FEMALE FURIES #1-6 (Cecil Castellucci / Adriana Melo)

DC publiera en 2019 Female Furies, une mini-série en 6 épisodes qui explorera le passé de ces guerrières d’Apokolips entraînées par Granny Goodness.

L’équipe créative est composée de Cecil Castellucci (Shade, the changing girl) au scénario et Adriana Melo (Plastic Man) aux dessins.

Ci-dessous, un premier aperçu et une couverture signée Mitch Gerads (Mister Miracle) :

Female-Furies-pg01

Female-Furies-CV

Source : www.bleedingcool.com

Cecil Castellucci :

Female Furies takes place smack in the middle of Jack Kirby’s original Fourth World, so if you know Kirby’s New Gods well you’ll have a familiar understanding of the key players and their motivations. However, you don’t need prior knowledge of Apokolips to enter this story; just remember that there are often terrible people in power…and then there are the people who are being held down by them.

I’m playing with the core elements of female relationships within the ranks of the Furies, but I’m also aiming to deconstruct their relationships and look at how systemic misogyny and harassment contribute to some storytelling stereotypes. While you can see infighting and power struggles in some stories about the Female Furies, the fact is that the Furies are kept down by the circumstances of where they live and who is in power. Naturally, these women are strong and capable, so this story is meant to try to blow up some of those stereotypes and look at them with a new view, especially in this moment of time.

My best advice going into Female Furies? Remember the classic phrase ‘Keep your friends close and your enemies closer.’ Jack Kirby’s over-the-top type of comic book characters are like our modern-day myths and fairy tales. They’re flexible and able to withstand different kinds of interpretations of their story. In fact, shaking it up actually enriches and deepens those characters. Just as the Furies and Granny are more complex in my story, so are Darkseid and his Elite. Darkseid and his henchmen can withstand a little harsh light shed on them.

Intéressant.

FEMALE FURIES #1 (Feb.6)
written by CECIL CASTELLUCCI
art by ADRIANA MELO
cover by MITCH GERADS
variant cover by FRANCESCO MATTINA
All their lives the Female Furies have been raised to be the meanest, most cunning and most ruthless fighting force on all of Apokolips. So why are Granny Goodness’ girls left behind every time the men go to war? With the might of New Genesis hanging over the planet, and the Forever People making mincemeat out of Darkseid’s army, Granny thinks it’s about time that changed.
And so, Big Barda, Aurelie, Mad Harriet, Lashina, Bernadeth and Stompa set out to beat the boys at their own game. Little do they know the game is rigged—and one accidental murder could spell disaster for them all!
FEMALE FURIES is an exciting new miniseries starring some of Jack Kirby’s coolest Fourth World characters by the writer of SHADE, THE CHANGING GIRL and the artist of PLASTIC MAN!

Source :www.denofgeeks.com

Me souvenais pas que Melo dessinait comme ça !

Et bien… je ne sais pas vraiment quoi penser, après ce #1.
D’une part, il a beaucoup de défauts : je trouve que le trait d’Adriana Melo (dont le nom me dit quelque chose, sans plus) plutôt laid, et ça a un aspect assez gênant durant la lecture ; alors que je suis souvent hermétique au « pas beau », hein. C’est donc que ça m’a vraiment touché… comme des dialogues un peu lourds, trop bavards, trop démonstratifs et explicatifs. Même pour les New Gods, et leur phrasé très théâtral.
Mais… mais, d’un autre côté, c’est quand même très fin dans ce que Cecil Castellucci dénonce, c’est très brutal dans la place des femmes sur Apokolips, c’est abominable dans ce que Granny a subi, c’est terrible dans ce que Aurelie (une création, il me semble, dont le sort semble déjà scellé) doit aussi subir, et c’est révoltant dans la façon qu’ont les hommes d’Apokolips de traiter les femmes. Ca résonne complètement avec notre période, notre époque, et c’est donc très fin autant que brillant ; ça prend aux tripes, et c’est très fort de livrer un récit aussi puissant et vrai, en lien avec notre quotidien, avec des personnages tellement cosmiques et éloignés de notre monde.
J’hésite encore sur mon avis, partagé entre une forme vraiment pas à la hauteur et vraiment pas agréable… mais un fond qui me touche, beaucoup, et me semble autant pertinent que très bien fait. J’attends de lire la suite, mais… le duo d’auteures parvient déjà à m’intriguer et à me faire réagir ; même si elles ne le font pas forcément avec de « belles » planches ou des bons dialogues, c’est déjà une réussite.

Witchblade, Star Wars Rebellion, Catwoman, …

Je vois que Ben la Vague a bien lu le même bouquin que moi. J’ai quelques nuances à apporter.

En effet, le style d’Adriana Melo est bizaremment pas le sien (il en ressort un trait à la Howard Chaykin) en raison du thème sous-jacent sur la condition féminine du titre. Ce point de vue ne peut pas se dérouler sur la base d’un dessin glamour…

Reste que l’envers du décor est un point de vue nouveau, avec une Mamie Bonheur très intéressante, peu respectée par ses pairs. Elle reste férocement dédiée à son maître Darkseid, qui profite de sa situation. Ce point d’ailleurs m’interroge sur ce méchant que j’adore. S’abaisserait-il à abuser Granny? N’est-il pas au dessus? Je ne sais pas.

Le book est intéressant à lire. J’aurais préféré Jody Houser sur le titre que j’ai beaucoup aimé sur la ligne Young Animals.

Dans tous les cas, quel plaisir de lire du « Quatrième Monde ».:slight_smile:

Ouais, j’ai un bon souvenir de ses Star Wars (je n’ai jamais trouvé son trait « laid » pour la ma part) et là, il y a comme un changement de style…

Je crois que c’est vraiment volontaire. Son Plastic Man est plus dans sa mouvance.

Check out the Beat’s exclusive preview of Female Furies #2 , out this Wednesday.

Writer: Cecil Castellucci
Illustrator: Adrianna Melo
Colorist: Hi-Fi
Letterer: Carlos M. Mangual

The Female Furies have a terrible secret that could get them all banished to the deepest pit of Apokolips. They thought they got away with killing Steppenwolf’s nephew, but now that he’s been reported missing, the Protectors are sticking their noses into everyone’s business in hopes of finding their lost comrade. Meanwhile, Aurelie’s tormentor, Protector Wiliks, applies more pressure on her. Does he know more than he lets on? Regardless, it’s affecting Aurelie’s ability to lead the Furies, causing friction between her and Big Barda and forcing Granny Goodness to take drastic action.

Source : www.comicsbeat.com

La lecture du #2 me plonge dans une perplexité similaire à celle du #1 : il y a beaucoup de bonnes choses, d’idées pertinentes pour un fond dur et terrible, il y a une bonne utilisation de tout le 4th World de Jack Kirby… mais tout ne fonctionne pas, loin de là.
Le propos de la mini-série est complètement féministe, et complètement adapté à « l’ambiance » actuelle : Aurelie est clairement abusée par Willik, qui profite de son pouvoir pour l’agresser sexuellement ; Granny Goodness le sait, et l’accepte en espérant que ce sacrifice (qu’elle a elle-même subi) puisse lui permettre de s’avancer dans la géopolitique de Darkseid ; et les autres Furies refusent même de croire Aurelie, et la jugent brutalement et sévèrement. C’est terrible. C’est d’une violence rare, car elle est crue, directe, et surtout terrible « réelle » - car l’affaire Weinstein rappelle que cela existe, hélas, dans notre monde. Cette histoire ne fait qu’adapter dans le 4th World ce que notre société créé également ; horrible et terrible.
Par contre, si le propos est fort et pertinent, la forme adoptée n’est pas très bonne : tout cela est fait sans gant, mais sans que ça fonctionne, en fait. Les rebondissements s’enchaînent, mais c’est trop sec et rapide. C’est quand même mieux que le #1, parce qu’il y a plus de cohérence interne, mais ça reste… assez abscons, en fait. La forme n’est pas top, et Adriana Melo livre des planches qui ne sont toujours pas « belles », avec une narration très « facile ».
Cecil Castellucci livre une oeuvre d’une brutalité totale, mais oublie un peu de « bien » raconter son histoire. Ce sera sûrement un titre important pour ce que ça raconte, mais j’espère que les auteures finiront par raconter « mieux » leur histoire… car, je le répète, le propos est fort, et très utile (hélas) dans notre période.

Female furies #3

written by CECIL CASTELLUCCI
art by ADRIANA MELO
cover by NICOLA SCOTT
This issue, we’re trapped in the dreams of Beautiful Dreamer! The Forever People are Apokolips’ Most Wanted, and bringing one of them to the planet is treason all unto itself, so the fact that Granny’s plan to brainwash her Female Furies has backfired, Beautiful Dreamer is on the loose and the rogue Fury Aurelie is to blame can’t be good for anyone. Can Granny track down these fugitives before Darkseid discovers that his warrior women are the source of his army’s recent troubles in the war against New Genesis?

Source : www.denogeeks.com

Bon. Je suis quand même bien embêté, avec cette mini-série. Elle explique comment Scott Free & Big Barda finissent par se révolter contre Apokolips, en se concentrant sur les Furies de Granny, et notamment Aurelie. Qui retrouve bien son nom, dans ce #3, alors que Cecil Castellucci la nommait Auralia dans les précédents. Et qui, surtout, retrouve le destin évoqué par Jack Kirby lui-même.
C’est terrible ; c’est terrible, parce que tout le propos de la scénariste sur le harcèlement sexuel, la violence sexuelle, l’agression constante… tout ça prend son sens abominable, dans cet épisode. Aurelie parvient à croire, à espérer, à former un espoir de s’en sortir grâce à Beautiful Dreamer puis Himon. Et on revient au principe de base, où Aurelie par Kirby était une jeune fille recueillie par Himon, qui rêve de danser, finit reprise par les Furies, et détruite par une torture basée sur l’anéantissement de ses jambes ; c’est le cas ici. Sauf que c’est le monstrueux Willik qui s’en occupe, ce qui déclenche l’ire de Barda.
Tout ça, c’est terrible - et brillant ; très fort, très profond, très violent, d’une brutalité abominable, car elle résonne complètement dans notre monde, notre société post-MeToo. Castellucci réussit absolument à parler de notre époque et des impératifs actuels, en utilisant la mythologie des New Gods ; c’est très fort.
Quel dommage, alors, qu’il y ait plein de défauts dans la façon de raconter tout ça. Le fond du scénario est passionnant, une « modernisation » d’un passage anodin de Kirby que Castellucci développe parfaitement, mais… franchement. Franchement, tout ça est quand même mal raconté. Les rebondissements, la narration, tout ça fait précipité ; trop rapide, « jeté » même au visage des lecteurs. Le numéro est beaucoup trop dense, tout va trop vite, et bien trop de passages sonnent faux. D’autant plus que Adriana Melo a toujours des difficultés sur les visages, l’encrage est trop lourd, et il y a plusieurs poses qui ne fonctionnent pas.
Bah. Franchement. Quel dommage, hein. Le fond de la mini-série est extrêmement fort, complètement « moderne », et ça développe un point pour rendre tout ça plus puissant, plus profond ; mais la « forme » donnée pour raconter tout ça, c’est super faible. Quel dommage.

Alors que j’adore le quatrième Monde (que je relis chaque année), cette Aurélie et son histoire me sont revenues lors de son destin funeste dessiné par Adriana Mélo (dans son style brute et imparfait).
Je n’avais pas fait le rapprochement dès le début de la série pensant qu’elle était une pièce rapportée aux Furies.

Bref, c’est choc et bien choc. Un poil dégeu forcément à travers le style brut d’AM et le récit, un peu brouillon, c’est vrai de CC.

Mais c’est dur. Impitoyable. Sanglant. D’une certaine manière, ça me fait plaisir que DC ait accepté ce projet malgré les défauts recensés par notre Vague bénite.

Je vais suivre la mini en me demandant si le « pire » est passé.

Female Furies #4

Writer: Cecil Castellucci

Illustrator: Adriana Melo

Colors: Hi-Fi

Letters: Sal Cipriano

Cover: Walt Simonson & Paul Mounts

Associate Editor: Brittany Holzherr & Harvey Richards

Editor: Jamie S. Rich

Cover Price: $3.99

On Sale Date: May 1, 2019

Is there life beyond the confines of Apokolips? Scott Free, the future Mister Miracle, is about to find out. But when Big Barda plays a role in his escape, it could spell trouble not just for her potential promotion to the role of the leader of the Female Furies, but to the very existence of the Furies. The women warriors already have too many secrets among them, and if one is exposed, all are exposed. But which of Darkseid’s minions holds the true key to their destruction? Could it possibly be Granny Goodness herself?

Source : www.weirdsciencedccomics.com

En fait, cette mini-série est une réécriture des débuts du 4e Monde de Jack Kirby, sous le point de vue des Female Furies. Avec une écriture dans l’ère du temps, en accentuant la barbarie en faisant un focus sur la misogynie et la cruauté d’Apokolips envers les Furies.
Le projet est pertinent en 2019, et les réécritures sont plutôt bonnes ; elles n’entachent pas le matériel original, elles rajoutent des éléments intéressants.
Mais quel dommage que ça soit fait avec lourdeur et maladresse.
Cecil Castellucci alterne entre moments beaux et brillants (la discussion Barda/Scott avant son départ), moments un peu moyens mais avec du sens (Barda qui ne suit pas la destinée d’Aurelie, assume pour rejeter l’abuseur, et gagne la direction des Furies avec cette attitude), mais d’énormes lourdeurs pour le reste. Les relations entre les Furies sont très mal écrites, la caractérisation de Granny est bonne, mais trop lourde, trop appuyée dans la majorité de ses apparitions ; les effets sont plombés, s’écroulent.
Idem pour Adriana Melo, qui livre quelques jolies planches (encore Barda/Scott), mais s’abandonne à des facilités de narration et d’illustration assez rapidement. C’est dommage, car plusieurs images sont jolies, mais beaucoup d’autres flirtent avec la laideur.
Sincèrement, le projet me surprend mais me plaît : le fond est pertinent, et les réécritures sont bonnes. Mais quel dommage que la forme prise par le duo d’auteures soit si lourde et maladroite !

Je te rejoins. On voit un certain envers du décor quelque fois maladroit ou un peu trop brut.
J’ai tout de même l’impression que cette mini est trop rapidement écrite et dessinée à vouloir mettre en trop avant son message Metoo.

Et Adriana Melo, je ne préfère pas en parler. A vouloir dessiner de la sorte, il fallait demander à quelqu’un d’autre.

Females Furies #5

Scott Free has escaped Apokolips, and now it’s all-out war between that wretched planet and New Genesis. This is good news for the Furies, who now have a clear mission to fulfill: keep Scott Free from joining the other side. That’s bad news for Big Barda, who has fallen in love with the future Mister Miracle. It’s a race to Earth to see who can get to Scott first, and maybe Barda’s last chance to convince her sisters that they don’t have to do what Darkseid says anymore—which could be the only way she comes out of this alive herself.

Written by: Cecil Castellucci
Art by: Adriana Melo

U.S. Price:
3.99
On Sale Date:
Jun 5 2019
Color/B&W:
Color
Trim Size:
6 5/8 x 10 3/16
Page Count:
32

Source : www.dccomics.com

Cecil Castellucci enclenche la vitesse supérieure dans ce numéro : Big Barda quitte Apokolips, retrouve Mister Miracle, et espère une vie tranquille ; mais les Female Furies la rejoignent, un combat s’enclenche… avant qu’une paix soit trouvée. Le groupe décide de se venger de l’abominable Wilik, responsable des souffrances d’Aurelie, et les Furies se vengent, en le torturant et en le tuant ; mais elles ne veulent pas s’arrêter là, et veulent faire payer tous les hommes qui les ont maltraitées. Le tout sous les yeux de Granny Goodness, qui entend profiter de la situation pour ses propres plans.
Un épisode dense, mieux rythmé et mieux dynamique que les autres. L’auteure gère aussi bien les moments intimistes entre Barda et Scott, que les Female Furies, drôles dans leur découverte de la Terre, et ensuite dures mais touchantes dans leur rejet de Wilik. L’ensemble est cohérent, pertinent et surtout… un peu grisant. Car la mini-série n’a cessé de montrer l’horreur de la situation des Furies sur Apokolips, alors cette « vengeance » est bienvenue et jouissive.
Adriana Melo continue d’illustrer la saga comme au préalable, avec ses qualités et défauts ; c’est parfois joli, mais souvent assez maladroit. Cela fonctionne cependant bien, en fait, et les deux auteures gèrent bien ensemble. Je suis curieux de la suite, et je pense que cette mini-série vaut le coup d’œil… malgré ses défauts, elle est une réécriture pertinente des débuts du 4th World, et surtout très implantée en 2019, après #metoo. Cecil Castellucci s’améliore au scénario, une bonne chose pour le final à venir !