Et comme prévu, l’épisode 9 est d’une toute autre trempe, dans la logique « généreuse » qui préside à tous les neuvièmes épisodes de cette série.
La scène introductive, qui fait un sort (sacrément rapide, mais ça le fait) du siège de Mereen, aura de quoi faire hululer de bonheur les fans de pur heroïc-fantasy, malgré quelques limites en termes de moyens largement visibles à l’écran (rien de rédhibitoire ceci dit ; c’est de la télé au final, faudrait pas l’oublier). Festival de punchlines inspirées et de concentrés de « bad-assitude », cette entame claque méchamment le beignet, sans compter qu’elle se conclue sur une alliance potentiellement très importante pour la suite (les quelques coups d’œil gourmands de la sœur de Theon Greyjoy vers la belle Khaleesi valent aussi leur pesant de cacahuètes…).
Puis vient le gros morceau de l’épisode et de toute la saison, avec la bataille de Winterfell attendue depuis quelque chose comme deux saisons maintenant. Ce morceau de bravoure, d’une violence et parfois d’une cruauté assez sidérantes même pour du « Game of Thrones », présente quelques belles idées de réalisation, comme ce plan-séquence assez phénoménal, malin et bien foutu, qui expose le début des hostilités. Au côté de ce type de plans très longs et très travaillés, on trouve aussi à l’inverse des plans très courts qui versent presque dans une sorte d’abstraction plastique des plus intéressantes (quand Snow est au sol et que les guerriers qui s’entassent lui masquent progressivement la lumière, il y a des effets presque « stroboscopiques »).
Tout ça n’est certes pas très subtil scénaristiquement (je trouve que les auteurs chargent un peu trop « gratuitement » la barque d’un Ramsay Bolton ; on avait pas besoin de ça pour le détester), mais particulièrement jouissif par contre.
L’évolution la plus intéressante concerne le personnage de Sansa, honnie des fans, qui s’affirme ici, et de manière assez surprenante : elle constitue finalement un allié intéressant pour son frère Jon, dans le sens où celui-ci est un guerrier et un stratège (un peu dépassé ici d’ailleurs) mais pas forcément un fin politique. Elle l’est par contre, comme le prouve l’issue de la bataille. Sans compter que la bougresse s’est endurcie, aux limites du sadisme, même, comme en atteste ce petit sourire final mesquin (même si on peut dire qu’elle en aura bavé…).
Un épisode pas des plus subtils, donc, mais puissant comme c’est pas permis, tendu comme un arc (c’est le cas de le dire), et qui a tout du biscuit de luxe pour les fans. Exactement ce qu’il fallait à ce moment du show.
Espérons que l’épisode 10 suive la logique des dernières saisons, en ne se contentant pas d’être un simple épilogue faisant le tour des forces en présence (c’était un peu le cas sur les premières saisons), mais en proposant encore quelques moments riches en émotions…