FATMAN (Ian & Esholm Nelms)

DATE DE SORTIE PREVUE

Indéterminée

REALISATEURS & SCENARISTES

Ian & Nesholm Nelms

DISTRIBUTION

Mel Gibson, Walton Goggins, Marianne Jean-Baptiste…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie/action
Année de production : 2020

SYNOPSIS

Un père Noël tapageur et peu orthodoxe lutte contre le déclin de son commerce. Au même moment, après avoir reçu un morceau de charbon dans sa chaussette de Noël, Billy, un adolescent de douze ans, engage un tueur à gages afin d’éliminer le père Noël.

si ca joue vraiment bien le second degré comme ça à l’air je dis ouiiiiiiii

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Drôle de film, dans tous les sens du terme.
Malgré ses défauts relativement marqués, il laisse une très agréable impression d’avoir vu un truc sortant quand même pas mal des sentiers battus. Et quels acteurs !!!

Les défauts du film sont en partie « structurels », je veux dire presque inévitables compte-tenu de la nature du récit ; en gros y’avait le choix entre un traitement « sérieux » et la grosse déconnade décomplexée, une sorte de « Hobo With A Shotgun » avec Mel Gibson/Santa Claus à la place de Rutger Hauer en sans-abri.
Ce n’est clairement pas ce dernier choix qui est opéré par le duo Nelms, ç’eut peut-être d’ailleurs été une impasse.

Traitement « sérieux », du coup : alors entendons-nous bien, les auteurs et les spectateurs ont bien conscience de la nature très particulière de l’histoire, bien sûr. Mais très intelligemment, les auteurs vont justement tirer leurs effets comiques du décalage entre le pitch débile et le sérieux du traitement. Problème : ils prennent beaucoup trop leur temps. Une exposition d’une heure, soit les deux tiers du film ou presque, c’est beaucoup trop long, avec très peu d’éléments dramatiques (ou alors faibles) pour venir titiller le spectateur.
Mais bien que l’on se fasse gentiment chier durant cette partie du film, on ne peut pas dire qu’on passe réellement un mauvais moment. On se prend au jeu, on relève les « règles du jeu » de cet univers fictionnel (très très terre-à-terre finalement, et ça en fait en grande partie le sel) au fur et à mesure, et surtout on admire les performances respectives de Mel Gibson et Walton Goggins. Le premier, on l’a beaucoup vu ces dernières années dans des productions de piètre envergure où il ne force pas beaucoup son talent (les « Machete », et « Boss Level » de Joe Carnahan plus récemment) et où son charisme lui suffit à emporter le morceau. Ici il se fait beaucoup plus subtil et touchant (avec un rôle pareil, fallait y arriver). Walton Goggins quant à lui confirme qu’il est un des meilleurs acteurs hollywoodiens en activité, sorte de Bruce Dern croisé avec Jack Nicholson, incroyablement convaincant en tueur froid et excentrique (il ferait un Joker parfait, tiens).
La dernière demi-heure réveille en sursaut le spectateur, alors que le film mute en un film d’action « à échelle humaine », ou plus exactement en western (option « Le Grand Silence »/« Les 8 Salopards », pour l’environnement enneigé), dont toutes les figures (surtout le duel final, flinguo d’époque à l’appui) ou presque sont convoquées.

Avant un épilogue « tendre » (où Marianne Jean-Baptiste donne toute la mesure de son talent en Mère Noël, le rôle le plus con du monde sur le papier, et pourtant…), on a droit à une scène monstrueuse où Mel Gibson jubile à incarner un Santa Claus figure divine vengerese/ogre terrifiant, et ça n’est d’ailleurs certainement pas innocent de le retrouver affublé de certaines des caractéristiques d’Odin en personne, un dieu qui entretient certains rapports avec le Père Noël, bien entendu.
Une dernière ligne droite de très haut vol, où la mise en scène un peu atone (malgré une superbe photo) de la première heure se mue en quelque chose de plus nerveux, quoique sobre à bon escient compte-tenu des péripéties (parfois surprenantes) de la fin. Dommage qu’avant ça les auteurs ne sachent pas trop quoi raconter en fait, alors que leur mélange assez original de tonalités différentes et leur humour à froid marchent pourtant du feu de dieu…

En lisant un papier sur le film, j’ai appris par ailleurs que Gibson bossait actuellement sur deux projets en tant que réal’ (j’attendais son retour de pied ferme après le tétanisant « Tu ne tueras point », cet ahurissant film de guerre plus Mel Gibson tu meurs) : la suite de « La Passion du Christ » (postulat absurde par essence, n’est-ce pas : c’est « Jesus II », comme chez les Inconnus…?), et surtout un remake de « La Horde Sauvage », un film qui n’a nul besoin d’être remaké, mais enfin, passé à la moulinette Gibson je demande à voir…!!