ELMER (Gerry Alanguilan)

Discutez de Elmer

Le prix Asie-ACBD 2011 a été remis durant la cérémonie des Japan Expo Awards

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C’est mérité, la BD est franchement excellente :slight_smile:

Rooooh, excellente BD, mais qui n’est pas du tout franco-belge … pas du tout (voici ce que j’en disais sur France-Comics : http://www.france-comics.com/2011/01/10/elmer/

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Imaginez notre monde avec des poules devenues conscientes et douées de parole un beau jour de 1979. Imaginez l’ONU décrétant peu après que ces gallinacés avaient les mêmes droits que les Hommes.

  1. Jake Gallo est quelque peu perturbé : seul et sans emploi, il apprend que sa sœur est fiancé à un humain alors que son père vient de mourir. Héritant du journal où il retranscrivait tout, Jake va découvrir l’histoire de sa famille et de son père, Elmer, un des premiers poulets à avoir cohabiter avec les hommes.

Après avoir travaillé pendant plusieurs années comme encreur pour Marvel (et il est fort possible que l’album contiennent quelques clins d’œil), DC et Image (notamment pour Yu), le Philippin Gerry Alanguilan s’est lancé dans l’auto-édition (avant de reprendre un emploi plus régulier et lucratif). Elmer est l’un de ses travaux et le résultat donne plutôt envie de découvrir les autres.

En effet, sous un aspect loufoque et original, l’auteur réussit à délivrer un récit poignant, sensible, réaliste et violent (possible que vous deveniez végétarien après cette lecture), évoquant, via les poulets, les discriminations ethniques que l’on connaît encore aujourd’hui avec beaucoup d’application et de variété. Il arrive à diversifier les comportements et les avis de chaque camp, à caractériser ses personnages. Et derrière ces faits historiques, il développe énormément les relations intrafamiliales, en y mettant tout son cœur, si bien qu’on a l’impression que cette histoire semble bien plus personnelle qu’elle n’y parait. Les différentes modes d’évocation du passé permettent d’apporter des nuances, d’enrichir son propos, de varier les rythmes et d’éviter une construction linéaire et monotone.

Ses planches en noir et blanc sont précises et réalistes, ce qui est nécessaire pour différencier ses protagonistes à plume. Alanguilan a tendance à remplir ses cases de trait, afin de créer du volume et une vraie panoplie de textures. Sans faire dans le style Disney, il arrive à rendre ses personnages expressifs, même ceux qui ont un bec. Il n’y a pas vraiment d’ambiguïté quand il s’agit de comprendre leur réaction.

Avis : merci aux éditions Çà et Là pour nous avoir déniché cet album complètement improbable, aux très grandes qualités narratives, graphiques et morales. Si j’étais un poulet, je pourrais presque considérer cet album comme étant mon Maus.

Dans mon trio de tête de l’éditeur.

Toujours pas lu.

Jim

Ah, tu l’as, donc ?

Non, même pas.

Jim

Je crois que c’est une belle vente pour l’éditeur. Je ne sais si c’est une bêtise, mais je crois que Çà et Là l’a sorti avant les Etats-Unis.

Ah tiens.
C’est vrai qu’il est philippin, et qu’il a produit ça sur son marché. J’avais plus ou moins zappé ce détail.

Jim

Ah, ça me rappelle ça :

Tori.

Ah bah merde. ça fait chier :

https://www.newsarama.com/48362-gerry-alanguilan-dies-at-age-51.html?fbclid=IwAR0HQjoDblE1HW3fAYjIAq6ZYT0D7S120VBJWsZ40TKUmh-55gPjty4BtRM

Purée !

Jim

Putain, c’est jeune. :frowning_face:
Je vais mettre aussi l’info dans la rubrique In Memoriam, pour ceux qui ne l’auraient pas vu ici…

J’apprends aujourd’hui que la 5ème édition vient d’envahir les bacs. Epatant