… **[size=150]L[/size]**es premières pages d’EVIL EMPIRE dont la fonction émolliente passe par la reprise de quelques poncifs éculés : la chanteuse Black engagée, le candidat prônant les vertus familiales tourné en réactionnaire bon teint, son jeune opposant dont les veines son irriguées par le sang des Kennedy, etc, me laissent penser après avoir terminé ce premier tome que Max Bemis, individu dont je découvre l’existence en même temps que ce recueil de bande dessinée publié par Glénat, a sérieusement pensé au scénario de son histoire.
Tout autant qu’aux dialogues de ses personnages d’ailleurs.
Cela dit, ne connaissant pas la version originale mais ayant vu que c’est l’ami Jérôme Wicky qui s’est occupé de la traduction, il ne fait aucun doute que si le mérite en revient à l’auteur étasunien la traduction n’aura rien gâché de son travail.
La drôlerie et la vitalité ne sont pas les seuls atouts des discussions qu’ont les personnages ; Bemis a là aussi décidé d’y réfléchir semble-t-il, et de soigner la « forme » en proposant notamment une petite touche plutôt originale, dont l’esprit caustique n’échappera à personne, et que je me permets de vous proposer :
Cela m’est d’autant plus facile que je crois qu’EVIL EMPIRE est une série qui mérite d’être découverte avec le minimum de connaissance sur son histoire (cela va sans dire), et que ce petit extrait de planche ne révèle finalement pas grand chose sur l’intrigue.
Le rythme du récit qui participe grandement à la réussite de cette histoire ne doit pas non plus être révélé ; tout au plus me laisserai-je aller à le comparer à celui des montagnes russes des célèbres parcs d’attraction d’outre-Atlantique.
Mais j’en ai surement trop dit.
Toutefois sur le fond si je puis dire, je me permettrai de dire qu’on est clairement dans la caricature, et que cette description a conscience d’être ce qu’elle est.
Autrement dit, Max Bemis n’est pas dupe du dispositif qu’il utilise, autant que je puisse en juger après seulement les quatre numéros contenus dans ce recueil bien entendu.
Et vous le savez bien, lorsqu’on parle de caricature on est peu regardant sur l’épaisseur du trait.
Ainsi soit-il !
Si du côté des planches il n’y a pas de quoi casser quatre pattes à un canard, quoi que si le cœur vous dit pourquoi vous priver, les designs des couvertures sont d’un autre calibre.
Jay Shaw dont Glénat a repris la couverture du #2 U.S. pour illustrer sa propre publication, et ceux de Scott Newman (reproduits pour l’éditions française en fin de volume) sont vraiment très réussis.
[size=85]William Pyle n’est pas manchot non plus[/size]
En définitive, si Max Bemis (au scénario), Ransom Getty & Andrea Mutti (aux dessins) aidés de Chris Blythe (à la couleur), bref si aucun d’entre eux n’a inventé le fil à couper le beurre, ils ont ensemble, trouvé une belle manière de s’en servir.
Ce qui n’est déjà pas si mal, d’autant qu’il n’y a pas l’ombre d’un morceau de beurre dans cette histoire.