Bah écoute, selon moi, un éditeur de BD cherche à avoir des planches variées. Avec des changements de cadrages articulés sur des alternances champs / contre-champs, ou gros plan / plan large, ce genre de choses. Surtout dans un métier où la page imprimée est plus petite, composée de moins de cases.
Moi, personnellement, un dessinateur me fait ça, je lui signale le problème.
Je parie que je présente ça à un éditeur et je me fais bouler.
Je regardais à l’instant quelques pages de la série Storm récente, dessinée par Victor Ibañez et Al Barrionuevo (entre autres). Et sérieux, ça bouge beaucoup mieux.
Voyons par l’exemple :
Oh, un zoom. Pourquoi ça marche ? Parce que la distance entre la « caméra » et le sujet change drastiquement, donc là, on sait que c’est volontaire.
Tiens, un autre zoom, entre la case 2 et la case 4. Là encore, ça marche parce que la taille du personnage dans la case change beaucoup. Et la présence de la case 3 entre deux permet de renforcer l’effet, et de montrer la maîtrise, que ce n’est pas un hasard.
Et encore un. Cette fois, ça marche parce qu’il y en a trois, de cases. On voit la caméra qui se rapproche. Et puis aussi, pas de plan incliné pour faire joli : même axe.
Même chose ici : un zoom arrière, avec des éléments immobiles et des éléments mobiles (qui, eux, ne se répètent pas). Un zoom, d’accord. Mais y a mille manières de le faire. Et de bien le faire.
Et je ne parle même pas de la variété de cadrages dans cette scène de discussion…
… ou de la qualité de composition de cette séquence, avec une répartition gauche / droite qui est subtile et élégante.
Des pages de 2015.
L’exigence se relâche ?
Jim