Un jeu de mots fort subtil, j’ai mis du temps à piger en fait.
[quote=« Lord-of-babylon »]
En dehors de ça j’avoue avec un peu de honte que j’ai été bien déçu de ma relecture. [/quote]
Y’a pas de honte à avoir.
Ceci dit j’ai précisément expérimenté la sensation inverse : à la relecture, l’impact de cette saga assez géniale a été plus fort pour moi.
J’avais en tête une très bonne impression générale, et un tas de putain d’idées. C’est même mieux que ça en fait à mon avis.
Déjà, j’ai beaucoup aimé pour ma part les appendices en prose, qui permettent de traiter quelques uns des persos un peu laissés de côté par l’intrigue globale, et qui sont bien foutus en prime. Un bon complément.
D’autre part et surtout, j’avais oublié comment les idées exprimées ainsi avaient été en fait reprises à droit à gauche, contrairement à ce que je pensais. En vrac, le rapprochement T’Challa / Ororo, le destin de Franklin Richards d’une certaine manière (chez Hickman), et même l’invasion d’Inhumains (qui semble avoir infusé l’imminent « Inhumanity »), j’en passe et des meilleures…
J’avais oublié également à quel point Ross et ses acolytes en mettent plein la gueule à certaines figures Marvel qui ne semblent pas vraiment compter pour eux : un Wolverine ne sort pas grandi de la saga, c’est le moins qu’on puisse dire, et il y a un même un petit twist cruel mais rigolo concernant le griffu et « Jean Grey ».
Il y a aussi quelques moments de bravoure particulièrement soufflants, comme le cri de Flèche Noire, une scène énormissime (nonobstant le fait que le son ne parcourt pas le vide interstellaire, mais on s’en fout, ça doit être du son psionique ou un truc comme ça : le principal c’est que l’idée soit belle et elle l’est…), le baroud d’honneur de Tony Stark, et la dantesque bataille finale, bien sûr…
Et puis bon, le principal tour de force, c’est quand même de cimenter de manière lumineuse la cosmogonie de l’Univers Marvel : le rôle des Célestes, de Galactus, des Gardiens qui en prennent pour leur grade (c’est assez contradictoire avec ce qu’avait fait De Falco aux alentours de FF 400, d’ailleurs, mais c’est pas grave). Le tout constitue d’ailleurs un sacré hommage aux apports considérables et pourtant peu explorés à quelques exceptions près du Jack Kirby de la fin des années 70 (« Eternals »).
L’hommage se poursuit d’ailleurs au niveau graphique avec la prestation énorme de John Paul Leon, qui fait un quasi sans-faute (peut-être le dernier épisode sent un peu plus la deadline, mais rien de grave) : les pages d’intro sur X-51 / Machine Man sentent le Kirby à plein nez, normal me direz-vous, mais ça fait plaisir (comme Krueger et Ross, j’adore la prestation de Kirby sur ce perso…).
Et comment un fan du "2001"pourrait ne pas fondre en larmes à la lecture de l’intro du pavé, magnifique hommage au chef-d’oeuvre de la SF : qui se souvient que Machine Man (ou Mister Machine ?) est apparu en premier lieu dans l’adaptation de Kirby du film de Kubrik ? Bien joué les mecs…
En bref, j’ai été très emballé par cette relecture, et allez je me lance, je dirais même que « Earth X » me semble être un titre majeur des 25 dernières années.