Lobell disait qu’il fallait commencer par des histoires courtes avec des personnages méconnus (il citait l’exemple de son récit sur Shamrock dans Marvel Comics Presents, et même si ce genre d’anthologie s’est raréfié, l’idée est là) avant de passer à de petites séries, qui disposent de plus de liberté. Parce que, comme tu le dis, les grosses séries qui ramènent du pognon conduisent ceux qui sont à la barre à répéter des formules.
Sauf que aujourd’hui, les ventes sont tellement basses que les petites séries, ça n’existe plus. Elles s’arrêtent avant. Une série bimestrielle qui vivote et qui soudain voit arriver un auteur qui chamboule tout, comme Daredevil avec Miller, ou une série sur le déclin pour laquelle on autorise l’auteur à faire ce qu’il veut parce que de toute façon, au point où l’on en est, on n’a plus rien à perdre, comme Thor avec Simonson, ce n’est plus possible.
Lui, c’était un fanboy, sans doute l’archétype du genre. C’est lui qui ramène des formules de personnages issus de l’époque où il n’était que lecteur (son Vision est une réécriture de l’ancien, visuellement), c’est lui qui ramène des formules d’écriture, comme le chapitrage suivant la division de l’équipe en petits groupes (souvent dans les Annuals…). En revanche, c’est lui qui recrute de jeunes scénaristes et qui les laisse travailler dans certaines directions, c’est grâce à lui qu’on a Buckler sur Deathlok, McGregor sur Black Panther ou Killraven, ou même Englehart sur un Captain America politisé.
Les versions déclinées, c’est surtout DeFalco. Et un peu la fin de Shooter, sans doute sous pression de deux choses : l’entrée en bourse de Marvel d’un côté et l’inquiétude légale liée au dépôt de personnages, ce qui explique les variations de costumes pour Thor, Iron Man ou Captain America.
Sauf qu’il l’a fait car il savait qu’il n’aurait pas de droit sur les personnages ni de contrôles sur eux. En tout ca c’est ce qui est dit dans le bouquin sur Marvel.
Ouais, bien sûr, mais sachant que le marché renaissait, on ne peut pas dire qu’il copiait des recettes pour surfer sur le succès. c’est vraiment un réflexe de fanboy.
Comme le montre bien le final de la Kree-Skrull War avec la matérialisation des héros du golden age (correspondant bien plus aux goûts de Thomas qu’à ceux de ce jeune des 60’s qu’est Rick Jones).
One year ago, the Guardians of the Galaxy were destroyed. Their optimistic future shattered by the betrayal of one of their own. Now they ride the space lanes of a lawless corner of the galaxy, trying to outrun their tragedy. Can they rediscover their heroism and humanity on the bleakest frontier? Can they forgive the failures of their past? Or will they fade into the dark.
Je ne sais pas quoi en penser. Ca a des qualités, ça se lit bien, c’est dynamique, mais… pff. Je trouve que l’on s’acharne encore (ENCORE) sur un membre du groupe, sans raison claire hormis le goût du drama, et l’ambiance western n’a pas de sens au-delà du style et de la recherche du style.
Gros mouais, donc.
Sinon, ça raconte que les Gardiens, en roue libre depuis des mois, avec une allure de cowboys fatigués, errent pour « sauver » des gens de menaces programmées et terribles. Mantis est arrivée plus tôt et a selon toute vraisemblance plusieurs « versions » d’elle-même. Ici, elle joue la danseuse de revue tandis que Star-Lord est le lonesome cowboy sec, alors que Gamora est la tireuse badass. Drax joue la brute, Nebula est la commentatrice piquante. Ils tentent de sauver des gens, filent au moment d’un « Grootfall », une chute d’un immense Groot dont les racines se libèrent pour arracher / transformer / dévorer les gens. Les Gardiens sauvent la moitié des gens, et voilà.
Bon, bon, bon… franchement, ça se lit, hein. Colin Kelly & Jackson Lanzing gèrent bien l’ambiance western, les personnages ont des rôles cohérents, c’est dynamique. L’événement est bien amené, l’influence western est complète et fonctionne. Ca se lit bien, et Kev Walker assure aux dessins, avec moins d’ombres et beaucoup de solidité.
Ca se lit bien, mais… je n’adhère ni au fait de « charger » encore un des membres, ni au projet du western juste comme ça. Je ne suis pas dedans.
Bien fait, mais une lourdeur du drama, une approche un peu vaine. Pas sûr de rester longtemps.
Covers by: Marco Checchetto, Miguel Mercado, Kev Walker, Chrissie Zullo, Peach Momoko.
Description: The Guardians are caught in the middle of a civil war! Will the Guardians be able to stop it, or was it already lost from the start? Grootfall is coming, and it does not take sides…!
Un épisode réussi, dans une orientation quand même surprenante et qui m’emballe peu.
Colin Kelly & Jackson Lanzing continuent leurs présentations, avec ici des Gardiens qui se séparent pour voir deux camps d’une guerre difficile. Peter et Mantis vont voir un vieux copain de guerre de Quill, qu’ils alertent de la menace de Grootfall. Le vieux copain, un crabe, refuse de suivre, ça tourne à la bagarre et aux sales coups. Nebula et Gamora essayent de convaincre le camp opposé, informatique, et ça tourne à la bagarre aussi, alors qu’ils volent le Mysterium, le métal mutant objet de la guerre. Ils finissent tous par partir, et Peter reçoit un message crispant de Spartax…
En soi, c’est bien et bien fait. Kelly & Lanzing proposent une orientation différente, avec des personnages usés, blasés, cyniques ; « brisés », presque. Le côté western disparaît ici pour arriver à un épisode de guerre, entre des camps cyniques et sales. Ca fonctionne assez bien en soi, il y a du mystère (où est Rocket ? qu’est-il arrivé à Groot ?), de belles ambiances avec un Kev Walker très inspiré, de très belles planches et des couleurs qui s’adaptent au contexte.
Par contre… bon, clairement, je reste gêné quand les comics « forcent » la ressemblance avec les films. Ici, ça passe encore pour Gamora, mais cette Nebula n’a rien à voir avec celle des comics (le look, un peu, mais surtout le lien avec Gamora, et son côté bionique global), comme la Mantis qui est quasi une hérésie sur le perso’ de base. C’est un peu lourd.
Un bon épisode en soi, mais je ne me sens pas très fan de l’orientation.
C’est un peu le cas depuis la période Bendis, je dirais : quand son run commence, le premier film est en pré-prod et je me souviens d’une interview où il dit s’être rapproché de ce qui était prévu pour le film sur certains points de design et de caractérisation (la veste en cuir rouge de Star-Lord a même fait la transition écran papier pendant son run il me semble), avec Duggan ensuite on est sur la même veine dans les designs et dans le ton on fait même un franc pas en plus sur quelque chose de plus humoristique, avec Ewing on revenait peut-être à quelque chose de plus « cosmique à l’ancienne », et on se détachait des films à la fois dans la compo et dans les concepts qu’on rencontrait, et là on est dans une sorte de continuité qui ne me choque pas plus que ça (limite je trouvais le décalque plus flagrant chez Duggan…).
En tous cas ce début de run me plait beaucoup, j’en serai pour la suite de mon côté !
Covers by: Marco Checchetto, Red Reis, Betsy Cola.
Description: Bittersweet reunion! The Guardians find themselves face-to-face with their old teammate Groot! But he’s not the friend they remember! Will this be a happy reunion or an all-out massacre? It may be the latter, as the rift between this family runs deep.
Ce #3 ne lève pas mes doutes, il confirme l’orientation surprenante, pleine de mélancolie et d’ombres, mais c’est un bon épisode.
Ici, Peter Quill est « invité » à une chasse protocolaire de Spartax, et il décide d’accepter sur demande expresse de sa soeur, nouvelle dirigeante. Il a cependant du mal avec les habitudes bourgeoises et lâches des dignitaires, qui chassent sur une planète détruite par un Grootfall, avec des cibles incapables de se défendre. Ils découvrent une créature du Grootfall qui vit encore, et communique, en invitant les Gardiens à amener Rocket avec eux, pour « comprendre ». Les dignitaires fêtent ensuite leur chasse « glorieuse », et un Peter blasé décide de les anéantir, par principe et vengeance.
C’est complètement désespéré, en fait. On sent clairement que Colin Kelly & Jackson Lanzing veulent montrer des Gardiens à genoux, brisés par des événements révélés à terme, et qui naviguent à vue, en zappant leurs principes. Pourquoi pas, ce n’est pas forcément ce que j’ai envie de lire mais ça fonctionne, surtout ici avec un Peter bien écrit et un échange bien vu avec ce bout de Grootfall.
Graphiquement, Kev Walker continue une très belle prestation, plus colorée qu’on ne peut le penser, et ça fonctionne fort bien.
L’orientation m’interroge encore, mais c’est réussi, solide et complètement mélancolique.
Description: Rocket Raccoon is back…and he’s not happy to see the Guardians of the Galaxy! Where has he been all this time? What’s happened to him? Get ready for a Rocket Raccoon you;ve never seen before!
Troublant mais bien.
Ici, Collin Kelly & Jackson Lanzing se concentrent sur Rocket, shérif d’une planète dans cette galaxie reculée qu’ils protègent de Grootfall. Il dirige un système de défense pour intercepter les astéroïdes Groot avec un assistant robot limité, basé sur Groot. Des religieux adeptes de la mort par Grootfall perturbent l’ensemble et Rocket échoue à sauver ce monde, avant d’être rapatrié par les Gardiens pour aller parler à Groot.
C’est bien, oui. Les scénaristes continuent cette étrange veine de western spatial désespéré, qui trouble mais fonctionne à la lecture. Rocket est bien écrit, les religieux sont une bonne idée et l’ensemble est désespérant mais prenant.
Graphiquement, Kev Walker continue son festival.
Covers by: Marco Checchetto, Kyle Hotz, Luciano Vecchio, Todd Nauck.
Description: The mystery behind Grootfall is revealed. How will this forever change the course of the Guardians? Find out here. Plus: A bonus page written by Jonathan Hickman - Who Are The G.O.D.S.?
Du surplace agréable mais du surplace quand même.
Les Gardiens ont récupéré Rocket et filent cers une zone où plusieurs boules de Groot doivent arriver, car Peter pense pouvoir y parler avec Groot. Les Gardiens n’y croient pas, ils sont brisés et usés. La zone esr un champ de bataille entre les deux camps vus avant, les Gardiens ne peuvent les stopper. Tout le monde finit absorbé par Groot.
Collin Kelly et Jackson Lanzing livrent un épisode utile, pas désagréable mais pas passionnant. Les échanges désabusés entre Gardiens expliquent un peu leur état, l’échec du sauvetage est cependant prévisible comme la fin qui semble un passage obligé.
Graphiquement, Kev Walker continue d’assurer et de livrer des planches intenses et jolies, même si ça manque souvent de décor.