GoSt 111 (Mark Eacersall, Henri Scala / Marion Mousse)

9782344026977-001-T

GoSt 111

Une plongée vertigineuse dans le monde des informateurs de la police.

Père modèle mais sans emploi, Goran Stankovic accepte un job véreux, se fait arrêter et n’a d’autre choix que de collaborer en devenant « indic’ ». Coincé entre truands et police, dans un monde de manipulations, Goran va devoir jouer un double jeu périlleux pour s’en sortir.

Coécrit par Mark Eacersall, scénariste venu de l’audiovisuel, et Henri Scala, pseudonyme derrière lequel se cache un commissaire passé par des services d’investigation prestigieux, GoSt111 est autant un polar haletant qu’une plongée vertigineuse dans le monde méconnu des informateurs de la police. Un récit noir ciselé et hyperréaliste, transcendé par le trait expressif de Marion Mousse.

cénariste

Mark Eacersall

Henri Scala

Dessinateur

Marion Mousse

Parution :

04.03.2020

Collection :

1000 Feuilles

Lu et c’est assez moyen.

En soit je pense que l’aspect ultra réaliste du truc m’a complètement indifféré. Ca n’a pas le talent de Marshall et du coup ça fait très vrai, mais sans le truc en plus pour être intéressant.

La vingt-cinquième livraison de la newsletter de Glénat « spécial confinement » donne la parole à Mark Eacersall, co-scénariste de Gost 111 :

Comment se passe ton confinement ?
Le sport et la nature me manquent. Passée la déception d’avoir sorti ma première BD six jours avant que tout ne ferme, je me suis fixé des objectifs, comme celui d’avoir fini pour le 11 mai le nouveau scénario que je co-écris avec Henri Scala. Par ailleurs, j’essaie de ne pas dramatiser : ce qu’on vit, ce n’est pas la peste noire au Moyen-Âge non plus.

Quelles idées proposes-tu pour plus de solidarité ?
Je crois que la première des solidarités, c’est de n’être une charge pour personne. Avant de savoir s’occuper des autres, faire gaffe à soi. Être autonome, c’est déjà préserver autrui, c’est pas mal… Et c’est un gars qui a eu le virus en mars qui vous dit ça, hein.

Comment cette situation impacte-t-elle ton travail ?
Aucunement. Je reçois des planches de livres en cours d’élaboration. J’écris. Par ailleurs, j’avais deux projets validés par Glénat, mais non signés, dont les contrats ont été loyalement honorés malgré la situation.

Quelles visions nouvelles cette crise peut-elle nous apporter ?
J’espère qu’on reviendra à ce qui fait la force de notre civilisation : les Lumières. La science, dont on a besoin plus que jamais, la raison, la liberté surtout, qui est attaquée de partout. Je me permets de rappeler que le libéralisme n’est pas une doctrine économique, mais une philosophie du droit qui protège les libertés individuelles, telles que notamment définies dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789, contre l’arbitraire ou le pouvoir sans limites. En deux mots, le libéralisme, c’est l’État de droit. Donc dire, comme je l’ai lu ici, que cette crise serait due au " libéralisme sauvage ", c’est-à-dire à un excès d’État de droit, ça n’a pas de sens.
Ailleurs, certains fustigent plutôt le " néolibéralisme ", qui n’est ni théorisé, ni revendiqué par quiconque. Peut-être par-là désignent-ils le capitalisme de connivence (crony capitalism en anglais) ? Autrement dit le clientélisme et le favoritisme - grandes spécialités françaises - qui sont tout à fait détestables, et exactement le contraire du libéralisme, comme on le constate dans les États les plus libéraux : Nouvelle-Zélande, pays scandinaves, Suisse, Canada, Pays-Bas, Hong Kong (bien que ces derniers soient sérieusement menacés par Pékin)… Tout ça est passionnant mais, on le voit, très éloigné de problèmes épidémiologiques ou du fait que quelqu’un, en Chine populaire, aurait mangé un pangolin qui aurait été contaminé par une chauve-souris…

Comment vis-tu personnellement cette crise ?
En plein confinement, je mesure plus que jamais la valeur de ma liberté. Dans un pays sur-administré comme la France, il faut quand même en ce moment fournir une attestation pour aller se promener ! Or ceux qui s’inquiètent - à juste titre selon moi - du tour de vis liberticide que préparent certains États après la crise, ceux-là sont souvent les mêmes à souhaiter imposer autoritairement leur vision du monde aux autres. On parle par exemple d’en finir avec le marché libre, ou la surconsommation… Mais si le marché n’est plus libre, c’est qu’il sera contraint. Par qui ? Pourquoi ? Quant à la surconsommation, elle désigne souvent la consommation… des autres. Qui vous dit que la BD, par exemple, ne sera pas un jour considérée comme de la " surconsommation " ? Quelle autorité suprême mérite de décider de ce que je peux créer, produire, ou lire ? Au nom de quoi ?
Bon, je ne suis pas là pour faire une tribune, mais je réponds juste pour finir à certains de mes amis qui s’alarment : " Oui, mais la liberté, c’est aussi la liberté de polluer, de piller la planète ! " Amoureux de la nature et supporteur de l’État de droit, je ne peux que m’en inquiéter. Mais je rappelle d’une part que la nature n’est pas fondamentalement bonne pour les humains (le virus est tout à fait naturel), d’autre part que l’écologie relève de la science, et non pas des injonctions à la mode ou de la pensée magique. Gardons-nous des idées toutes faites.
Et j’en profite pour demander à ceux qui le peuvent de saluer les oiseaux ou les fleurs qu’ils verront, de la part d’un gars confiné entre quatre murs, à Paris.