Produite par Canal +, Engrenages est une série policière narrant le processus des enquêtes et de la justice en suivant les actions des policiers, des magistrats et des avocats.
On suit donc une équipe de policiers (parmi lesquels Caroline Proust et Thierry Godard, déjà vu dans Un Village français), mais aussi une avocate globalement véreuse (Audrey Fleurot, elle aussi passée par Un Village français), un procureur intègre (Grégory Fitoussi) et donc malmené par les jeux politiques de sa hiérarchie, un juge d’instruction obstiné (Philippe Duclos), et pas mal d’autres personnages assez hauts en couleur.
Créée par Alexandra Clert et Guy-Patrick Sainderichin, la série est marquée par la personnalité de scénaristes femmes, parmi lesquelles Virginie Brac (connue notamment pour Les Beaux mecs, une autre série polar tout à fait correcte) ou Anne Landois. Notons que le scénariste Mathieu Missoffe, qui a participé à la saison 5, est aussi à l’occasion scénariste de BD.
La série comprend pour l’instant cinq saisons, diffusées à peu près tous les deux ans. Donc il semblerait que la saison 6 soit prévue pour l’année prochaine, grosso modo.
Engrenages tire une partie de sa réputation du fait que ce soit une série qui s’exporte, notamment dans le monde anglo-saxon (acheté en Angleterre par BB4, dont le nom apparaît au générique sur les dernières saisons).
Pour ma part, je trouve les deux premières saisons assez planplan et gentillettes, avec des effets faciles, des péripéties forcées, des personnages caricaturaux (ah le rapper gangster de la saison 2) et une caméra secouée de spasmes. Les trois saisons suivantes sont nettement plus convaincantes, avec des intrigues plus solides, des méchants avec une vraie présence, un sentiment de menace et un vrai suspense. Y a même un bon montage et des plans efficaces. Les personnages évoluent, souffrent, morflent, se referment sur leur fierté.
Et c’est là que le mécanisme évoqué par le titre se met en place, les personnages s’enferrant dans des mensonges, des secrets et des non-dits. On sent bien les conséquences des actions, et les tentatives de raccrocher les wagons alors que le train déraille.
La fin de la saison 5, au demeurant, laisse les personnages dans une situation émotionnelle forte et intense (là où la fin de saison 4 jouait plutôt la carte du spectaculaire).
L’ensemble s’améliore de saison en saison, même si la dernière saison offre des montages mollassons où des plans manquent pour faire monter le suspense. Y a même des erreurs de narration assez flagrantes. Mais l’ensemble est porté par des acteurs qui semblent réellement investis dans leurs rôles.
On attendra donc avec impatience la saison 6.
Jim