HALLOWEEN : La trilogie de David Gordon Green

Aux dernières nouvelles, David Gordon Green va appliquer la même recette que Halloween à L’Exorciste, avec le développement d’une nouvelle trilogie et le retour de Ellen Burstyn.

Mais sans invalider les suites apparemment.

Revisiter L’Exorciste pourquoi pas, mais y a-t-il vraiment besoin d’une trilogie ?

Et pour les préquels, il choisira le camp de Billy Crawford ou pas ? :stuck_out_tongue:

Les premiers retours de ce « Halloween Kills » sont vraiment pas bons, à ce que j’ai lu (je crois qu’il a été projeté à Venise, si je dis pas de bêtise).

Je n’ai vu que le 1er (la version de 2018), et je n’ai pas envie de continuer. Si le dernier acte était intéressant de par le retournement de certains codes propres au Carpenter, le film était chiant (et le coup du docteur, c’était raté) . Et la « pseudo » brutalité n’est qu’un argument assez pauvre (pour faire « moderne ») qui ne provoque que de l’ indifférence.
Je préfère les versions de Rob Zombie, qui avaient des défauts, mais qui possédaient malgré cela une certaine personnalité.

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Aïe. Méchant rétropédalage qualitatif pour ce deuxième volet de la trilogie de David Gordon Green et Danny McBride… C’est vraiment pas bon.

Je me répète mais j’avais bien aimé le premier film : écrit un peu n’importe comment (notamment du fait de certaines péripéties un peu risibles, mais aussi de réécritures un peu lourdes de l’histoire de la franchise), il déployait quand même de belles idées de mises en scène, avec une belle ampleur générale et un climax malin qui renversait intelligemment les « codes » mis en place par Carpenter.
Ici, l’écriture est encore plus maladroite, voire carrément aux fraises, sans que la mise en scène ne vienne rattraper le coup. Où sont passés ces chouettes plans-séquence assez spectaculaires ? Où est passé la réflexion générale sur le dispositif narratif ? Evaporés. Le film a de la gueule, certes (facture technique correcte, belle photo, quelques plans iconiques) mais c’est tout. Pas « d’idées de cinéma ». Et si on s’amuse à faire le parallèle avec le Carpenter (ce que le film nous invite, de manière contre-productive pour son propre bien, à faire en permanence, à la « faveur » de flashes-back constants qui nous renvoie au film de 78), on se rend compte du gouffre abyssal entre l’approche carpenterienne et celle de David Gordon Green : celui-ci ne parvient (n’essaye ?) jamais de faire plonger la figure de Michael Myers vers une sorte d’abstraction un peu illogique qui faisait pourtant tout le sel de la représentation du Boogeyman dans le film matriciel.
Alors certes, le pur fan de gore trouvera peut-être son compte dans cette séquelle maximaliste au niveau de la violence des scènes de meurtre (très, mais alors très gore, jusqu’à déroger à l’esprit de la saga, en fait) et plus simplement du bodycount un peu délirant (un élément déjà présent dans le premier film, mais poussé à 11 ici). Quand même, ça fait un peu cache-misère.

Car en effet, on a l’impression que Green et Mc Bride (et un troisième acolyte au scénario, un différent pour chacun des trois volets à ce que j’ai retenu) naviguent à vue sur le plan thématique. Le premier film nous présentait une Laurie Strode survivaliste à moitié zinzin qui prenait tout sa mesure à la faveur de l’excellent climax ? Ici, elle est mise hors-jeu de façon extrêmement frustrante, voire gaguesque (toute la fausse piste de l’hôpital, certainement un jeu avec les attentes du spectateur compte-tenu des péripéties du « Halloween II » de Rick Rosenthal). Peu importe que ce soit un détournement des codes, il n’est pas malin et se retourne contre le film.
Idem pour l’exploration de la thématique de l’auto-défense : sur le papier, pourquoi pas ; le film se met à dériver vers le film anti-lynchage à la Fritz Lang période « Furie » mais en dépit du bon sens. Là aussi, il y avait des idées plutôt intéressantes à exploiter (le patient de l’asile psy échappé en même temps que Myers, why not) mais au service d’un développement con comme la lune. Tout ce pan de l’intrigue ne fait de toutes façons que préparer un climax incroyablement bancal, et très mal mis en scène pour le coup : Michael Myers est une allégorie du Mal absolu et triomphant en toutes circonstances ? Très bien, c’est aussi le sous-texte du Carpenter. Mais encore faut-il ménager via l’écriture des moments d’ambiguité où la véritable nature du personnage est sujette à caution : créature surnaturelle ou pas ? Ici, le film répond « non » (par différents biais, tous assez maladroits) tout en assurant une sortie au grand méchant si peu crédible qu’elle défonce la barrière du ridicule. Le filmage doit se faire pataud presque volontairement pour le permettre, un comble.
Plus généralement, je me demande si appliquer un filtre politique si « direct » marche vraiment sur un « Halloween ». On sent la volonté d’un commentaire sur l’Amérique de Trump, mais très grossier. Le premier « Halloween » (j’y reviens en permanence, mais on nous y invite, faut dire) n’était évidemment pas dénué d’un tel sous-texte : Carpenter disait malicieusement « désolé d’avoir mis fin à la libération des moeurs » au sujet de son film, et c’était une façon très élégante d’en souligner le sous-texte (Myers en censeur ultime par rapport aux dérives de la jeunesse). Mais pour que ça marche, il faut que ce soit subtil, éthéré, un peu « abstrait » (l’adjectif qui convient le mieux au film de Big John, décidément). Et pas de façon aussi littérale qu’ici…

Le pire reste la caractérisation des persos. On le sait, c’est un vieil adage pour les fans du genre horrifique : si l’on veut assurer le quota de scènes chocs dans un film d’horreur, il faut compter sur le fait que la grosse majorité des personnages sont de fieffés abrutis, et font tous les mauvais choix. Mais ici, ce trait prend des proportions épiques. C’est tout simplement pas possible. Quelle bande de glands, ces habitants de Haddonfield !!!
Et la tentative, là aussi louable sur le papier, de creuser un peu plus que d’habitude la proverbiale chair à canon des victimes du « monstre » se heurte vite aux limites de l’écriture. C’est pas parce qu’on aura passé 5 minutes de plus que de coutume avec eux avant qu’ils se fassent démastiquer comme des malpropres qu’on a pour autant à faire à des persos profonds. Loin de là (le couple gay… soupir).
De manière générale, je me demande si Green et McBride ont vraiment compris la substantifique moëlle du premier « Halloween ». Le « choix » des victimes par exemple est un peu aberrant, sur le simple plan générationnel (qui comptait évidemment beaucoup dans le sous-texte). Le précédent film de leur trilogie évitait cet écueil…
Et je ne sais pas vous, mais perso je m’en fous un peu de ces persos issus du premier volet qu’on retrouve quarante ans plus tard, sorte de biscuit bizarre pour les fans. On dirait que Green et McBride comptent là-dessus pour ancrer leur film dans une tradition qu’ils ne cessent pourtant de « bafouer » par leurs choix par ailleurs.

Au final : un gros potentiel tant au niveau scénaristique que visuel, gâché par des choix aberrants et une démission sur le plan de la mise en scène. Seule consolation, mais maigre : la mise en place du troisième et dernier volet, « Halloween Ends » (censé se passer quatre ans après les événements de celui-là) promet un face-à-face d’anthologie. Mais pour que ça débouche sur un pay-off satisfaisant, il va falloir revenir à une mise en scène intelligente, où Green se creuse le citron sur ce qui fait tout le sel de cet objet à la fois unique et complètement archétypal qu’est le premier « Halloween ». Je crois que Carpenter peut dormir sur ses deux oreilles.

Le premier teaser de Halloween Ends :

Vu le prémier.
J’ai bien aimé.

En train de voir le second.
Pas mal du tout.

Ce sera donc la fin…jusqu’à la prochaine fois

Pour s’y retrouver dans toute la série :
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C’est assez éclairant sur l’absence totale de cohérence x) .

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Ils se sont servi de la peau de The Spot ?

Tori.

Le cas de Halloween 3 est sans doute le plus remarquable,puisqu’il n’y est même pas question de Michael Myers :sweat_smile:

L’idée, après Halloween II, était de faire de la série une anthologie sur le thème de Halloween.

D’où cette épisode spécial.

Sinon,il n’y a aucun problème de cohérence.
Seulement des partis pris dans l’écriture.

Le 7 se déroulait bien dans la continuité des 4-5-6 et un comics a même été fait avec les personnages du 6 cherchant Laurie Strode après les évènements du 7.

C’est le 8 qui efface les 4-5-6.

Il y a une autre continuité.
Une trilogie de romans situé après le 4 mais incompatible avec le 5.

La bande-annonce finale :

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