DUSK t.1-2 (Richard Marazano / Christian De Metter)

Trois enquêteurs, visiblement du FBI, arrivent dans une petite ville où l’explosion tragique d’une station-service a fait plusieurs morts. Leur mission consiste à vérifier la teneur des déclarations et à déterminer s’il s’agit bien d’un accident.

dusk01

Sur ces bases, le scénariste compose un récit rythmé par le temps que passent les enquêteurs sur place, chaque scène étant identifiée de manière chronologique. L’enquête est ponctuée de temps morts permettant de mettre en évidence le caractère des personnages. C’est là qu’apparaît le premier défaut de ce tome : les dialogues sont très bavards, maladroitement surjoués, et les personnages, surtout le jeune agent, sont de véritables têtes à claques insupportables. Ça ne sonne pas naturel du tout, et on a beaucoup de difficultés à s’intéresser à eux.

PlancheA_2629

L’album se conclut sur le départ des agents, qui n’ont rien résolu du tout, qui décident de faire un rapport édulcoré qui sera perdu dans les méandres de l’administration, et qui font l’amer constat que le mal se situe partout, exacerbé par les circonstances. Un discours qui tend à dire qu’à la banalité du mal se substitue une normalité des gens mauvais (dans cette zone crépusculaire définie par le titre), et qui réduit l’action de l’autorité à sa mécanique : assez intéressant en soi, et ça aurait été percutant si on avait pu réellement s’intéresser aux trois émissaires du gouvernement.

Dusk

Graphiquement, Christian De Metter livre une prestation cohérente par rapport à ce qu’on connaît de lui, mais n’est pas Kent Williams qui veut. Rajoutons à cela un bullage rigide, une ponctuation hésitante et quelques traits d’union absents, et on a des planches un brin pénibles à lire.

Jim