Comme d’habitude, je me suis régalé à la lecture de ce tome, dévoré en un temps record, d’ailleurs… Le père Hickman décompresserait-il un peu trop ?
Ce tome 5, à l’inverse d’un tome 3 qui témoignait de gros mouvements de troupes, est un peu un tome de transition, durant lequel Hickman déplace ses pions, et prépare un tome 6 qui s’annonce dantesque : en effet, on devrait être les témoins de la confrontation entre TOUTES les forces en présence…
Ce qui ne signifie nullement que les épisodes du jour soient vides, bien au contraire. Ainsi, il y a une scène d’action totalement électrisante (une tentative d’assassinat qui tourne mal) qui lorgne d’ailleurs sacrément sur le Frank Miller de la grande époque ; on apprend à connaître un peu mieux certains des camps les moins exposés jusqu’à maintenant (comme la Nation Infinie). Il y a aussi quelques touches d’humour, noir en l’occurrence, ce qui n’est pas forcément la « couleur » que l’on associe spontanément au travail de Hickman. Pourtant, en la matière, « Projets Manhattan » mettait la barre assez haut.
C’est ça l’avantage des « creator-owned » signés Hickman : on peut difficilement lui faire le reproche de dénaturer les persos (vu qu’il les a inventés) contrairement aux Vengeurs ou aux FF ; d’autre part, à l’écart du mainstream pur et dur, Hickman se lâche un peu sur le mauvais esprit et ça fait du bien.
Un titre toujours aussi bonnard, même si Dragotta, pourtant auteur de designs impeccables et plutôt originaux, ne me convainc pas tout à fait : il pond toujours des splash-pages un peu anti-spectaculaires, et ses arrière-plans sont parfois un peu vides…
J’attends la suite avec la plus vive impatience.