GÉNOCIDES - Thomas Disch (Mnémos "Hélios")

« Une histoire captivante, étrange et effrayante. »

Des arbres titanesques, à la croissance très rapide ont mystérieusement envahi la Terre.
Ils colonisent le monde, assèchent mers et lacs, totalement indifférents au destin d’une civilisation humaine en train de disparaître dans ce cataclysme vert.
Dans le nord du Minnesota, Anderson, un agriculteur vieillissant, une bible dans une main et une arme à feu dans l’autre, tente désespérément de faire survivre la population d’une petite ville.
Mais Jeremiah Orville, un citadin rescapé prêt à se venger et à défendre chèrement sa peau, devient un danger pour le groupe.
Arriveront-ils à dépasser leurs différends pour vaincre l’ennemi ?
À partir de personnages inoubliables, Thomas Disch dépeint une humanité cruelle, incapable malgré les gestes héroïques et les sacrifices inutiles de faire face à sa plus grande menace : une apocalypse verte à nulle autre égale.

Ce grand roman a propulsé Thomas Disch comme l’un des auteurs les plus marquants de la science-fiction.
À sa sortie, il fut immédiatementqualifié de chef-d’œuvre à rapprocher des textes de H. G. Wells et de J. G. Ballard.

  • Poche : 272 pages
  • Editeur : MNEMOS (17 janvier 2019)
  • Collection : Hélios
  • Langue : Français
  • ISBN-10 : 2354087071
  • ISBN-13 : 978-2354087074
  • Dimensions du produit : 18 x 2 x 11,1 cm

Il existe également une vieille édition J’Ai Lu, que personnellement je n’ai pas. Mais dont la couverture (apparemment, du Tibor Csernus) est assez évocatrice aussi.

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Un jour, la Terre devint un champ, pour des semences venues d’ailleurs. Et les humains se trouvèrent réduits, presque le temps d’une saison, à l’état d’insectes invisibles. La question fut de savoir s’ils survivraient à cette invasion inattendue. La réponse fut - presque - négative. Voici enfin réédité l’un des principaux romans de Thomas Disch, l’un des écrivains les plus prometteurs de la nouvelle science-fiction américaine, celle des cataclysmes.

Génocides est ici suivi d’un essai de philippe Curval, prix Apollo 1977, et d’une bibliographie exhaustive des oeuvres de Thomas Disch, établie par Alain Villemur.

Jim

Avec « Camp de concentration » (écrit à peu près à la même période), voilà probablement le roman le plus connu de Thomas Disch, peut-être pas très célébré de ce côté-ci de l’Atlantique mais considéré comme l’un des fers de lance de la vague post-Dick aux Etats-Unis…

Je connais mal son travail, mais j’ai sur ma pile de lecture depuis un peu trop longtemps maintenant « Sur les ailes du chant », l’un des bouquins les plus ambitieux du bonhomme apparemment (et assez largement auto-biographique) ; par contre j’adore son roman de 1969 « Le Prisonnier », suite/remake bizarre mais passionnante de la fameuse série de Patrick McGoohan (lancée sur les écrans deux ans auparavant).
Disch y réussit le tour de force d’être complètement raccord avec le propos et l’humeur de la série tout en proposant du neuf, ce que n’a pas su faire le remake télévisé de la fin des années 2000 avec Jim Caviezel (qui proposait du neuf certes mais perdait la saveur et le souffle de la série au passage), et ce qu’a très bien su faire le génial Peter Milligan dans sa mini-série « The Prisoner : The Uncertainty Machine » (y’a pas une VF de prévue pour ce truc fabuleux ??) pour le compte de Titan Comics.

Un auteur à découvrir, assurément.

Pour ma part, je l’ai découvert grâce à cette réédition.

Moi aussi, je m’en rends compte.

Le roman est très bien (précisons que Hélios a conservé la traduction de 1977), présentant un monde dominé par les arbres, qui absorbent tout, l’eau, les richesses minérales, l’air… Ils tuent tout également, réduisant les espèces animales (dont l’homme) à une population en danger d’extinction.
Dans cet enfer vert, Disch narre la lente érosion sociale d’une communauté villageoise qui voit ses ressources disparaître petit à petit. Il utilise des poncifs (la rivalité des deux demi-frères, le rapport au père, le triangle amoureux…) afin de mettre en évidence de quelle manière, passé un certain degré de dénuement, tout ce qui pourrait constituer une force et un lien, devient une faiblesse et une rupture.
C’est assez impitoyable.
Rajoutons là-dessus un narrateur omniscient qui, à de très rares moments assez soigneusement choisis, décide de s’éloigner de ses personnages afin d’expliquer ce qui se passe réellement (ce qui nous permet de comprendre que nous, les lecteurs, nous en savons plus que les personnages, réduits au rang d’animal cherchant à survivre), et ça donne un texte à l’impact évident.

Jim