Attention à ceux qui se risqueraient à zieuter cette bande-annonce : la fin du premier volet y est copieusement spoilée… Sans surprise, car il semble que ce second volet, dans une logique un peu « Retour vers le futur II », s’appuie grandement sur la connaissance du spectateur du volet précédent, dont il semble que l’on ré-explore les « recoins » ici…
Et concernant ce premier volet, donc : je n’attendais rien de particulier, et j’ai été plutôt agréablement surpris, passant un excellent moment en fin de compte.
Certes, le film (scénarisé par Scott Lobdell, rappelons-le) est loin d’être sans défauts : par exemple, s’il est correctement emballé sur le plan technique, le film est quand même assez platement mis en scène, quand il n’est pas plombé par des choix esthétiquement douteux (effets voyants, inutiles et vulgos, et ne parlons pas de ces choix musicaux atroces…).
De plus, sur le plan scénaristique, le film est quand même assez feignant sur la partie « Un Jour sans fin », se contentant de reprendre presque à l’identique certains des gimmicks du film d’Harold Ramis, comme ce travelling qui se répète tous les matins et permet à l’héroïne de « prédire » ses rencontres…
A part ça, le film est plutôt drôle, et malin, à sa mesure. Il ne révolutionne pas le genre du slasher, mais propose une variation intéressante sur son canevas-type.
Depuis quelques années, les amateurs du genre (dont votre serviteur) le savent bien, deux pistes ont été explorées pour tenter de revigorer le slasher : la veine « méta » et la distanciation humoristique, les deux pouvant d’ailleurs se marier assez bien, comme l’excellente série « Scream Queens » le prouvait sur le petit écran.
C’est bien cette double ambition que tente d’accomplir « Happy Birthdead » (ce titre « français » est tellement con que j’en suis plutôt fan, au final) : le film est très réussi sur le plan de la comédie, bien punchy comme il faut, déglamourisant son interprète principale (pourtant fort jolie et sexy) astucieusement. On passe indéniablement un bon moment et on rigole bien.
Sur le plan « méta », le film est une habile variation sur l’astuce récemment surexploitée de la réflexion sur le statut de la « Final Girl » proverbiale du slasher. Tree, l’héroïne, n’a rien d’une final girl ; elle a au contraire toutes les caractéristiques de la victime anonyme et archétypale du slasher. Elle n’a rien de l’étudiante prude et virginale par exemple, elle est même particulièrement antipathique.
Comme Bill Murray dans « Un Jour sans fin », le « châtiment » digne d’un mythe antique dont elle fait l’objet force l’héroïne à un examen de conscience qui la fait évoluer, passant justement du statut de victime à celui de « final girl » combative et lucide sur elle-même…
Vraiment dommage que l’évolution ainsi amorcée soit plombée par des dialogues bien trop transparents en termes d’intention, et bien cul-cul la praline par-dessus le marché. Et dommage aussi qu’un énorme indice (bien moins subtil que ce que les auteurs devaient imaginer) grille la résolution à une bonne demi-heure de la fin…!! Je ne cherche pas généralement à « prendre de l’avance » sur le film, et suis plutôt du genre à me laisser porter, mais là c’était too much, vraiment.
Mais on passe quand même un bon moment devant ce film, ludique en diable et pas si con qu’il en a l’air.