GAME OF THRONES (Saisons 1-8)

Et comme prévu, l’épisode 9 est d’une toute autre trempe, dans la logique « généreuse » qui préside à tous les neuvièmes épisodes de cette série.

La scène introductive, qui fait un sort (sacrément rapide, mais ça le fait) du siège de Mereen, aura de quoi faire hululer de bonheur les fans de pur heroïc-fantasy, malgré quelques limites en termes de moyens largement visibles à l’écran (rien de rédhibitoire ceci dit ; c’est de la télé au final, faudrait pas l’oublier). Festival de punchlines inspirées et de concentrés de « bad-assitude », cette entame claque méchamment le beignet, sans compter qu’elle se conclue sur une alliance potentiellement très importante pour la suite (les quelques coups d’œil gourmands de la sœur de Theon Greyjoy vers la belle Khaleesi valent aussi leur pesant de cacahuètes…).

Puis vient le gros morceau de l’épisode et de toute la saison, avec la bataille de Winterfell attendue depuis quelque chose comme deux saisons maintenant. Ce morceau de bravoure, d’une violence et parfois d’une cruauté assez sidérantes même pour du « Game of Thrones », présente quelques belles idées de réalisation, comme ce plan-séquence assez phénoménal, malin et bien foutu, qui expose le début des hostilités. Au côté de ce type de plans très longs et très travaillés, on trouve aussi à l’inverse des plans très courts qui versent presque dans une sorte d’abstraction plastique des plus intéressantes (quand Snow est au sol et que les guerriers qui s’entassent lui masquent progressivement la lumière, il y a des effets presque « stroboscopiques »).
Tout ça n’est certes pas très subtil scénaristiquement (je trouve que les auteurs chargent un peu trop « gratuitement » la barque d’un Ramsay Bolton ; on avait pas besoin de ça pour le détester), mais particulièrement jouissif par contre.

L’évolution la plus intéressante concerne le personnage de Sansa, honnie des fans, qui s’affirme ici, et de manière assez surprenante : elle constitue finalement un allié intéressant pour son frère Jon, dans le sens où celui-ci est un guerrier et un stratège (un peu dépassé ici d’ailleurs) mais pas forcément un fin politique. Elle l’est par contre, comme le prouve l’issue de la bataille. Sans compter que la bougresse s’est endurcie, aux limites du sadisme, même, comme en atteste ce petit sourire final mesquin (même si on peut dire qu’elle en aura bavé…).

Un épisode pas des plus subtils, donc, mais puissant comme c’est pas permis, tendu comme un arc (c’est le cas de le dire), et qui a tout du biscuit de luxe pour les fans. Exactement ce qu’il fallait à ce moment du show.
Espérons que l’épisode 10 suive la logique des dernières saisons, en ne se contentant pas d’être un simple épilogue faisant le tour des forces en présence (c’était un peu le cas sur les premières saisons), mais en proposant encore quelques moments riches en émotions…

je rejoint ton analyse des épisodes du show et si j’ai indéniablement pris mon pied pendant la bataille il y a quand même une redondance grossière dans la manière de faire intervenir les sauveurs de dernière minutes. Entre la bataille de la Néra, celle de Castleblack ou juste à l’épisode précédent avec l’attaque Mereen, (et sans compter les innombrables films qui ont usé ce caneva) le coté « c’est peine perdu mais on y va quand même, et quand on est sur le point de mourrir, on a l’armée du copain-qui-voulait-pas-venir-mais-qui-quand-même-en-fait-on-vient qui sauve le tous » ça commence à faire pas mal pour un seul show.

Certes le shéma se répète mais au final est-ce que cela n’est pas ce qu’attendent les fans ?

Même si je savais que Littlefinger allait arriver avec son armée, la tension jusqu’à l’arrivée de la cavalerie m’a bien fait triper.
Cette saison 6 est à mon sens un gros fan service et le fait de ne plus être lié aux livres est salvateur en un sens même si à mon avis il ne faut pas s’attendre à la mort d’un personnage important désormais.
Bon à part bien sûr Cercei, Tommen et Maergery la semaine prochaine. :mrgreen:

Dans tous les cas le déroulement de cette saison reste dans la lignée des précédentes même si tout se met bien en place pour un grand final lors des deux prochaines (qui j’espère seront réellement les dernières)

Attention messieurs, les balises spoilers ne fonctionnent pas depuis CS, certains pourraient vous en vouloir.
D’ailleurs Oni si tu pouvais bidouiller pour que les balises soient enfin actives sur CS.^^

En ce qui concerne cet épisode, idem que vous, j’ai apprécié du début à la fin. Fan service peut-être mais bien fait et qui fait plaisir.
En voyant certaines scènes, même en sachant qu’elles arriveraient, j’ai applaudi. Le passage avec Daenerys comme celui de la fin avec Bolton, franchement oui j’ai adoré. Et bien sur la bataille. Comme le dit calvinball, on s’attend à la tournure que cela va prendre, mais n’en reste pas moins que le plaisir de voir ça sur écran est là. C’était la fête des tripes et boyaux cet épisode 9 ! :mrgreen:

moi qui esperais

que Bolton triomphe contre snow,je suis déçu

mais la bataille est énorme, les chevaux qui percutent les combattants sont vraiment innovantes.

Oui, il y a vraiment de chouettes passages dans cette grande mêlée finale. Les effets spéciaux un tantinet grossiers sur l’entame de l’épisode (mais comment faire autrement…) sont ici utilisés à très bon escient, soit pour masquer les raccords dans le long (et faux) plan-séquence, soit pour des effets type « percussions de chevaux » qui sont effectivement très originaux et efficaces.
J’ai lu sur le net que seuls 80 chevaux « réels » (il doit y en avoir 10 fois plus à l’écran) avaient été utilisés pour la bataille, et uniquement pour les plans les plus statiques…

ce qui doit être déjà un beau bordel à gérer…

Ouais, c’est clair.

C’est beaucoup de logistique mais c’est moins complexe qu’on pourrait le croire. Les chevaux se prêtent généralement bien à l’exercice et ont l’habitude de travailler ensemble souvent. Ca se voit aussi à l’état sauvage où la horde suit la jument alpha.
Et puis c’est quelque chose que le cinéma maîtrise depuis longtemps notamment dans Braveheart.

Mais c’est toujours un gros travail de préparation et de « dressage » à faire en amont. Et ça reste impressionnant.

[quote=« nikohell »]Et puis c’est quelque chose que le cinéma maîtrise depuis longtemps notamment dans Braveheart.

[/quote]

Effectivement, et encore, il y a des exemples plus anciens où la logistique était encore plus impressionnante, on l’imagine (je pense à des films historiques à la « Alexandre Nevski » d’Eisenstein).
Mais je croyais avoir compris que les studios étaient de plus en plus frileux à l’idée d’utiliser ce type de moyens (ça reste onéreux bien sûr, et la législation s’est complexifiée) et que ça expliquait en partie les difficultés à monter des westerns, par exemple, par les temps qui courent…
Sans compter que nous sommes ici à la télé ; elle aussi fait usage des canassons à l’occasion, mais à cette échelle ça commence à faire.

La législation dépend grandement du pays où tu tournes. Je ne sais plus où c’est tourné GoT par contre, Islande, Croatie ? C’est peut être plus souple là bas.
Après j’entend souvent le côté « Ici on est à la télé » mais la façon de gérer les shows tv a bien changé, les budgets US ne sont plus les mêmes. Il y a des choses de mutualisées, les prods ont énormément évoluées.

Je parlais des ressources mutualisées, ce n’est pas valable pour les chevaux mais regardez le manoir Queen dans Arrow, celui de Luthor dans Smallville, l’école pour jeune surdouées dans X-men et films associés et on s’aperçoit que l’on mutualise de plus en plus les ressources.

Un peu partout, ils ont même tourné en Navarre pour cette saison (Pays Basque espagnol)…

Certes, mais on reste quand même, y compris pour « Game of Thrones » (qui fait pourtant partie des rolls-royces en matière de série télé), dans des budgets nettement moindres qu’au cinéma, en comparant « par genre ».
« Game of Thrones », c’est 6 millions d’euros par budget par épisode, peut-être un peu plus pour les gros épisodes comme celui qui nous occupe aujourd’hui ; c’est effectivement très confortable mais c’est pas le « Hobbit » non plus.

Pour la mutualisation, tu as très certainement raison, je n’y connais rien en productions télé.
Ceci dit, ce système mutualiste ne date pas d’hier non plus : les grands studios d’autrefois avaient l’habitude de rentabiliser les décors en s’en servant plusieurs fois (ce qui semble tomber sous le sens).

Le making-of de la bataille de Winterfell :

youtube.com/watch?v=B93k4uhpf7g

[quote=« Photonik »]

Certes, mais on reste quand même, y compris pour « Game of Thrones » (qui fait pourtant partie des rolls-royces en matière de série télé), dans des budgets nettement moindres qu’au cinéma, en comparant « par genre ».
« Game of Thrones », c’est 6 millions d’euros par budget par épisode, peut-être un peu plus pour les gros épisodes comme celui qui nous occupe aujourd’hui ; c’est effectivement très confortable mais c’est pas le « Hobbit » non plus.[/quote]

Mais qu’est-ce qui est compté, dans ces 6 millions ?
Je veux dire par là que, à mon avis, tout ce qui est salaires des acteurs, costumes, décors, ce sont des frais fixes, des investissements en dur, des éléments repris chaque année. Même si une partie doit être intégrée aux 6 millions, le fait que la série utilise plusieurs fois des décors et n’offre pas beaucoup de changement vestimentaire est un atout.
A la différence des films, dont les budgets explosent bien vite à cause du poids du casting, de la création des décors et des costumes quasiment à chaque fois.

C’est une bonne question, à laquelle je n’ai pas de réponse. :wink:

Ca c’est si tu considères que les décors et costumes ne changent pas. Mais va coller une tâche sur un costume pour une scène, le même costume ne sera plus utilisé, on prendra une doublure du costume. Ainsi suivant les scènes, un seul personnage vêtu de la même façon pourra avoir 10 ou 12 exemplaires du même costumes (1 avec la tâche de vin, l’autre avec le pan déchiré … ).
Car il ne faut pas oublier que le tournage ne se fait pas de manière chronologique. Donc en fonction des évènements chaque saison, le budget costume et déco est adapté en fonction des scènes. Surtout que rien ne dit qu’un exemplaire ne s’est pas abimé et dans les productions d’époque, c’est beaucoup de fabrication contrairement au moderne où c’est énormément de location et d’achat/retour magasins.

(quelques spoilers de-ci de-là…)

Episode 10 : les épilogues pépères où l’on se remet gentiment des émotions de l’épisode précédent, ça fait maintenant trois saisons que c’est fini pour « Game of Thrones ». Et ce n’est pas le dernier épisode de cette saison 6 qui va déroger à cette nouvelle règle.
Moins spectaculaire que le très guerrier épisode 9, celui-ci lui est pourtant, me semble-t-il, encore supérieur.

L’entame, ce sont vingt minutes époustouflantes où les auteurs construisent un suspense tendu comme un arc, bâti sur un implacable crescendo où l’on se met à deviner petit à petit les intentions du personnage à l’oeuvre ici, en l’occurrence Cersei. Ne cherchons plus : le perso le plus « bad-ass » et impitoyable de la série, et ce depuis ses débuts, c’est elle. Et elle le prouve.
C’est d’autant plus retors et tordu de la part des auteurs que de faire exploser ici (c’est le cas de le dire) toute sa cruauté que l’on pensait la reine-mère engagée sur un chemin de rédemption sincère, indépendamment des conneries proférées par le Grand Septon et ses fanatiques : que nenni !!
Beaucoup, beaucoup de choses à se mettre ici sous la dent : par exemple, Cersei avait manifestement prévu de sacrifier son fils pour mener sa manoeuvre à bien. Les auteurs nous le font comprendre quand ils font dire à Cersei qu’il faut répandre ses cendres sur le lieu de l’incendie qu’elle a provoqué : dans son esprit, c’est comme si Tommen était mort avec les autres… Un calcul, donc.
Les scénaristes organisent aussi un savant jeu de « reflets » entre des scènes parfois distantes de plusieurs saisons (Tommen/le fiston Stark du premier épisode de la première saison, par exemple). Un ressort très puissant.

Le reste de l’épisode est une succession quasi ininterrompue de scènes plus jouissives les unes que les autres, constituant souvent le « pay-off » de choses mises en place très en amont, que ce soit le face-à-face Davos/Mélisandre ou encore cette scène incroyable qui voit les efforts d’Arya Stark depuis deux saisons enfin porter leurs fruits (très très chouette scène, ça : je l’avais pas du tout vu venir…).
Même quand les séquences sont/semblent plus « pépères » (le dialogue Sansa/Littlefinger, qui en dit long sur l’ambition de ce dernier, ou l’allégeance prêtée par Tyrion à la Khaleesi), on sent qu’on est passé dans une autre temporalité du show. Sansa et Jon s’en amusent d’ailleurs lors d’un dialogue, en mode « l’hiver est là, ça fait longtemps qu’on nous l’annonçait », comme un commentaire sur l’impatience d’une partie du public.
Et puis il y a aussi la suite du flash-back « révélateur » concernant Ned Stark et sa supposée descendance (voilà qui devrait préciser ou au contraire invalider certaines théories des fans), intrigant, et les moments qui font un peu dresser le poil, comme cette double intronisation : les cris de « King of the North » à l’attention de Jon Snow, ça le fait grave ; quant à la séquence qui voit Cersei parvenir à ses fins alors qu’on pensait que c’était le perso qui était le plus mal embarqué, elle est aussi inattendue que finalement très cohérente.

Quel épisode !! Y’en a un petit peu plus, je vous le mets quand même ? Allez, un petit vol de dragons sur une armada de bateaux partis guerroyer à l’autre bout du monde, et le compte est bon…
Mention spéciale à la bande-son, ici plus chiadée et « impactante » qu’à l’accoutumée, avec ses choeurs puissants, son orgue solennel et ses cordes mélancoliques.

Une très bonne saison au final, malgré quelques petits trous d’air ; cet épisode final prouve néanmoins à quel point les longues mises en place sont au bout du compte valorisées : certains trouvaient peut-être que les auteurs lambinaient trop avec Arya par exemple, mais ses actions des deux derniers épisodes n’auraient pas eu cet impact sans ça.
Je crois que je conserve quand même une petite préférence pour la saison 5 et son incroyable triplette d’épisodes plus bonnards les uns que les autres, sur la fin. Mais ça reste un excellent cru, et un excellent show.

Tout pareil que Photonik.
Sauf sur le sacrifice du fils. Si elle l’avait voulu mort, Cercei ne l’aurait pas « assigné à résidence ». Elle n’avait qu’à le laisser aller.

Voilà, c’est exactement comme dit le monsieur ! :smiley:

[quote=« sylvain cordurié »]Tout pareil que Photonik.
Sauf sur le sacrifice du fils. Si elle l’avait voulu mort, Cercei ne l’aurait pas « assigné à résidence ». Elle n’avait qu’à le laisser aller.[/quote]

Oui je suis d’accord. C’est d’ailleurs à partir de cette scène que je me suis dit que ça allait barder sévèrement.

Y a maintenant un truc sur lequel j’ai de fortes attentes : Jamie Lannister.

Sa sœur a fait précisément ce qu’il s’était battu pour empêcher en perdant au passage son honneur. Il s’est parjuré pour éviter ce genre d’attentat.

Et s’il comprend que sa sœur est du coup indirectement la cause de la mort de Tommen…

Ça va être un massacre.