FATALE t.1-5 (Ed Brubaker / Sean Phillips) + INTÉGRALE

[quote]Fatale tome 1 : La mort aux trousses
Date de parution : 03/10/2012 | ISBN : 978-2-7560-3219-1
Scénario : Ed. BRUBAKER
Dessin : Sean PHILLIPS
Couleurs : Dave STEWART
Série : Fatale
Collection : CONTREBANDE
Prix : 14,95 €

RÉSUMÉ DE L’ÉPISODE

De nos jours, aux États-Unis. Lors des obsèques de son parrain, Nicolas Lash rencontre une mystérieuse jeune femme qui se fait appeler Jo. Intrigué par ses propos, surtout subjugué par sa beauté, il se laisse séduire. Or bien des hommes sont déjà tombés dans ses filets… Il ignore encore que celle qui le fascine tant traverse les années sans vieillir, cherchant à échapper à un monstrueux démon immortel.[/quote]

[size=200]LA DISCUSSION SUR LA SÉRIE EN V.O.[/size]

Lien :
Le site de l’éditeur: www.editions-delcourt.fr

Je reste assez dubitatif devant cette lecture. L’univers mi-mobsters mi-démons m’a rappelé un peu The Damned (la série d’Oni, pas celle d’Homage) et je trouve amusante cette communion d’idée sur le fond. Sur la forme, j’apprécie toujours le duo Brubaker-Phillips pour leurs polars, même celui-ci qui est teinté de Lovecraft ou assimilé. Mais j’ai un arrière-goût de pas fini dans la bouche, qui sera peut-être gommé par la suite, si suite il y a (en VF, j’entends).

Je suis du même avis, j’ai un peu moins accroché à cette nouvelle série.Peut-être que la suite apportera plus d’éléments pour me convaincre, mais pour l’instant je préfère criminal ou incognito des mêmes auteurs

Oh, y a pas de raison, je pense : les séries du tandem ont l’air de se vendre, et Phillips a signé deux albums sur le marché français pour Delcourt, donc je crois que le public est là…

Moi, j’ai une petite préférence pour Incognito à cause de la dimension commentaire de la série, qui parle de comics, de pulps, tout ça…
Mais j’aime bien, ici, le mix entre polar et fantastique horrifique. Le thème du livre maudit, de l’écrit blasphématoire, qui endosse le rôle du McGuffin de polar après quoi courent les personnages, c’est pas mal, ça marche bien. La malédiction qui permet aussi des développements dans le temps, comme Brubaker adore le faire dans ses intrigues générationnelles, ça coule aussi de source. Et là encore, il y a un parfum pulp qui fleure bon.

Jim

Oui, Brubaker/Phillips, ça tournait fort bien les premiers temps, mais c’est vite devenu redondant…
Une petite chronique et quelques extraits par là, avec même un peu de musique pour aller avec:

:arrow_right: bobd.over-blog.com/article-femme-fatale-tentacules-et-araignees-geantes-105141172.html

C’est surtout que Brubaker tourne sur les mêmes recettes : le secret du passé, le péché du père… Et c’est pour ça que je suis content de voir qu’ils jouent les thèmes et variations en passant de Criminal à Incognito à Fatale

Jim

Le dessinateur Sean Phillips vient de sortir un album franco-belge, toujours chez l’éditeur Delcourt, en collaboration avec le scénariste Herik Hanna dans la collection La grande évasion. Void 01 est une histoire de science-fiction qui se déroule à bord d’un transporteur pénitentiaire, le Goliath 01, dont l’équipage et les détenus semblent avoir été massacrés par le colonel Mercer, en charge du commandement du vaisseau. Un survivant tente tant bien que mal d’échapper à la folie meurtrière de l’officier, mais pour se réfugier où, coincé dans un cercueil volant perdu au fin fond de l’espace?

[quote=« silverfab »]Oui, Brubaker/Phillips, ça tournait fort bien les premiers temps, mais c’est vite devenu redondant…
Une petite chronique et quelques extraits par là, avec même un peu de musique pour aller avec:

:arrow_right: bobd.over-blog.com/article-femme-fatale-tentacules-et-araignees-geantes-105141172.html[/quote]

Lu et chroniqué ici. Pas trop d’accord avec le côté redondant de la chose. Brubaker et Phillips explorent une niche très codifiée (d’où l’impression de redondance) en créant des variations originales (donc non redondantes). En plus, comme, d’une part, je ne trouve pas que Brubaker fait dans la facilité au niveau de la construction de l’histoire et, d’autre part, Sean Philips est très affuté, je trouve que c’est une réussite de plus à mettre à leur actif.

Son sens des proportions est par contre de plus en plus émoussé - cela semble empirer au fil des numéros, dont il réalise les pages assez mécaniquement.

Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. Des exemples ?

Ouais, enfin c’est toujours le thème du sale petit secret enterré dans le passé lointain, qui revient hanter les protagonistes.
Ceci dit, il s’en tire bien, parce qu’il est doué et roublard.
Et il s’en tire vachement mieux que son collègue Rucka, qui aligne les clichés quand il a des personnages féminins, et qui agite des épouvantails muets et flingueurs quand il a des personnages masculins. Rucka, il est devenu un peu illisible, ces dernières années.
Brubaker, lui, il sert toujours la même tambouille, en changeant la sauce, mais ça reste assez bon.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]

Ouais, enfin c’est toujours le thème du sale petit secret enterré dans le passé lointain, qui revient hanter les protagonistes.
Ceci dit, il s’en tire bien, parce qu’il est doué et roublard.[/quote]

Quand je parlais de construction, je parlais plus de la forme (la structure narrative) que du fond (les éléments de l’intrigue). Mais on est d’accord, ce n’est pas tant ce qu’il raconte que la façon dont il le fait qui fait que ça fonctionne bien.

Pour moi, Rucka, c’est surtout qui m’a régalé du début jusqu’à la finQueen & Country, y compris les Declassified et les deux romans. Pour le reste, Rucka ne m’a que rarement impressionné. Même Whiteout, pourtant dans la même veine que Q&C, ne m’a pas totalement convaincu. Côté spandex, je n’ai pas lu grand chose de lui. Le dernier en date est Batwoman: Elegy avec J.H. Williams III et mon impression du scénario a été plutôt mitigée.

C’est tout à fait ça, Masterchef.

C’est lié : Brubaker propose des récits étalés sur le présent et le passé. La partie « présent » est linéaire et abordée par un seul point de vue (le super-héros, l’enquêteur…). Mais elle est entrecoupée de flash-backs qui cassent cette linéarité, d’une part parce que ce sont des ruptures dans le « présent », bien entendu, d’autre part parce qu’ils permettent de voir le point de vue des autres personnages (c’est très frappant dans Fatale, par exemple : le « présent », c’est le point de vue de l’écrivain, le « passé » c’est le point de vue de la nana).
Donc c’est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît (et parfois, comme dans Winter Soldier, c’est simplifié par le fait que les deux points de vue viennent du même personnage, qui a vécu le « passé » avant de vivre le « présent »), mais c’est super fluide.
Il maîtrise son truc.

Ouais, pareil.
Faut dire aussi que Queen & Country avait pour elle d’être une série qui déglamourise un genre, l’espionnage. Donc il y avait un véritable discours sur l’univers mis en scène. Dans une moindre mesure, sa série de romans consacrée à Atticus Kodiak était aussi une façon de faire du polar sans passer par les clichés (en prenant le garde-du-corps, et non pas le flic, le détective, le journaliste ou la victime, comme clé d’entrée et point de vue…).
Depuis lors, que ce soit en BD ou en romans, l’évolution de Rucka va vers le cliché. Whiteout, c’était déjà cette évolution, mais ça passait très bien justement à cause du cadre (on sait depuis Fargo ou Insomnia que la qualité d’un polar tient à son écriture, à ses personnages, mais aussi à leur interaction à un décor et un cadre spécial).
Mais sur des trucs comme le roman Traquée par son passé ou la BD Stumptown (qui incidemment se passent dans le même univers), il est carrément cliché. Et il perd pas mal d’intérêt, d’un coup.

Jim

La critique par Blackiruah est disponible sur le site!

Lire la critique sur Comics Sanctuary

Lien :
Le site de l’éditeur: www.editions-delcourt.fr

Jolie cover.
Deuxième arc tout sympa, avec une mise en abyme (le « film dans le film », en gros), qui n’est pas sans évoquer le fil rouge du premier Black Kiss de Chaykin.
La série continue bien, en VO : en ce moment, c’est une suite d’one-shots qui s’arrêtent sur des instantanés tirés du passé (passé qui remonte parfois à loin), mais c’est toujours aussi chouette.

Jim

Même si Brubaker ne donne toujours pas toutes les clefs concernant le passé de l’héroïne et de sa Némésis (et encore heureux, puisque la série repose uniquement sur ça pour l’instant), ce deuxième tome fait gentiment avancer l’intrigue, et je dois bien reconnaître que mes premiers a priori se sont en grande partie envolés. J’ai lu ça d’une traite et je me suis régalé.

Tome 2 lu et chroniqué ici.

Ça vient plus tard dans la série.
Mais comme souvent avec ce genre de sujet, chaque révélation apporte son lot de nouvelles questions.

Jim

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