Norton Sinclair est un jeune homme perturbé, marginal et légèrement paranoïaque.
Persuadé que les déchets des citadins renferment les clés d’une conspiration d’envergure, il accumule, classe et livre ses conclusions hallucinées au sujet d’une grange noire au docteur Xu, la psychiatre qui le suit depuis sa sortie de l’hôpital. Ailleurs, dans la petite bourgade de Gideon Falls, le père Fred prend contact avec la nouvelle communauté dont il a désormais la charge après la disparition subite du précédent prêtre. Au cours de sa première nuit sur place, une sinistre grange noire vient ponctuer une série d’événements pour le moins dérangeants…
C’est la première nouvelle série de Lemire que je lis depuis pas mal de temps, maintenant. J’avais un peu laissé tomber après la déception de son travail sur l’univers X-Men.
C’est typiquement le genre d’atmosphère qui me plaît et le scénario permet à Sorrentino d’expérimenter des choses très intéressantes. Maintenant, j’espère bien que ce n’est pas une de ces séries à mystère(s) qui s’essoufflent au fil des épisodes, mais pour moi ce début est très prometteur…
J’abonde également dans ton sens, Guy, au petit détail près que chez DC il faut quand même distinguer sa production Vertigo, de même tenue que ses productions indé (« Sweet Tooth », par exemple, est un petit bijou). « Descender » est un excellent titre qui ne s’essouffle pas sur la durée, « Royal City » ou « Winter Road » sont également à conseiller (à condition de pas être sous Prozac, quand même : on y rigole pas des masses…), ainsi que « Black Hammer » dans un genre plus super-héros pur jus. Il y a même des expériences formelles passionnantes dans un titre comme « Trillium ».
Vraiment une bibliographie très riche que celle du canadien…
J’ai beaucoup aimé ce premier volume de Gideon Falls. L’ambiance est vraiment terrible. J’espère juste que ça ne va pas trop partir en cacahouète comme pourrait le laisser penser le dernier chapitre.
Sinon, j’ai bien aimé son idée des cadres rouges au début mais au bout d’un moment, je trouve l’effet pénible. A voir s’il se justifie par la suite.
Les couvertures sont vraiment très belles, j’aime beaucoup le principe de ces visages inscrits dans des paysages en vue satellite. Par curiosité, j’ai regardé les couvertures de la suite et cette fois les visages semblent s’inscrire dans des éléments naturels. Très chouette aussi.
Impatient de lire la suite en VF.
J’ai checké ça aussi, et c’est un élément qui me semble très intéressant, à la fois pour souligner les thématiques globales du titre et pour rebondir après le twist/cliffanger qui clôt ce volume…
Concernant les espèces d’effets de surcadrage (rouge) de Sorrentino, je trouve aussi que le procédé est trop systématique et aurait gagné à être utilisé avec plus de parcimonie, pour plus de « signifiance ».
A cette petite restriction près, « Gideon Falls » est quand même une petite bombe, et une des meilleures surprises de l’année en ce qui me concerne.
