FLAG (David Chauvel / Erwan Le Saëc)

De vol à la tire en petit braquage, un gamin tombe lentement dans la délinquance puis la criminalité. Son parcours constitue le sujet de Flag, un récit noir publié dans la collection « Encrages » de Delcourt, un petit format en noir et blanc.

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Parallèlement au portrait du délinquant, le récit s’articule autour de deux comptes à rebours. Le premier est une succession de scènes situées dans la journée fatidique d’une violente fusillade (dont, au début, on ne connaît pas l’issue). Le second est l’évocation du parcours du jeune voyous, à quelques mois d’écart. Le récit est quant à lui ouvert et fermé par une scène mystérieuse, centrée sur les consignes liées à la neutralisation d’une arme à feu sur une scène de crime, alors que les images montrent un homme se préparer un déjeuner.

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La structure est complexe, et c’est volontaire. Le scénariste, David Chauvel, désire montrer le système d’engrenages qui régit la vie des criminels mais aussi celle des policiers. Il alterne donc les scènes marquant les uns et les autres. Si le propos affiché du récit est de montrer comment et pourquoi un individu peut s’enraciner du mauvais côté de la loi, le déroulement de l’album démontre que le sujet n’est pas là. Au contraire, il se trouve plutôt dans les moments de basculement, pour le voleur comme pour le gendarme.

Très bien troussé, le récit sait restituer le quotidien des délinquants et des policiers qui enquêtent sur eux, avec un naturel évident dans les dialogues. Le trait d’Erwan Le Saëc, futur complice de Chauvel sur Ce qui est à nous et Mafia Story, sec et granuleux, est parfait pour cette évocation terre-à-terre.

Jim