GANDAHAR (René Laloux)

Animation/science-fiction
Long métrage français/nord-coréen
Réalisé par René Laloux
Scénarisé par René Laloux et Raphaël Cluzel d’après le roman Les Hommes-Machines contre Gandahar de Jean-Pierre Andrevon
Avec les voix de Pierre-Marie Escourrou, Anny Duperey, Georges Wilson, Dominique Maurin…
Année de production : 1987

Artiste complet (il fut dessinateur, peintre, sculpteur, metteur en scène, scénariste), René Laloux a réalisé trois longs métrages d’animation, trois dates importantes dans l’histoire de la science-fiction française (et sur grand écran, il n’y en a pas eu tant que çà) : La Planète Sauvage en 1973 (d’après un roman de Stefan Wul, en collaboration avec Roland Topor), Les Maîtres du Temps en 1982 (d’après un autre roman de Stefan Wul, en collaboration avec Moebius) et Gandahar en 1987 (d’après un roman de Jean-Pierre Andrevon, en collaboration avec Philippe Caza, notamment auteur des cycles L’âge d’ombre et Le Monde d’Arkadi en bande dessinée…).

Si le film a été terminé en 1987, Gandahar était un projet que René Laloux et Philippe Caza portaient depuis dix ans. Après La Planète Sauvage, primé à Cannes, Laloux a contacté Jean-Pierre Andrevon pour obtenir les droits de son roman Les Hommes-Machines contre Gandahar publié en 1969. Andrevon accepte et Laloux commence le travail d’adaptation avec Philippe Caza. Les deux hommes mettent en boîte un court-métrage de sept minutes pour convaincre des producteurs, mais n’arrivent pas à boucler le financement…Gandahar est alors mis de côté et René Laloux part s’occuper des Maîtres du Temps.

Dans la deuxième moitié des années 80, René Laloux parvient à relancer Gandahar grâce à une co-production avec un studio d’animation bon marché de Corée du Nord. Une situation qu’il connaissait bien puisque La Planète Sauvage a été presque entièrement animé en Tchécoslovaquie et Les Maîtres du Temps en Hongrie. Les contraintes budgétaires ont fait que les trois films de René Laloux partagent pour moi les mêmes réserves concernant les faiblesses de l’animation (sur Gandahar, les mouvements des personnages sont par exemple très raides)…mais ces défauts s’effacent à chaque fois devant la richesse des univers développés…

Au royaume de Gandahar, sur la planète Tridan, les habitants vivent en harmonie au coeur d’une nature qu’ils ont reprogrammée génétiquement pour subvenir à leurs besoins. Cette paix vole en éclats le jour où apparaissent des hommes de métal qui se mettent à tout détruire, pétrifiant les gens avant de les enfermer dans d’étranges oeufs et de les faire passer par une porte menant à une destination inconnue. Alertée, la reine Ambisextra (jouée par Anny Duperey) envoie Sylvain (pas vraiment bien servi par la voix assez plate de Pierre-Marie Escourrou), un servant, en éclaireur pour enquêter sur la situation…

Semée d’embûches, la mission de Sylvain se déroulera littéralement sur plusieurs siècles, l’amenant à découvrir la terrible vérité sur la force qui s’en prend à Gandahar, métaphore d’une société qui a créé les circonstances de sa propre destruction. Le propos est fort et s’exprime notamment par la découverte du peuple des Transformés, mutants difformes résultats d’une expérience génétique qui a mal tourné (ils m’avaient bien marqué à l’époque de mon premier visionnage à la fin des années 80). Les designs de Philippe Caza sont variés, détaillés et accrocheurs, aussi bien au niveau des protagonistes que des décors et du bestiaire bien fourni de Gandahar, monde fantastique et poétique.

Pour la version U.S. du film, le distributeur Harvey Weinstein a confié l’adaptation des dialogues à l’écrivain Isaac Asimov. Coutumier du fait, Weinstein a procédé à plusieurs changements, coupé des scènes, changé la fin…et s’est lui-même crédité en tant que réalisateur…

Dans mille ans Gandahar a été détruite et ses habitants massacrés, il y a mille ans Gandahar sera sauvée et l´inévitable évité…

2 « J'aime »

Philippe Caza :

Toujours classe.

Jim

Tu n’est pas le seul à en faire la remarque

1 « J'aime »

Hahahahaha.
Les compte-rendus de visionnage de Cy, trop drôles !

Jim

Philippe Caza :

Dscn4827