GOTHIC, LA CULTURE DES TÉNÈBRES (Gavin Baddeley)

Jim

je l ai trouvé à une librairie qui vend des stocks d invendus à St Jean De Luz!!
Faut que je le lise

Pareil, trouvé d’occaz.
Voilà ce que j’en disais sur une autre conversation :

Je ne l’ai que feuilleté, pour l’instant. Ça a l’air pas mal. Bien connecté à l’héritage littéraire et cinématographique (notamment la Hammer et le giallo italien, mais aussi les « hosts » télévisuels, genre Vampira ou Elvira…), avec une grosse partie sur la musique, bien entendu. La partie sur la BD est bien moins grosse, mais elle semble, au premier survol, assez intéressante. Je vais picorer dedans.

Jim

J’ai lu la partie BD hier.
Bon, c’est pas mal, mais c’est un peu maigre. Et surtout, c’est bizarrement troussé. Avec des choix étranges, des omissions qui ne le sont pas moins, une progression par grandes ellipses.
Je me suis demandé, en fait, si l’auteur n’avait pas dû raccourcir son texte à l’origine, ou bien si la traduction s’est permis quelques raccourcis (le bouquin contient un avertissement selon lequel il est précisé que cette version a procédé à quelques aménagements pour le public français : de là à ce que ces aménagements dépassent la simple maquette…).
Dans les grandes lignes, c’est pas mal. Les penny dreadfuls, les shilling shockers, les pulps (mais pourquoi seulement Weird Tales ?), les comics… Mais à partir de là, on a l’impression que l’auteur cite un peu ce qui l’arrange. Les EC Comics, par exemple, sont présentés de sorte qu’on a l’impression qu’il n’y a qu’eux en matière d’horreur à l’époque. De même, Batman est évoqué autour de la figure de Frank Miller, mais rien sur la version de Neal Adams, qui pourtant a réinjecté une imagerie gothique dès la fin des années 1960. Et je crois qu’il aurait été intéressant de commenter les deux Batmania, la première vidant le personnage de ses éléments horrifiques mais imposant toute une batterie de symboles et de logos et surtout une esthétique camp (le camp est très important dans le livre), et la seconde réimposant l’architecture néo-gothique de Gotham. Le nom d’Anton Furst n’est pas cité dans ce chapitre, et c’est un manque, je crois. Le retour du fantastique chez les super-héros après 1971 est cité, mais peu contextualisé (les éditeurs cherchaient de nouveaux genres, la blaxploitation et le kung fu en faisaient partie au même titre que l’horreur). Les commentaires sur les productions Skywald, que l’auteur semble tenir en meilleure estime que celles de Warren, sont trop courtes, on aurait aimé qu’il développe. Et pourquoi Spawn n’est nommé qu’à l’occasion d’une légende d’illustration ?
Sans qu’il y ait d’erreurs, on est davantage dans le domaine du « pas assez », l’équilibre de cette partie est un peu bancal. C’est dommage. Peut-être que la bande dessinée ne fait pas partie des domaines d’expertise de l’auteur (qui semble plus calé en cinéma et télévision, d’après mon impression en survolant ses commentaires sur d’autres trucs). Mais c’est toujours le même principe : si je trouve l’occasion de chipoter sur une partie concernant un domaine que je maîtrise, j’aurais tendance à me méfier des chapitres évoquant des trucs que je connais moins.

Jim