieurs annulations et tentatives de retour — dont une par John Byrne qui a « jeté » tout ce qui a précédé pour reprendre l’histoire à zéro à sa manière, et une par Keith Giffen, plus recommandable mais qui comme d’autres est passée sous le rouleau-compresseur « New 52 ». La version de Way s’inscrit de surcroît plus ou moins à part de l’univers principal de l’éditeur, au sein de l’éphémère label Young Animals. Je suis passé à côté de ce titre à l’époque même s’il me faisait de l’œil, et je pense rattraper mon erreur à l’occasion de la sortie de la VF. Les retours des lecteurs semblent bons, mais je crois comprendre que les retards chroniques du scénariste ont plombé les ventes. Mais ceci est pour un autre topic.

Je me joins en tout cas à l’allégresse générale à voir le run du Grand Momo débarquer en version française : un manque majeur enfin comblé.

Ce que c’est cool d’avoir un mec qui cause bien et qui explique clairement, sur le forum (un parmi beaucoup, devrais-je dire, mais le Tonton sait causer des « vieilleries »). Même quand on connaît déjà, on a l’impression que le monde s’éclaire.

Jim

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Et dans le cas du premier titre, « Animal Man », l’idée initiale de l’éditeur était même de se contenter d’une mini en quatre parties ; mais comme ça a bien marché, la mini s’est transformée en « on-going », au grand dam de Morrison d’ailleurs qui ne pensait pas que ce serait le cas et n’avait aucune idée pour le perso passé le premier arc narratif.
C’est là qu’il a écrit « The Coyote Gospel », le fameux cinquième épisode du titre, qui lui a servi de mètre-étalon thématique pour la suite de son run (et de sa carrière, j’ai presque envie de dire).

@Jim_Laine Merci Maître (:relaxed:). On va dire que j’ai été à bonne école.

@Photonik Oui, et au-delà de la question purement éditoriale, c’est aussi l’autre grande différence entre les deux runs. Morrison commence son Animal Man par une imitation consciente et appliquée des procédés d’écriture de Moore (ce que ce dernier n’a pas fini de lui reprocher), parce qu’il pense que c’est ce qu’on attend de lui (et de fait, ça marche). Puis au cinquième épisode il bascule et commence à développer sa propre approche. Son travail sur Doom Patrol, en revanche, dont la publication débute l’année suivante, est « directement » une œuvre purement « morrisonienne » (et complètement délirante :crazy_face:) alors que l’Écossais est en pleine maturation de ses thématiques, traits et obsessions.

Et maintenant, je peux me reposer.
:wink:

Jim

Merci pour ces précisions; qui m’éclairenten plus la réponse de Kab’ (parce que 2 séries portant le même nom chez le même éditeur sans lien chronologique ça doit être plutôt rare…).
Donc a priori à choisir, pour tout plein de raison, le premier achat serait le Morrisson.

Trop de bonnes choses chez Urban au 2nd semestre. Choisir, c’est renoncer mais là ça va faire pleurer…:cry:

Ils auraient pu prévoir un Vol.2…

Franchement…:grimacing:

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Je serais tenté de répondre : « ben, pas tant que ça, en fait ».

La continuité reste quand même dans les faits un concept assez élastique, pour ne pas dire une vue de l’esprit. Même chez DC, qui, à mon avis, s’en préoccupe plus que Marvel (malgré leurs réputations respectives inverses en la matière). Tout simplement parce que dans les faits, c’est un casse-tête insoluble : organiser une avancée relativement synchrone et parfaitement cohérente de plusieurs dizaines de titres, atteignant pour une large part plusieurs centaines de numéros, confiés à une myriade d’auteurs, traversant diverses modes au fil des décennies, avec des héros qui ne vieillissent pas (ou peu) alors que le monde autour d’eux, lui, évolue.

Je reste attaché à l’idéal que ça représente, je trouve que c’est un facteur de construction formidable, j’apprécie quand un auteur l’utilise intelligemment et avec pertinence, et inversement je grince des dents quand on raye d’un trait de plume des développements préexistants, ou que le lecteur se retrouve confronté à des choses totalement incohérentes dans des séries publiées en parallèle.

Mais il faut garder conscience qu’en pratique, chaque nouvel auteur arrivant sur un titre régulier effectue une sélection, plus ou moins drastique et plus ou moins élégante, de ce qu’il souhaite conserver ou pas des apports des travaux de ses prédécesseurs. Et ça, c’est sans même parler des reboots plus ou moins périodiques (i.e. de plus en plus fréquents) qui viennent frapper un univers entier.

Du coup, ça n’est déjà pas si évident de se dire que les évènements d’un run sur un perso ou une série auront des répercutions directes, de l’ordre du lien de cause à effet, sur le run qui suit immédiatement dans l’ordre chronologique. Alors inférer des liens logiques à vingt ans de distance comme c’est le cas dans ta question initiale, c’est beaucoup demander. Et dans le cas de la Doom Patrol, c’est d’autant plus compliqué qu’on a affaire à une série qui se déroule « à la marge » par rapport aux grandes figures et grands événements de l’univers DC, et que des insuccès répétés ont fait passer par plusieurs phases d’annulation puis de relance, accompagnée ou pas de tentatives de redéfinitions.

Enfin, un dernier élément est à prendre en compte même si ce n’est pas le cas ici : le fait que pour garder un droit de propriété, DC comme Marvel vont parfois réutiliser certains noms, formules et donc potentiellement… titres de série en les appliquant à des personnages ou groupes entièrement différents. Sans parfois qu’il y ait lien chronologique, voire même aucun lien logique du tout !

Tu essaies de pasticher Kab, c’est ça ? :stuck_out_tongue:

(Sans compter qu’en V.O., le run de Morisson, c’est techniquement une partie du volume 2, et celui de Way, le volume 6 !)

Tout cela mesemble bien vrai, et fort mieux exprimé que ma pensée.
Mais prenant en compte que le Morrisson démarre à un numéro 19, et que le Way a un numéro 1, toute personne normale, non initée et douée de raison (qui ne fréquente pas ce forum, donc :smile:) présumera peut-être dans un 1er temps que le les histoires du Way précédent celles du Morrisson.
Ce qui est faux.

Vu qu’en VF le tome de Gérard Way sera un one-shot sans numérotation et que seul celui de Grant Morrison sera désigné comme « tome 1 », ça devrait aller. :wink:

Et on peut aussi se dire que la personne normale en question, si elle est assez maline pour aller lire la liste des numéros, doit être aussi capable de lire les dates de parution généralement notées pas loin. icon_mrgreen

Sans même parler de jeter un coup d’œil au look des dessins eux-mêmes et d’en tirer quelques suppositions…