À la différence des meilleures séries du Rebirth dont je guette chaque nouveau numéro chaque quinzaine, Green Arrow fait partie des titres que je préfère lire arc par arc ; à l’unité, même avec le rythme de parution accru, le contenu est trop peu nourrissant et je lâche. Sur plusieurs numéros lus d’une traite (même si « plusieurs » se résume à « deux ou trois », mais formant une histoire cohérente), ça n’en devient pas génial, mais ça peut encore faire la farce. Plus ou moins.
Comme je vois qu’un nouvel arc commence, je vais de ce pas rattraper EMERALD OUTLAW qui a duré plus que les précédents (#12-17). En attendant, quelques avis sur la première douzaine de numéros :
THE DEATH AND LIFE OF OLIVER QUEEN (Rebirth + #01-05)
J’ai plutôt bien aimé l’entrée en matière de la série, qui, selon toute apparence, se joue des attentes liées au reboot, soit les retrouvailles avec une version plus « solaire » du DCU. Oliver vit heureux, quasiment « en famille », avec Dinah et Emiko, et utilise ses ressources financières de façon bénéfique plutôt que de flécher les délinquants à tout-va en serrant les dents. Sur quoi, Percy plante une flèche dans le dos de nos présupposés, et révèle que tout cela était bien trompeur. Ok, je marche. D’autant que (je ne suis pas le premier à le dire) la qualité graphique est au rendez-vous avec le travail d’Otto Schmidt.
Las, la suite n’est pas très originale, ressassant des idées déjà bien souvent vues (le gestionnaire traître, la conspiration de riches vilains masqués…), tout en semblant avoir du mal à assumer pleinement ce retournement (Oliver Queen perd TOUT… SAUF… sa cache à équipements et l’aide fidèle de ses potes pleins de ressources… autant dire qu’on reste loin d’un Batman R.I.P.… Cf. également la façon dont est expédié le retournement de Diggle dans le parc.)
Attention, l’ensemble n’est pas non plus honteux ; il aurait même suffi à ce que la série sorte du lot en d’autres temps (de disettes) pas si lointains. Mais dans le contexte de Rebirth, difficile de ne pas se dire qu’il va falloir faire mieux que ça. Et malheureusement… http://www.bdgest.com/forum/images/smilies/icon_arrow.gif
SINS OF THE MOTHER (#06-07)
Graphiquement on avait déjà perdu en qualité au cours de l’arc précédent en passant de Schmidt à Ferreyra, mais avec Stephen Byrne c’est la plongée. J’imaginais sur le moment que le dessin cartoony était un choix en lien avec l’âge de la protagoniste principale de ce diptyque, mais, outre qu’on a revu Byrne par la suite sur la série, l’histoire racontée ici n’a rien de particulièrement enfantin. Ni de bien enthousiasmant, par ailleurs. Le principal problème de ce mini-arc vient du choix d’entrelacer deux histoires, une dans le passé, une dans le présent, sans rapport entre elles autre que la présence centrale d’Emiko. Prise isolément, chacune de ces deux histoires aurait pu être très correcte sans avoir à y changer grand chose, mais les coupures incessantes pour basculer de l’une à l’autre cassent tout rythme, laissant une impression de trop-peu malgré le côté bavard des dialogues de Percy.
ISLAND OF SCARS (#08-09)
Schmidt revient le temps de re-céder la place à Byrne . Une fois encore l’arc commence bien, déjoue les attentes du lecteur, puis se perd, cette fois avec l’option « vitesse grand V ». Je ne suis pas un fétichiste de la décompression à tout prix, mais là on atteint un tel rythme dans l’enchaînement heurté des situations, des retournements et des incohérences diverses, qu’on a l’impression que Percy s’est fixé comme objectif de pasticher le contenu d’une saison entière de flashbacks de la série télé Arrow puis a condensé le résultat pour que tout arrive en moins d’une journée !
MURDER ON THE EMPIRE EXPRESS (#10-11)
Antithèse du précédent, ce diptyque pose une situation, l’explore et s’y tient. Ça va vite quand même (normal, on est dans un TGV… sous la mer), mais ça ne part pas dans tous les sens et c’est tout de même mieux comme ça. Ce n’est pas parfait non plus - au rayon des bémols on regrettera un Eddie Fyers réduit à un rôle de méchant caricatural, et une fin presque littéralement over the top -, mais dans l’ensemble voilà un récit efficace et d’assez bonne facture, d’autant que Ferreyra assure bien le job côté dessins.