GRAVEL t.1-5 (Warren Ellis, Mike Wolfer / Cáceres, Jimenez)

Question bête mais il est passé où le 12 ème épisode ?

J’ai mis le temps, mais je finis par apprécier cette série. La première intrigue était un peu lourdingue, mais l’évolution de la série me plait bien.

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[quote]DERNIER NUMÉRO
100% FUSION COMICS : GRAVEL 5

Auteurs : Warren Ellis, Mike Wolfer, Raulo Caceres

128 pages, 14,00 EUR, en librairie seulement

William Gravel est désormais le Roi de la Magie en Angleterre mais il est loin d’être incontesté. Il a découvert les responsabilités qui sont les siennes et a réuni un groupe de sept jeunes magiciens pour l’épauler. Mais ses ennemis sont nombreux et, dans ce dernier tome, tous veulent sa tête.

(Contient les épisodes US Gravel 17-21)

SORTIE LE 9 OCTOBRE ![/quote]

La critique par Jeje-99 est disponible sur le site!

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Globalement, et en dehors de débuts plutôt poussifs, j’ai bien apprécié cette série. Je serais curieux de voir ce que donnent les Strange Kiss, Strange Killings et autres Stranger Kisses. Je suppose que ce sont ces différentes minis qui sont résumées quand Gravel raconte son passé, et ça m’a donné envie de m’y plonger.

j’ai le strange kiss et je n’avais pas donné suite.

"bien apprecieé ca veut dire c’est gentillet ou ca vaut vraiment le détour ?

Non, c’est pas renversant au point de tout lâcher pour s’y mettre, mais une fois qu’on est dedans (une fois passée la première arche narrative en fait, une sorte de purge dans tous les sens du terme, inévitable avant de lire la suite mais avec un côté « monster of the day » franchement lourdingue de la part d’Ellis), on y est pas si mal.

bon, à l’occasion alors

C’est quand même super frustrant que Ellis n’ait jamais pu réaliser un run d’envergure sur Hellblazer : Gravel livre quelques idées qu’il avait sur Constantine, et ça aurait pu être bon ; en plus, avec tous les clones du personnage qu’il a créés au fil des années (Jenny Sparks, le journaliste dans son run sur Thor, etc.), je sentais clairement qu’il était presque « hanté » par ce type de personnage.

Ah, une vraie occasion manquée…

[quote=« Ben Wawe »]C’est quand même super frustrant que Ellis n’ait jamais pu réaliser un run d’envergure sur Hellblazer : (…) je sentais clairement qu’il était presque « hanté » par ce type de personnage.
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C’est très vrai.
Alex Nikolavitch (je crois) avait écrit sur l’ancien SP (je crois) un billet qui traitait de la question : il y a bien d’autres ersatz de Constantine chez Ellis d’ailleurs (Desolation Jones, Peter Wisdom, etc…).

Ah bah oui, comment ais-je pu oublier de citer Wisdom ? Je vieillis déjà… :smiley:

Après, on peut toujours se demander si Ellis aurait été à la hauteur de nos attentes (et des siennes) s’il avait vraiment eu l’occasion de créer un run sur Hellblazer. Une occasion manquée, ça permet aussi d’imaginer combien son passage aurait été bon, sans envisager une déception cruelle…

Pour prendre l’exemple (qui va dans ton sens) de deux cinéastes, en l’occurrence Spielberg et Scorcese, les fans attendaient avec ferveur qu’ils s’attellent au « sujet de leur vie » (Peter Pan et Jesus): c’est ce qu’ils ont fait respectivement avec « Hook » et « La Dernière Tentation du Christ », deux films qui ont énormément déçu (moi j’aime bien le Scorcese malgré tout mais bon). Comme quoi…

J’ai vu (et adoré) Hook quand j’avais moins de dix ans : je ne peux pas en être déçu :wink: mais je comprends très bien l’exemple.
Après, je pense qu’il vaut mieux qu’un auteur essaye, quitte à provoquer des regrets, plutôt que de ne jamais avoir l’occasion/jamais oser et avoir des remords…

C’est un peu ce qui c’est passé pour Scorcese : il devait faire « La Dernière Tentation… » à la fin des années 70, le projet est tombé à l’eau.
Scorcese était hanté par cet échec et a remonté le projet dès qu’il a pu (en 1988). Même si on peut discuter sur ce film, force est de constater qu’après ça Scorcese « libéré » a produit certains de ses meilleurs films…comme « les Affranchis » ou « Casino ».

Ce que Ellis, pour revenir au sujet de départ, n’a jamais pu faire.
Pourtant, je trouve qu’on retrouve beaucoup moins de clones de Constantine depuis The Authority et Desolation Jones. Ses récents travaux en sont dénués, ce qui n’est pas désagréable… comme s’il avait fait une sorte de deuil de sa fixation.

Après, je ne connaissais pas du tout ce « besoin » chez Scorcese, c’est intéressant ! Merci. :slight_smile:

Scorcese a faiili devenir prêtre, c’est le « pêché de chair » (il savait qu’il ne résisterait pas à la « tentation ») qui l’a contraint à abandonner cette vocation. C’est très exactement ce que raconte « La Dernière Tentation… ».

Pour en revenir à Ellis, il est possible qu’il ait renoncé à dépeindre des « John Constantine-like » un peu partout, mais je trouve que la contre-partie (négative) de ça, c’est que tous ses persos sont un peu caractérisés de la même manière, je trouve.
Ce ne sont pas tous des Constantine bien sûr, mais leurs personnalités se ressemblent un peu à tous (du héros de « Ocean » à Cap dans les « Secret Avengers » par exemple), des « tough guys » dont la cractérisation doit peut-être beaucoup à Ellis lui-même (c’est une hypothèse). Pas désagréable, mais un peu monolithique : c’est même un peu à mon avis LE défaut des travaux actuels du britannique…

[quote=« Photonik »]Pour en revenir à Ellis, il est possible qu’il ait renoncé à dépeindre des « John Constantine-like » un peu partout, mais je trouve que la contre-partie (négative) de ça, c’est que tous ses persos sont un peu caractérisés de la même manière, je trouve.
Ce ne sont pas tous des Constantine bien sûr, mais leurs personnalités se ressemblent un peu à tous (du héros de « Ocean » à Cap dans les « Secret Avengers » par exemple), des « tough guys » dont la caractérisation doit peut-être beaucoup à Ellis lui-même (c’est une hypothèse). Pas désagréable, mais un peu monolithique : c’est même un peu à mon avis LE défaut des travaux actuels du britannique…[/quote]

Je ne serai pas aussi catégorique sur ce point. En soi, le côté « tough guy » colle bien à Captain America et son côté soldat surtout, et Ellis est assez subtil dans la façon de nuancer les autres personnages pendant ses Secret Avengers (je pense au fauve dans l’épisode dessiné par Jamie McKelvie, à Shang Chi dans l’épisode dessiné par David Aja). Tous n’ont pas eu la même attention, je te l’accorde, mais c’est peut-être aussi une contrainte d’efficacité qu’il s’impose dictée par la forme du one-shot, pour aller à l’essentiel. Et ça colle bien à l’esprit mission impossible de ce court run, je trouve.

D’ailleurs, dans Avengers : Endless wartime, sur une pagination plus étendue pour son histoire, on voit qu’Ellis est très soigneux dans son approche des personnages dès qu’il a plus de place. Captain America a toujours ce côté un peu dur, mais mis cette fois en balance par sa présence anachronique au sein de la société et l’impact que ça occasionne sur son mental (pour lui, la seconde guerre mondiale, c’était hier). Les autres personnages sont très réussis aussi, de Thor à Captain Marvel en passant par Hawkeye, qui est un peu le ressort comique de l’histoire sans mettre de côté ses aptitudes, et Bruce Banner, qui a un temps d’exposition très court mais bénéficie de sacrés répliques (son dernier échange avec Captain Marvel m’a estomaqué).

Et pour élargir un peu le champ, Ellis a quelques réussites dans lesquelles il explore d’autres choses, je pense notamment à ses freak angels où le travail de caractérisation des différents personnages est varié, les femmes notamment, même si ses tics ne sont jamais bien loin (le personnage de Jack, par exemple). Doktor Sleepless aussi, dans lequel l’anti-héros est très Ellisien dans le ton, mais est dans le même temps assez éloigné du modèle de Constantine et de ces autres avatars qui parsèment l’oeuvre du scénariste. Ce n’est plus un cynique désabusé avec ses vices de boisson ou de tabac, mais un idéaliste qui veut réaliser ses idées coûte que coûte (où est le futur qu’on nous a promis? Je vais vous l’apporter). Il y a toujours cet aspect frontal dans les dialogues qui ne trompe pas, mais on sent qu’Ellis s’émancipe peu à peu du modèle de base.

Ta mise au point a du sens : le format one-shots de 22 pages sur « S.A. » est évidemment inducteur de cette caractérisation « limitée ». Ceci dit, c’est vrai que le Fauve s’en sortait pas mal, et Cap’ est un soldat, oui (mais perso j’aime bien le Cap un peu plus solaire et lumineux, le côté premier super-héros Marvel, l’équivalent d’un Superman en quelque sorte…). Je n’ai pas encore lu « Endless Wartime », mais je ne doute pas que Ellis avec plus de place fasse un boulot plus fin sur ce terrain-là.
Et puis il y a les exemples à la « Doktor Sleepless », qui détonne complètement par rapport au moule.

Il n’empêche que le modèle Constantine est bien chevillé au corps d’Ellis : je pense par exemple à son roman « Artères Souterraines », où le perso principal est très constantinien, je trouve. Les autres archétypes ne sont pas vraiment présents chez lui (pas de grand perso tragique, ou de naïfs, etc…). Peut-être que ça ne l’intéresse pas du tout, tout simplement.

Je n’ai pas encore lu Artères Souterraines, mais il me semble que son deuxième roman Gun machine, qui sortira chez nous en février 2014, emploie encore l’archétype du privé avec ses casseroles. Je pense aussi qu’il ne creuse pas plus dans d’autres directions (comme il le fait dans Doktor Sleepless ou Freak angels) car cet archétype semble être devenu « sa » voix à lui au fil du temps j’ai l’impression (cf le passage de relais entre Constantine et Spider Jerusalem dans Planetary).