GHOST FLEET #1-6 (Donny Cates / Daniel Warren Johnson)

J’ai donc fini le TPB, et c’est un vrai plaisir de lecture.

Bon, déjà, j’aimerais signaler plusieurs choses à propos de ce TPB. Il est édité chez Image, qui a donc récupéré la BD après l’édition (raccourcie) chez Dark Horse. L’édition date de fin 2017, donc c’est hautement trouvable pour les curieux. Et l’objet est très agréable, je trouve : papier mat et légèrement bouffant, ce qui fait que ça boit un peu les couleurs, ce qui rend les images très douces à la lecture. Autre point agréable, le recueil est très léger dans la main. Ça aussi, c’est agréable.

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J’en étais donc arrêté à la moitié du récit. Dans la seconde moitié, on sent une vive accélération, due au fait que les auteurs ont appris par la maison d’édition que les ventes étaient mauvaises (voire catastrophiques) et qu’il fallait conclure en huit épisodes, au lieu des douze chapitres initialement prévus. Ce qui a donc mené à des coupes (le onzième épisode devait être une vaste baston apocalyptique, et muette d’après le dessinateur) et à des astuces permettant de retomber sur les rails sans perdre de temps. Il y a donc des choses qui donnent l’impression d’être négligées (la caractérisation de Bay) voire gratuite (le sort du chien) alors que, dans la version longue, ces éléments prenaient une signification plus grande et bien entendu différente.

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Mais il demeure que le récit est enlevé et puissant, parvenant à conserver son humour insolent et ses notes d’humanité. Le scénariste parvient à surprendre et à détourner l’attention du lecteur, et le dessinateur, qui mélange Katsuhiro Otomo et Paul Pope dans son trait, déploie une énergie communicative.
Reste que l’identité de la cargaison fait basculer le récit dans un registre qui me semble un peu éculé (à mon goût en tout cas), mais cela permet au scénariste de mettre en avant la rencontre entre le terre-à-terre et le cosmique, procédé dans lequel il excelle.

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Le recueil se conclut par un entretien avec les auteurs, qui reviennent sur leurs débuts de carrière, sur l’importance de ce récit dans leur vie, sur les transformations qu’ils ont dû apporter à la structure narrative, le tout accompagné de reproduction de plusieurs planches, dont on voit les différentes étapes. Une chouette plongée dans les coulisses.

Je continue à préférer God Country, qui à mon sens détourne encore mieux les clichés, mais je suis surpris par cette Ghost Fleet dont le pitch de base me semblait assez bas du front, et qui réserve son lot d’agréables développements.

Jim

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