GÉNÉRIQUES ! LES SÉRIES AMÉRICAINES DÉCRYPTÉES (Éric Vérat)

[quote]Génériques ! Les séries américaines décryptées, « la bibliothèque des miroirs », volume 14
*Auteur : Éric Vérat
ISBN 978-2-36183-056-4 | broché, 17 x 21 cm, 164 pages, paru le 16 février 2012 | prix 19.00 €

Vous êtes-vous déjà demandé qui pense les génériques de vos fictions télévisées ? Qui se charge de la délicate opération de choisir les quelques plans signifiants qui vont constituer le générique et, donc, représenter les centaines de milliers d’autres que compte une fiction de plus de 80 heures ? Quelle importance y tient la musique ou bien encore le titre de l’œuvre ? Y-a-t-il un message derrière la hiérarchie des crédits affichés à l’écran ? À force de rétrécir, les génériques vont-ils disparaître ? Quelles sont les grandes familles de génériques ?
Au fil des décennies, les génériques n’ont cessé de prendre de l’importance. Narratifs ou informatifs, œuvres à part entière ou habile remontage, ils sont des objets médiatiques qui collent à l’air du temps. Courts, percutants, surprenants, les génériques sont des matrices inconscientes de ce qu’est devenu le monde audiovisuel.
Une lecture historique, esthétique mais aussi industrielle de ces petits films si fascinants dont chacun de nous possède au moins un exemple en tête.

Journaliste, producteur d’émissions sur France Culture, intervenant au CEEA (Conservatoire Européen d’Écriture) et désormais auteur de fictions, Éric Vérat suit l’évolution des génériques depuis qu’il regarde la télévision.
Préface de Rob Long et entretiens avec Chris Billig et Karen L. Thorston.*[/quote]

Liens :
Le site de l’éditeur : www.moutons-electriques.fr
Le blog de l’éditeur : blog.moutons-electriques.fr

Il me tente bien ce livre.^^
Cette phrase surtout a attirée mon attention

Je suis curieuse de voir ce que l’auteur va dire sur les génériques des séries de ces dernières années, je dirais même sur les « non génériques » pour ma part. Quelques séries se contentant même simplement d’afficher leur titre.

Je l’ai, ce bouquin, mais pas encore commencé : je suis dans Rétro-Futur, là…

Jim

Ca y est, acheté ce midi mais maintenant il va falloir trouver le temps de le lire. Vu ma PAL de romans, comics et mangas ce n’est pas pour tout de suite.:unamused:

[quote=« ALEXA »]

Je suis curieuse de voir ce que l’auteur va dire sur les génériques des séries de ces dernières années, je dirais même sur les « non génériques » pour ma part. Quelques séries se contentant même simplement d’afficher leur titre.[/quote]

Quand on voit que le générique de Dexter fait plus d’1mn30, c’est l’exception qui confirme la règle?
J’en suis venu à le zapper et mettre avance rapide tellement il est long (et pourtant j’aime bien la zique).

[quote=« Vik »]

Je suis curieuse de voir ce que l’auteur va dire sur les génériques des séries de ces dernières années, je dirais même sur les « non génériques » pour ma part. Quelques séries se contentant même simplement d’afficher leur titre.
Quand on voit que le générique de Dexter fait plus d’1mn30, c’est l’exception qui confirme la règle?
J’en suis venu à le zapper et mettre avance rapide tellement il est long (et pourtant j’aime bien la zique).[/quote]

Bien sur qu’il n’y a pas que des génériques courts sur les séries de ces dernières années. Mais ce que je voulais dire c’est que c’est un phénomène qui s’est développé sur la dernière décennie et que l’on ne rencontrait pas avant ou peu (là tout de suite je n’ai pas d’exemple qui me vient à l’esprit d’ailleurs).
Et tu soulèves un point intéressant. Tu aimes la musique de celui de Dexter, mais en même temps tu le zappes parce que tu le trouves long. De mon côté soit j’aime le générique (même si ce n’est que la musique) et je le regarde, soit je n’aime pas et je zappe (enfin lorsque c’est en DVD^^).
Lorsque je parlais de « non générique » je faisais par exemple référence à ça :

Un son, le titre qui défile et c’est fini. Service plus que minimum. Peut-être que pour certains c’est un générique, mais pas pour moi. La série est récente donc certaines personnes seront peut-être capable de se souvenir du « générique » mais d’ici quelques années ? Ou peut-être que l’on s’en souviendra parce que justement il était comme ça ?

C’est vrai j’ai un faible pour les génériques de ma jeunesse, ceux qui durent et ont une musique/chanson dont on peut se souvenir.
Comme celle-là :

ou ça :

ou encore ça, dans celui-ci juste une musique mais comme les précédents c’est quelque chose dont on se souvient.

Je suis donc intéressée par ce que je pourrai trouver dans ce livre sur les génériques des séries TV. Y a-t-il une certaine « nostalgie » des génériques d’une certaine époque, est-on passé définitivement à autre chose ou les genres vont-ils coexister, voire de nouveaux apparaître ?

J’ai enfin commencé le bouquin. Oh, je ne suis pas avancé bien loin, genre 25 pages, mais il en fait 150, c’est donc déjà une bonne entrée en matière.
Alors déjà, je souligne un peu la forme du bouquin : comme le droit associé aux moyens de l’éditeur fait que tout le bouquin est constitué de texte sans images, les quatre premières pages en couleurs (gimmick de la collection) sont constituées d’effets d’annonce, comme un générique, justement. Les crédits légaux y sont placés dans des compositions de Sébastien Hayez, graphiste de la collection. Si bien que la première page « normale » entame directement le sujet. Et cette entame est constituée d’une préface, puis d’une introduction, une sorte de prologue.
L’effet obtenu, c’est un floutage total de la composition du bouquin, qui commence sans réellement commencer, et a déjà commencé quand il commence officiellement. On est déjà dans l’argumentaire alors que selon le sommaire on est encore aux présentations. Un peu comme un générique qui s’étire sur les premières séquences.
Au final, on a une jolie adéquation entre la présentation du bouquin et son sujet lui-même, alors que les premières pages se posent la question de la nécessité d’un générique, de ses effets, de son efficacité, et de ses différents avatars au fil des décennies. Si la couverture, les pages de garde et le frontispice sont le générique d’un livre, alors la composition de ce dernier est un écho parfait au questionnement de l’auteur.

Au-delà de cette mise en abyme et de cette adéquation fond/forme (renforcée par une maquette soignée et un texte très proprement édité, sans fautes ni coquilles envahissantes), le bouquin, quand il rentre enfin dans le vif du sujet, pose les bases d’une manière très méthodique : qu’est-ce qu’un générique, quel nom lui donner, quelles fonctions occupe-t-il, ce genre de choses. Éric Vérat resitue donc dans le contexte (et définit bien clairement le contexte américain en faisant des comparaison avec le contexte français, par exemple). Il resitue aussi dans le temps, en décrivant notamment l’évolution série > série-feuilleton > feuilleton, avec la nécessité d’avoir une séquence « previously » et avec la pressions des distributeurs qui essaient de gagner la moindre seconde pour dégager du temps d’antenne aux annonceurs. Là aussi, une réflexion d’ordre fond-forme qui est la bienvenue.

C’est très chouettement écrit, accessible et clair, et même assez imagé, ce qui est nécessaire pour un bouquin sans illustrations.

[quote=« ALEXA »]Il me tente bien ce livre.^^
Cette phrase surtout a attirée mon attention

Je suis curieuse de voir ce que l’auteur va dire sur les génériques des séries de ces dernières années, je dirais même sur les « non génériques » pour ma part. Quelques séries se contentant même simplement d’afficher leur titre.[/quote]

Ça fait partie des interrogations premières, justement.
En évoquant les pressions qui obligent à gagner du temps pour caser des pubs, il met en avant les génériques courts, et pose la question de leur nécessité, mais aussi de leurs contraintes esthétiques. Et ça arrive très tôt dans le bouquin, si bien qu’on peut réfléchir au rôle et à la fonction du générique dans la série.

Jim

Je suis allée l’acheter mais je n’ai pas encore pu mettre le nez dedans. En tout cas tant mieux si l’auteur aborde effectivement cette partie sur les génériques. Ce que tu en dis semble correspondre à ce que j’en attendais. :slight_smile:

[quote=« ALEXA »]
ou encore ça, dans celui-ci juste une musique mais comme les précédents c’est quelque chose dont on se souvient.

un de mes génériques de séries tv préféré ([size=85]avec Chapeau melon et bottes de cuir -bon, c’est anglais, et alors ?!? ^^-, Le prisonnier, et La quatrième Dimension[/size]).
Et cerise sur le gateau, il a une fonction narrative, en cela qu’il nous présente les personnages.
Bon là dessus le prisonnier fait encore mieux dans son générique en faisant le pont avec Destination Danger:

Une question pour ceux qui possèdent ce bouquin, c’est juste axé sur les génériques de série TV américaines ([size=85]aucun autre pays ?[/size]), ou ça parle aussi un peu de certains génériques de film ?

[size=50]J’imagine qu’il y avait un topic sur l’ancien SP, j’ai du le zapper (comme ce bouquin dont j’apprends l’existence).[/size]

Edit: ah zut, le prisonnier c’est aussi britannique, ils n’en parlent pas, donc ? :frowning:

Alors ce bouquin parle essentiellement de générique de séries télé américaines, mais je me permets de revenir sur des génériques de films, un peu pour le plaisir des yeux. Et du partage.

Il y a quelques temps, j’ai vu à la télé un documentaire sur les auteurs de génériques de films. J’ai pris au début, suis pas sûr du titre, mais je crois que ça s’appelle Generik’art.
C’était passionnant. Réellement. Pourtant, j’étais en festival donc fatigué, et il devait être une heure du matin mais j’ai pas décroché.
Ils ont bien entendu parlé de Saul Bass, le mec qui a fait les génériques de films aussi connus que celui de La Mort aux trousses, celui de Psychose, et même celui de Spartacus. De Pablo Ferro, qui a fait celui de Docteur Folamour (avec cette police étirée et comme tracée à la craie, qu’il a réutilisé ailleurs) ou de L’Affaire Thomas Crown (les fameux split screens qui sont sa marque), mais aussi de Richard Greenberg (à qui l’on doit le générique de Superman, qui a impressionné toute une génération de producteurs) ou Kyle Cooper (l’auteur du générique de Se7en, dont les saturations, les surexpositions et le travail sur la « pellicule » a également marqué une autre génération entière).
Bien entendu, ils ont passé le générique Le Bon, la Brute et le Truand, une merveille qui met tout le monde d’accord (la preuve sur cette discussion), ainsi qu’une intervention de Jeunet qui expliquait que pour lui, un générique, c’était le boulot du réalisateur, et qui expliquait sont travail pour le générique de Delicatessen.
Bien entendu, les designers interrogés (surtout les français) revenaient sur le fait qu’un générique, outre l’aspect « clip » qu’on peut sentir (court-métrage, sample…), c’est aussi la construction de quelque chose qui met en relation les lettres et le graphisme.

Tiens, pour le plaisir, quelques liens Youtube :
Le générique de Docteur Folamour par Pablo Ferro :

Le générique de L’Affaire Thomas Crown, par Pablo Ferro :

Le générique de L’Homme au bras d’or, de Preminger (musique d’Elmer Bernstein), par Saul Bass :

Le générique de Vertigo, toujours par Saul Bass, avec l’une des musiques les plus extraordinaires de l’épatant Bernard Hermann :

Voilà : plein les oreilles, mais aussi plein les yeux, pour les esthètes que vous êtes !

Jim

[quote=« Zombie »]
Une question pour ceux qui possèdent ce bouquin, c’est juste axé sur les génériques de série TV américaines ([size=85]aucun autre pays ?[/size]), ou ça parle aussi un peu de certains génériques de film ?[/quote]

C’est marrant que tu en parles juste là, parce que je viens de recopier des bouts de discussion que j’ai postés précédemment sur labobd. Et donc, ça parle de séries télé américaines, mais rien ne nous empêche de parler de cinoche, hein.

J’en avais parlé sur labobd, comme je disais. Avec des participations intéressantes.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]je viens de recopier des bouts de discussion que j’ai postés précédemment sur labobd. Et donc, ça parle de séries télé américaines, mais rien ne nous empêche de parler de cinoche, hein.
[/quote]

Oui, j’ai vu ça ([size=85]juste après mon edit où je me suis rappelé que Le prisonnier c’était pas américain du tout ! ^^[/size]).
[size=85]Ah, bon bah maintenant que je sais que ce livre existe, ça va être difficile de faire l’impasse ! ^^ Et tant pis si ça ne parle que des génériques TV américains.
[/size]

Sinon, le premier lien sur Pablo ferro ne marche plus au fait ! :wink:
[size=85]Youtube n’est plus ce qu’il était, désormais ! ^^[/size]

[quote=« Zombie »]
Sinon, le premier lien sur Pablo ferro ne marche plus au fait ! :wink:[/quote]

Je suis en train de les checker tous, les liens.
Je note aussi que sur ce site, les liens « related » ne fonctionnent pas, faut mettre le lien de base.
Et parfois, même en ayant le bon lien, faut recliquer sur un lien qui renvoie directement sur youtube. C’est le cas pour le générique de L’Affaire Thomas Crown (quelle musique de Michel Legrand !!!)
Ah, les choses modernes sont compliquées.

Tout fout le camp, mon bon monsieur.

Jim

Et puisque l’on parle de génériques de films, je vous mets quelques trucs que j’ai découverts récemment, ou qui ne m’avaient pas frappés la première fois :

Le générique de Kiss Kiss Bang Bang, de Shane Black (le réalisateur de l’Iron-Man 3 à venir, et scénariste des deux premiers Arme Fatale), qui a ses petits airs de Saul Bass (motifs en mouvements, caméra latérale) :

J’ai récemment vu la même chose dans un petit polar assez médiocre, Wrong side of town, de David DeFalco, qui a trois points forts : un super titre, une séquence pré-générique de grande qualité, et un générique assez chouette. Passé le générique, c’est un téléfilm fort moyen, niveau Steven Seagal. Mais si vous avez l’occasion de voir le générique, ma foi…

Le générique de Casino Royale (avec un côté Saul Bass aussi, mais dans un esthétique très classique et dans la lignée de la série, mais intégrant un côté moderne avec la stylisation sur la synthèse) :

Le générique de Thank You for Smoking, qui joue à fond sur les typos, les polices, la calligraphie :

Aux Gobelins, un cours est consacré aux génériques, aux « title sequences », comme disent les Américains. Je reste, quant à moi, persuadé que ces génériques très graphiques sont riches d’enseignements, comme j’en ai reçu plein dans le documentaire Generik’art dont je parle plus haut !

Jim

[quote=« Jim Lainé »]
Le générique de Docteur Folamour par Pablo Ferro :

J’ai revu les deux Men In Black récemment, et ça m’a frappé combien la typographie des cartons de crédits est reprise de celle de Ferro sur Docteur Folamour. Avec bien moins de génie et d’audace dans la « mise en page », mais l’influence est directe. Les premières fois que j’avais vu les films, je n’avais pas remarqué, pourtant, il me semble que j’avais vu le film de Kubrick, mais bon…

Voilà une séquence longue, qui est l’ouverture du deuxième film. Avec l’émission de télé présentée par Peter Graves, et tout le toutim (j’aime bien le deuxième, parce qu’il va encore plus loin dans la mise en abyme : les émissions officielles que personne ne prend au sérieux, les secrets dans les secrets et les souvenirs effacés dans les souvenirs effacés…).
Petit détail intéressant, vous noterez que le générique est tiré de la version espagnole du film, et que nos voisins hispaniques (pour un rien) font l’effort, contrairement à nous colonisés culturels, de traduire les titres. Et donc, chez eux, Men in Black devient Hombres de Negro.
Chapeau.

Jim

Oui et au Québec, ça donne « Hommes en noir », ce qui est top classe.

Sinon concernant les génériques de séries, il faut bien comprendre comment fonctionne le marché de la pub en Amérique du Nord sur certaines chaines.

Voici ce qu’on a, et je ne rigole pas :

Pub
→ Générique
→ Pub (oui oui)
→ Début de la série (un quart)
→ Pub
etc, etc.
→ Pub
→ Générique de fin
→ Pub

Oui, les génériques, que ce soit du début ou de fin, sont entourés de pub. D’où leur importance. D’où le fait aussi que certains (les Simpsons par exemple) font des efforts pour changer leur générique et donc pousser les spectateurs à voir ces génériques (et donc la pub).

Ah c’est pour ça que le générique de **Dexter **fait 1mn30, ça laisse du temps pour regarder.
Ca doit être un des plus longs actuels, non?

[quote=« Zombie »]

, qui joue à fond sur les typos, les polices, la calligraphie :

Je ne connaissais ni ce film, ni ce générique ([size=85]forcement ! ^^[/size]), mais il est révélateur de la communication de l’industrie du tabac.
Une industrie qui dépense des sommes folles dans leur logo, polices et calligraphies ([size=50]et encore plus de nos jours avec les photos et message de santé publiques addosées aux paquets, blagues, ou pot, et surtout le fait qu’ils n’aient plus le droit de faire de la publicité dans les magazines, les lieux public, sauf dans les tabac, mais là aussi c’est très restrictif et légiféré[/size]).
Un très beau générique, très glam, bien dans le sujet ([size=85]et donc très représentatif de l’image que l’industrie du tabac veut donner d’elle même.[/size]). Mais l’addiction, ça n’a rien de glam, surtout si c’est nocif et mortel ([size=85]ça c’était pour le message de santé public !^^[/size]), [size=85]et puis emballer avec une haleine qui pue la clope , c’est pas très glamour en fait[/size] ! ^^

J’ai pas vu le film donc, mais le générique rempli bien son office, il est très beau et réussi ([size=85]mais ça manque de critique, on reste sur l’image glam sans la contester, et ça c’est dommage, y avait des truc à faire de ce coté là[/size]).

[quote=« Vik »]Ah c’est pour ça que le générique de **Dexter **fait 1mn30, ça laisse du temps pour regarder.
Ca doit être un des plus longs actuels, non?[/quote]

C’est aussi pour cela que les génériques se baladent, aussi, et arrivent parfois après le premier quart de l’épisode.
C’est également pour cela que les épisodes sont divisés en quatre parties, et que c’est une écriture en quatre actes. Et que les scénaristes redécouvrent parfois, comme une merveille inédite, l’écriture en trois actes.
Le bouquin en parle très bien.

Jim

Oui tout à fait, la pub impacte directement la façon dont sont découpées les séries et bien sûr le générique.