ELRIC t.1-5 (Julien Blondel, Jean-Luc Cano / Didier Poli, Robin Recht, Julien Telo, Valentin Sécher)

Pour ne pas m’abaisser à l’attaque personnelle, j’avais volontairement passé sous silence cet épisode, mais puisque tu le mets sur le tapis, je dois dire qu’en plus de ce que je pense de son style d’écriture, les retombées de ce que tu mentionnes ne contribuent pas à me rendre le bonhomme sympathique.

Moorcock avait présenté son concept/personnage de « champion éternel » comme libre d’être réutilisé par d’autres auteurs, mais quand Morrison l’a fait – en reconnaissant parfaitement et explicitement sa source d’inspiration, dans les BD publiées et en interview --, Moorcock, qui se trouve incidemment être un ami d’Alan Moore, est entré en rage et a multiplié pendant des années les accusations de plagiat et déclarations insultantes, avec des formules du genre « Je lis tout ce que publie Morrison deux fois, la première quand je l’écris, la deuxième fois quand il l’écrit ».

David Gemmell aussi a eu droit à un traitement similaire.

Il y a même une déclaration hallucinante où Moorcock dit pratiquement texto qu’il est d’accord pour que tout le monde vienne lui emprunter des choses, à condition que « tout le monde » ce soit ses amis Moore ou Gaiman. :face_with_raised_eyebrow:

Faut dire, la citation est magnifique.

Jim

Je crois que nous avons une génération d’écart… Je suis née en 1955!
ginevra

J’avais fait le calcul.
Quinze ans d’écart.

Jim

Je n’aurais pas eu l’impolitesse de poser la question, mais je soupçonnais à peu près ce type d’écart en effet, vu ce que tu disais aussi de ta découverte d’Elric. :wink:

(Au risque de faire dévier le sujet encore plus vers le HS, je serais quand même curieux de connaître quelles pouvaient bien être les justifications, à l’époque, pour refuser de faire jouer les membres du beau sexe… si justifications il y avait, à part un bête instinct grégaire mâle…) (Mais d’un coup je comprends mieux l’image caricaturale de la poignée de geeks jouant à D&D et incapable de communiquer avec les filles…)

Pour clore le HS, les jeux de rôles étaient un truc de garçons parce que l’on s’y battait contre des monstres et qu’on utilisait la magie. En plus les rolistes étaient considérés par certains presque comme une secte satanique… non, je ne plaisante pas. Donc les filles en étaient souvent exclues.
Peut-être que j’aurais dû insister, mais j’étais encore un peu trop timide à l’époque. Et puis, il n’y avait que D&D et pas la foison de jeux de rôles actuels.

Clôture du HS…
ginevra

Question HS puisqu’on parle de P.Craig Russel(par qui j’ai connu Elric):
est-ce que son Parsifal est sorti en vf?

Je sais pas si Elric est un truc à ne pas filer à des adolescents. Rappelons-nous que Moorcock était tout jeune quand il a commencé la série. et que du coup, c’est un reflet d’ « angst » adolescente. Sur le fait que ça retourne les clichés de Conan, c’était quasi sa feuille de route : sa première série du genre, Sojan, était un sous Conan pur. L’éditeur lui a conseillé de se démarquer du modèle.

quant à Tolkien, Moorcock déteste assez cordialement, pour ce que j’en sais. Pour lui, les Hobbits sont un fantasme de la petite bourgeoisie anglaise, et il va notamment leur opposer la famille Cornelius, avec la mère prolote et félinienne.

Je ne crois pas.

Jim

Ceci explique peut-être cela : outre que, à mon avis, j’étais moi-même trop jeune, j’ai toujours détesté les récits d’adolescence (surtout attardée).

Jim

Le cycle littéraire d’Elric est évoqué ici :

Jim

Elric - Tome 04: La cité qui rêve

Nul ne peut échapper à sa destinée.

Troublé par les dernières paroles de l’Empereur Saxif d’Aan, Elric se lance à la recherche des ruines de R’lin K’ren A’a, cité originelle des Melnibonéens, où il espère trouver la preuve que ses ancêtres étaient purs avant d’être pervertis par le Chaos. Sur place, Arioch confirme les pressentiments de l’empereur déchu, et ses révélations poussent Elric à embrasser sa destinée, telle que jadis prophétisée par Straasha, le Seigneur des Océans : Melniboné doit être détruite de ses mains. L’Île aux Dragons contient en son sein la source d’un mal qui doit être annihilé. Mais dans les entrailles d’Imrryr, sa capitale, Elric doit aussi retrouver Cymoril, sa bien-aimée, qui ne lui a pas pardonné sa fuite…
Le premier cycle de la fabuleuse saga d’Elric, personnage culte de la littérature de fantasy, s’achève avec le quatrième tome de cette adaptation plébiscitée par le public et la critique. Retrouvez une nouvelle fois une préface inédite ainsi qu’en fin d’ouvrage, le making-of de l’album et un cahier bonus exclusivement réservé à la première édition.

  • Éditeur : Glénat BD (28 avril 2021)
  • Langue : : Français
  • Relié : 72 pages
  • ISBN-10 : 2723487075
  • ISBN-13 : 978-2723487078
  • Poids de l’article : 788 g

Jim

Scénariste de bande dessinée, auteur de jeux et journaliste, Julien Blondel est né à Reims en 1975. Passionné de musique, il fait ses débuts en tant qu’animateur radio à 14 ans avant de devenir DJ et organisateur de raves aux tous débuts du phénomène techno en France. En 1994, il abandonne la scène électronique et ses études de lettres pour se mettre à écrire des scénarios et des nouvelles. Amateur de jeux de rôles, il se fait rapidement remarquer par le magazine Casus Belli et débute en tant que pigiste pour la presse spécialisée, puis s’installe à Paris où il devient rédacteur en chef du magazine Backstab et concepteur d’univers et de règles de jeu pour la plupart des éditeurs français. Il réalise notamment Prophecy , un jeu de rôles heroic fantasy dans un monde conçu par des dragons élémentaires, et contribue au développement de Shaan, Polaris, Nephilim, In Nomine Satanis, Legend of the Five Rings ou Dark Earth , pour lesquels il publie une cinquantaine d’ouvrages et une longue liste de scénarios, avant de rejoindre l’équipe des Humanoïdes Associés pour y coordonner l’adaptation en jeu de rôles franco-américain de la Caste des Métabarons avec Alexandro Jodorowsky. Articles et interviews pour Lotus Noir , Metal Hurlant , Casus Belli , Backstab ou les Inrockuptibles, jeux de rôles et scénarios pour Halloween Concept, Asmodée, Yéti Entertainment ou le 7e Cercle, dialogues et game design de jeu vidéo pour HIP Interactive, Asobo et Universal : il multiplie les collaborations dans le milieu de l’édition et allie son travail d’écriture avec des responsabilités de directeur de collection et de chef de projet. En 2004, il est récompensé par le prix du jeu de rôles de l’année pour Vermine , salué pour son système de jeu et son ambiance écologique, et signe son premier projet de bande dessinée avec les Humanoïdes Associés : Le Serment d’Aÿna , une série contemporaine fantastique qui sera tout d’abord publiée sous forme d’histoire courte dans Métal Hurlant . En 2005, il participe au lancement du magazine Jeux Pro et de la collection « Aventures », pour laquelle il réalise le livre interactif adapté du Magicien d’Oz , de David Chauvel et Enrique Fernandez aux éditions Delcourt, ainsi que le jeu d’aventures dans le monde de Noodles! , de Séverine Gauthier, Christian Lerolle et Thomas Labourot édité chez Soleil. En 2006, il signe coup sur coup quatre projets de science-fiction, d’action contemporaine, de thriller et de space-opera : Akademy (avec Anne Rouvin) et Les Orphelins de la tour (avec Thomas Allart) aux éditions Delcourt, Actors Studio (avec Camilo) chez les Humanoïdes Associés et Nova (avec Jaouen) chez Soleil. En parallèle, il s’implique également dans la bande dessinée en tant que représentant du groupement syndical, en compagnie d’auteurs tels que David Chauvel, Cyril Pedrosa, Fabien Vehlmann, Lewis Trondheim ou Christophe Arleston. Réside à Paris.

Jean-Luc Cano est auteur et réalisateur pour la télévision, le cinéma et le jeu vidéo. En BD, il a déjà travaillé chez Soleil sur 42 Agents intergalactiques et Zak Blackhole ainsi que sur Elric chez Glénat.

Né en 1987, Julien Telo se passionne très tôt pour la bande dessinée, l’animation, et l’illustration. Après des études de graphisme à Blois et quelques publications, notamment avec le collectif « Café Salé », il intègre le studio Elyum en 2010. En 2011, il réalise son premier album chez Glénat, Kinglsey , avec au scénario Guillaume Dorison et Esteban Mathieu. À partir de 2014, il dessine la série d’heroic fantasy Elric sur un scénario de Julien Blondel. Réside à Tours.