Le pitch :
Christine Brown est employée dans une banque où son manque de caractère nuit à son plan de carrière.
Pour enfin convaincre son patron de lui donner le poste de directeur adjoint, elle décide de laisser sa compassion de côté et de refuser un crédit supplémentaire à Madame Ganush, une vieille gitane, afin que celle-ci conserve sa maison.
Cette dernière l’agresse le soir même à la sortie du travail et lui lance ce qui semble être une malédiction.
A partir de ce moment la vie de Christine va basculer dans le cauchemar, un medium lui indiquant qu’il ne lui reste que 3 jours pour arriver à se débarrasser du démon.
Car ce dernier risque de la conduire jusqu’en enfer……
Mon avis :
La plus grande partie des films d’horreur actuels sur le thème de la possession sont plutôt basés sur une approche « sérieuse » du sujet. On est aujourd’hui dans la vaine réaliste du sujet (L’exorcisme d’Emily Rose) où on cherche une explication rationnelle à la possession, ou alors le démon n’est alors que suggéré par des effets de style (parquet qui craque, ombres angoissantes et tout le tralala) et peu souvent à l’écran laissant ainsi planer le doute sur son existence réelle (l’école des films d’horreur japonais).
Bref, on a un peu oublié le film d’horreur où le démon était rapidement montré au spectateur et qu’il se faisait un malin plaisir à commettre un carnage.
Alors quand l’ami Sam Raimi décide de faire une pause (peut être définitive vue sa relation actuelle avec le studio et les rumeurs qui circulent) dans la lucrative franchise spider-man pour retourner à ses premiers amours on se dit que le fun va être de retour dans les films d’horreur.
Pourtant au début on doute un peu. Le père Raimi semble reprendre les ficelles classiques : la malédiction lancée par une petite vieille, les parquets qui craquent, les ombres aux formes étranges, les meubles qui bougent….Et en plus on a le droit à la musique avec violons aux cordes parfois pincées pour faire sursauter.
Donc que du classique quoi, on se demande où est passé le Sam Raimi de l’irrévérencieux Evil Dead.
Mais non, je déconne ! Sam Raimi reprend les codes classiques du film de possession mais pour s’en moquer et être fun ! Jusqu’en en enfer est une putain de série B et pas un film d’horreur branchouille !
Y a une gitane qui fout une malédiction mais faut voir sa gueule ! Un œil de verre, deux dentiers, tout est exagéré !
Et puis la manière dont Christine se fait bannir ! Une baston entre une working girl et une mamie édentée qui se termine par l’envoutement d’un bouton de manteau, bref du n’importe quoi !
Et ce n’est pas tout, Sam Raimi truffe son film de moments d’humours noirs qui font à chaque fois mouche. Le final en étant la meilleure des démonstrations.
Mais attention ce n’est pas pour autant que c’est une parodie de film d’horreur. Il ya de vrais moments de tensions grâce à une utilisation des ressorts classiques du film d’horreur comme je l’ai déjà indiqué et en plus, contrairement aux dernières productions du genre actuel, il parsème son film de vrais passages gores : vomissement de litres de sang, spectres répugnants, tout y passe.
Et pour encore plus encrer son film dans l’univers du bis qu’il affectionne tant, il abandonne les effets spéciaux modernes pour revenir à ces bons vieux effets spéciaux à base de prothèses, faux-sang, latex….ce qui donne un effet rafraichissant au film car l’éloignant des effets spéciaux interchangeables des autres productions modernes.
L’un des rois de la série B horrifique est de retour et pour le meilleur ! Oubliez les films d’horreur japonais à coup d’écolières aux longs cheveux ! Oubliez la vaine réalistico-chiante ! Oubliez la vaine youtubesque qui aurait fait flipper Spielberg ! L’horreur c’est bon quand ça fait autant sursauter que rire !
Et pour ça Sam Raimi est très bon !