[quote]Drifter - Tome 2
Veillée
Scénariste : Ivan Brandon
Dessinateur et Coloriste : Nic Klein
Traduction : Alex Nikolavitch
Lettrage : Fred Urek
112 pages,Prix: 14.95 €
Ouro a une face cachée… et elle n’est pas belle à voir.
Abram Pollux navigue vers l’inconnu. Il a décidé de revenir sur le lieu du crash de son vaisseau, situé à des centaines de kilomètres de la ville, dans les profondeurs inexplorées de Ouro…
Ivan Brandon et Nic Klein signent le second arc de ce space opera introspectif aux accents de western initiatique. Une quête d’humanité dans des paysages à la beauté crépusculaire…[/quote]
• Drifter ou la « planète B »
…. [size=150]L[/size]’esprit pionnier du planet opera – sous-tendu par la « théorie de la Frontière » propose toujours – au moins - une « deuxième Terre ».
Soit en tant qu’extension du terrain de jeu d’aventuriers en mal d’exploits. Et/ou comme nouvel Eldorado de ressources en tout genre.
Ce deuxième motif apparaît pour certains amateurs du genre comme une manière de préparer le terrain en nous déculpabilisant de la surexploitation que nous faisons subir à la planète Terre que nous habitons actuellement, en offrant en quelque sorte un « plan B ».
Le planet opera (et le space opera) comme propagateur de l’idéologie capitaliste en quelque sorte.
On n’est pas obligé bien sûr de souscrire à cette lecture.
[quote]…. [size=150]L[/size]’esthétique de la réception propose une « herméneutique littéraire » en replaçant au centre de la lecture, le lecteur.
Comme le propose Gérard Klein, « le privilège de l’auteur cesse avec le point final …] », et l’expérience esthétique de la lecture (telle que je l’envisage) est dès lors influencée par tout un système de références propres à chaque lecteur.
Ce qu’on appelle* un « horizon d’attente ».
Ces références - qui agissent comme autant de cartes et de talismans, de verrous et de clés- et qui évoluent dans le temps et par rapport à la sphère socioculturel dans laquelle nous baignons, nous prédisposent, nous déterminent à un certain horizon d’attente.
Et ce qu’on peut dire de nos lectures est fatalement, frappé du coin de la subjectivité. Et d’a priori.
En outre, toutes les œuvres proposent des caractéristiques qui forment une réception particulière. Par exemple le label sous lequel elle est publiée, l’auteur et ce qu’on en sait. [/quote]
…. Ce deuxième tome est tout aussi déroutant que le premier, et met en pièce mon horizon d’attente avec une belle nonchalance.
« Western initiatique » prend soin de nous préciser l’éditeur pour ce second tome. En effet je ne serais guère étonné d’apprendre qu’Ivan Brandon a mangé plus que sa part de Jodorowsky, tout en écrivant son scénario. J’ai eu tout au long de ma lecture, le sentiment de lire les détournements de planches de que faisaient les Situationnistes dans les années 1960 ; où le texte n’avait rien à voir avec ce que racontaient les dessins.
Un scénario que je serais d’ailleurs bien curieux de lire avant sa mise en récit par Nic Klein.
Bref je n’y comprends toujours rien mais le travail de Nic Klein vaut toujours autant le détour.
*Cf. L’Ecole de Constance.