GANGSTER SQUAD (Ruben Fleisher)

Il est bourré de défauts, ce film…c’est assez convenu, sans grandes surprises, les clichés du genre sont passés à la moulinette d’un scénariste qui ne s’est jamais remis de la vision des Incorruptibles de De Palma et les trous de l’histoire sont aussi visibles que le faux nez de Sean Penn.

Et pourtant, j’ai passé un bon moment. Le film a un côté série B de luxe qui n’est pas pour me déplaire, la patine visuelle et les décors très soignés restituent un Los Angeles fantasmé, le réalisateur imprime un rythme assez percutant au métrage et les affrontements sont savoureusement bourrins (mais j’aurais tout de même préféré un peu moins d’effets de ralentis dans les gunfights). La plupart des acteurs en font des caisses (surtout Penn), ce qui rajoute à l’exubérance de l’ensemble (et les seconds rôles, Giovanni Ribisi et le cow-boy Robert Patrick en tête, sont pas mal du tout).

Donc oui, il y a pas mal de choses qui ne fonctionnent pas, mais dans l’ensemble ce Gangster Squad s’avère plutôt efficace…

J’ai découvert ce polar très rétro il y a une dizaine de jours lors de sa diffusion sur France 3 et j’ai beaucoup aimé.

En fait, il s’agit d’une authentique série B : le film évoque de grandes réussites comme Les Incorruptibles de De Palma mais on sent chez le réalisateur la volonté de ne pas viser aussi haut qui est bienvenue. Tous les clichés du genre sont convoqués : un vrai grand méchant (joué en roue libre par Sean Penn), des flics durs à cuire, une femme fatale, une romance avec un triangle amoureux. Remplacez les borsalinos et les mitraillettes par des stetsons et des winchesters et vous aurez un western, comme le personnage joué par Robert Patrick le suggère.

Ce qui est agréable, c’est que ce film n’est pas long et nerveux. L’intrigue est simple, racontée de manière directe, bien réalisée (belle photo). Le design est soigné (beaux décors, costumes classes).

Le casting est réjouissant, avec des acteurs qui semblent avoir été choisis pour leurs gueules : Josh Brolin, que je trouve « Charles Bronson-ien », et Ryan Gosling, qui la joue beau gosse avec une certaine autodérision. Emma Stone est divine, crédible en séductrice (j’aime beaucoup cette actrice depuis que je l’ai découverte dans « Magic in the moonlight » de Woody Allen). Et Nick Nolte, dans un second rôle, établit une sorte de lien avec « Les hommes de l’ombre » de Lee Tamahori, dont « Gangster squad » est comme une déclinaison.

Pas un grand film ni un grand polar, mais un bon moment.

Je ne l’ai pas vu, mais la B-A et les extraits m’ont repoussé à cause d’un grain d’image très (trop) travaillé dans les ombres et le sombre. Est-ce juste une image, ou une réalité qui se retrouve dans le film ?

J’ai pas trouvé le film trop sombre au niveau de la photo. Bon après, il y a pas mal de scènes nocturnes, mais c’est très lisible.

Après, j’ai toujours le même petit regret quand je vois un film comme ça en couleurs parce qu’un film noir, pour moi, est associé au noir et blanc. Il y a très peu de films noirs en couleurs qui me plaisent, ou alors il faut une photo magnifique. Mais j’aurai adoré que « L.A. Confidential » soit en n&b. Fincher, qui a longtemps été attaché à l’adaptation du « Dahlia noir » avant que De Palma la récupère (et en tire un film moyen), voulait la filmer en n&b : ça lui a été évidemment refusé par le studio qui produisait.

Là, c’est pareil, ce « Gangster squad » en n&b aurait eu une sacrée allure : ça n’aurait pas rendu l’histoire meilleure, mais ça aurait été sympa.