HAWKMAN #1-29 (Robert Venditti / collectif)

Autant le dire de suite : comme je l’ai dit ailleurs, je suis fan du personnage d’Atom, et j’apprécie beaucoup Hawkman ; donc, un numéro où Hawkman plonge dans le Microvers pour deux épisodes d’une aventure de potes avec Ray Palmer, je ne peux qu’aimer.
Donc, au fond, je ne sais pas si je suis objectif en disant que… c’est de la bombe.
Robert Venditti gère parfaitement bien ses deux personnages, en ayant l’intelligence de ne pas attirer trop l’attention sur Hawkman. Atom existe, avec ses spécificités, et il n’est pas le faire-valoir, le copain du héros ; il a ses atouts, son domaine de compétences, et tous deux se nourrissent l’un de l’autre.
Clairement, au fil de leur histoire, il est logique que, face à un problème scientifique, Carter vienne voir Ray ; clairement, bis, il est agréable qu’un auteur moderne prenne le temps de faire ressentir cette évidence dans la discussion entre deux proches, dont l’amitié fait vraie et sincère.
Sur ce point, c’est donc parfait, mais Venditti a aussi la pertinence d’utiliser Atom pour glisser ses idées sur le statut de Héros Cosmique de Hawkman ; et c’est intéressant, en plus d’avoir du sens, en plus d’intégrer ça dans une discussion sympathique, avec de bonnes tournures. En outre, Venditti réutilise des éléments de la JLA de Steve Orlando, et ça fonctionne plutôt bien, avec ce Microvers sauvage et dangereux ; puis un final qui, oui, comme fan d’Atom, me plaît.
Enfin, encore des bravos et louanges pour Bryan Hitch, qui enchaîne son cinquième épisode mensuel d’affilée, avec une qualité réellement constante. C’est vraiment beau, c’est très fluide, avec une belle narration, et de très jolies planches, notamment l’Atom-Cave, et les quatre/cinq planches finales, superbes.
Encore une réussite ; vivement la suite !

Entièrement d’accord.
Très bon épisode, et qui parvient à être d’une clarté évangélique à la fois pour l’intrigue en cours concernant le héros éponyme, mais également pour les infos récupérées des épisodes de Justice League of America : en une bulle, Venditti est plus clair qu’en quatre épisodes d’Orlando.
C’est pas con, c’est fluide, c’est super beau (les doubles pages de Hitch en mettent plein les mirettes), la relation entre les personnages est bien gérée et souriante, on sent vraiment qu’ils se connaissent depuis longtemps, sans que le scénariste ne recoure pour autant au non-dit, aux phrases commencées par l’un et terminées par l’autre. « Nothing about you is normal », dit Palmer à Carter. Et voilà. Nuff said. Les amis acceptent les particularités, et aident. Point.
Dommage tout de même que le lettreur se soit quiché sur un dialogue, inversant les personnages en plaçant les queues de bulles.
Mais autrement, ouais, super épisode, avec une belle variation de pouvoir chez Atom : quelle image !

Jim

Arrêtez de spoiler la qualité de ce titre.

Dans la perspective de redécouvrir Hawkman, je me suis lancé hier dans JSA avec le « Retour de Hawkman » qui n’est qu’une partie du TPB, la première étant « Injustice Society ». J’adore. Et en plus il y a du Rags Morales et Michael Blair. :wink:

Je ne raffole pas de cette série, mais cet arc me plaît bien.

Jim

T’es dur quand même. C’est assez équilibré et l’attention est bien répartie entre les divers personnages. ca traite bien du fameux thème fort chez DC oublié avec le New52, l’héritage, la transmission, etc…

Même la série avec Eaglesham au dessin qui suit?

Non plus.
J’ai toujours trouvé que les personnages n’avaient pas de réelle existence, ils passent leur temps en costumes (Doctor Midnite fait des opérations chirurgicales en costume), les rares moments de détente (genre balade sur la jetée) sont noyés dans la masse. Une série que je trouve complètement surestimée, et quand je m’y replonge pour une raison ou pour une autre, c’est toujours une lecture lourde et pénible.

Jim

J’avoue, pour le coup, que j’ai du mal à envisager les héros DC en détente ou « normaux ».
Pour moi, les héros DC sont des icônes, des symboles, des demi-dieux ; du coup, je n’ai pas de « manque » de ne pas venir leur quotidien, ce n’est pas dans mon approche d’eux. Là où j’y tiens pour les personnages Marvel.

Pourtant, moi qui ai bouquiné les New Teen Titans de Wolfman assez tôt, j’ai en tête les scènes de piscine en maillot de bain, les balades en ville en bras de chemise, ce genre de trucs très claremontiens, certes, mais qui fonctionnent quand même très bien avec pas mal de personnages DC. Ça tient sans doute aussi à nos premières lectures de chacun des univers (je sais que l’une des raisons pour lesquelles j’aimais moins DC, enfant, c’était que les personnages étaient plus inscrits dans la société, Bruce Wayne ou Clark Kent, pour moi, étaient des « riches » en cravate qui n’avaient pas de problème. Et donc qu’on ne voyait pas souvent faire la vaisselle ou les courses. Alors c’était une généralisation abusive liée à la méconnaissance de cet univers, mais ça m’a marqué.

Jim

Je n’ai jamais lu les New Teen Titans…

Sérieux ?
Ah c’est bien, comme série.
Dès le début, c’est pas mal, avec des sujets intéressants et une jolie perversion du thème de l’héritage (qui passe notamment par la figure d’un vilain, voire de plusieurs vilains). Y a de chouettes moments, et les personnages sont bien tenus depuis le début. En revanche, le « vrai » démarrage, c’est « Judas Contract » (qui marque le changement de costume de Dick Grayson), confirmant que la série talonne X-Men (à l’époque). Et sur la durée, les personnages évoluent, mûrissent, grandissent, les batailles prennent de l’ampleur, vraiment, c’est une série qui, selon moi, mérite d’être restée dans les souvenirs. Tout n’est pas génial, c’est un truc qui se développe sur le long terme, mais y a régulièrement d’excellents morceaux, qui construisent une œuvre solide. Et ça se relit très bien.

Jim

Ouais !

Ouais !

J’ai fini le TPB où les scénaristes tentent de donner de la cohérence à la vie de Hawkman. je devrais écrire « des vies ».

Ben, je préfère la simplicité et le concept de Venditti. Dans JSA, la partie « Katar Hol » est intégrée mais pas pleinement. Une super lecture qui me lance sur la série Hawkman de Goeff Johns. :wink:

Hawkman, c’est un « souci » depuis des décennies (surtout depuis l’après Crisis, quand Tim Truman imposait une version extraterrestre alors que partout ailleurs, les autres s’en tenaient à la version archéologue). Il me semble que le patacaisse devient ingérable avec Zero Hour ou Armageddon 2001, l’une de ces « méli-mélo spatio-temporel » dont DC a le secret.
Et la redéfinition s’est faite sur la longueur. Je crois qu’elle commence dans l’arc que tu as lu, et qu’elle continue dans la série régulière (qui est l’un des rares trucs de Johns que j’aime bien). Je me souviens notamment de quelques épisodes où il confronte son héros à la version thanagarienne, ce qui montre bien qu’il ne jette aucune facette du personnage.
À la décharge de Johns, sans son travail sur le personnage, Venditti ne pourrait peut-être pas entamer le travail qu’il fait, en tout cas pas de cette façon. Hawkman, c’est un constant « work in progress »…

Jim

concernant Hitch je trouve son dessin plus détaillé mais beaucoup moins fluide. ( il a effacé toute trace de l’influence Davis). les poses des personnages manquent cruellement d’originalité contrairement aux prises de vues qui sont plus recherchées et assez réussites. (ça reste d’excellente facture mais Hitch est capable de bien mieux). je ne suis pas fan de l’encrage non plus. sinon hâte de lire çà.

Ho, je n’en doute pas. C’est juste que je n’ai jamais eu l’occasion de lire, en fait. DC a longtemps été « mal » édité en France, j’avais toujours quelque chose de plus récent à acheter que les éditions continues de la série et… voilà.
Mais j’aimerais bien, hein. Si Urban sortait ça, je lirais directement.
(faut aussi que j’avoue que, hormis les très gros trucs, je n’ai pas lu tout le run de Claremont sur X-Men, et encore moins Claremont/Byrne…)

Ha oui, durant Zero Hour, il y a la fusion de trois Hawks de mémoire, pour créer un Hawkgod ; incompréhensible, complètement.
J’avais aimé que Johns tente de simplifier, sa démarche était bonne, mais ne réglait pas tout. Venditti, avec son idée si simple et efficace, vient achever le travail !

Heureusement que je suis assis en lisant ça.
Sérieux, c’est de la totale bombe. Je ne dis pas ça parce que je l’ai lu à un âge idéal (dans des conditions parfaites, à savoir deux épisodes tous les trois mois dans Spécial Strange, avec cette sensation de feuilleton idéale pour la série) et que ça m’a profondément marqué, mais aussi parce que, vraiment, c’est formidablement construit, avec des personnages particulièrement vivants, épais, crédibles, et des montées en puissance assez rarement vues à l’époque. Claremont et Byrne ont contribué à transformer l’essai de la période Cockrum (pour faire court, la période Cockrum a fait sonner dans l’esprit des lecteurs des sonnettes sur l’air du « tiens, il se passe un truc », mais c’est avec Byrne que la série est devenue mensuelle et a attiré tous les regards, sur le mode « bon sang, ils ont trouvé la recette »). Il faut dire aussi que personne ne croyait au potentiel de la série, Len Wein s’est barré pour s’occuper d’autre chose parce qu’il était persuadé qu’au bout de six mois, la série retournait à l’oubli dont le Giant Size l’avait tirée. Et donc Claremont, Cockrum et Byrne ont tout tenté, tout balancé, mélangé les genres, proposé des pistes nouvelles, creusé le passé de Xavier, inventé des personnalités novatrices, poussé le concept dans ses retranchements, convoqué des métaphores déjà présentes (adolescence, racisme) qu’ils ont surgonflées… C’était, chez Marvel, « la série où tout est possible » (un mort dès le deuxième épisode de la série régulière !!!), et c’était l’étalon à quoi tout se jugeait.
C’est l’une des rares séries où je me dis, en relisant (et j’y retourne souvent, je l’avoue), qu’il n’y a rien à jeter. Que tous les effets sont maîtrisés. Que les hésitations et les maladresses sont intégrées au récit, que ça ne sent pas le remords, le renoncement, la retouche, mais au contraire qu’ils assument tout ce qu’ils ont posé et qu’ils construisent avec. L’écriture est équilibrée (certes très soap, je comprends qu’on puisse ne pas aimer, mais c’est complètement maîtrisé), le dessin est parfait (tant le premier run de Cockrum que celui de Byrne, au demeurant). Y a pas grand-chose que je tiens en aussi haute estime. Même dans les Captain Marvel de Starlin, je trouve quelques maladresses de dessin dans les premières pages, ou quelques choix narratifs disgrâcieux. Même dans les Iron-Man de Michelinie et Romita Jr, je vois quelques trucs qui auraient pu être mieux (et encore, très peu). Pareil dans les Amazing Spider-Man de Stern. Vraiment, les X-Men de Claremont et Byrne, j’ai beau chercher, je sais pas si ce diamant contient un crapaud. Y a des fulgurances inoubliables : Jean qui change de fringues par contrôle mental afin d’éviter une conversation, Scott qui jette son café au visage de Wolverine, Kurt qui se demande combien il peut y avoir de déments disposés à détruire le monde pour le plaisir de régner sur un tas de cendres, Logan qui dévoile son nom… Y a aussi un sens des cliffhanger qui est incroyable. Vraiment, c’est un morceau extraordinaire de l’histoire du genre, et son caractère inoubliable est bien mérité.

Je suis assez d’accord. Il a aussi une capacité à l’expliquer clairement dans les dialogues. Ce qui n’est pas simple, malgré les apparences. Et j’aime aussi cette idée selon laquelle sa version du personnage est dans la continuité à la fois des dissonances et incohérences du passé, mais aussi des tentatives de rangement opérées précédemment (celle de Johns, notamment). Il redéfinit sans rien jeter. J’aime bien.

Jim

Je n’en doute pas, et au fond je le sais : j’ai lu plusieurs bouts, et j’ai beaucoup aimé ; mais je n’ai jamais eu l’opportunité de tout lire d’un coup, en fait.
La « faute » à un manque d’opportunités, et les Intégrales Panini trop chères. Et il est quasiment inclus dans mon contrat de mariage que je ne peux acheter des recueils X-Men qu’en VF :slight_smile: (Madame adore, connaît mieux que moi, mais ne lit qu’en VF).

Oui, rien n’est jeté, tout est intégré. Cette idée de « temps-océan » développée dans le dernier numéro est autant très bonne (ça se tient, j’aime l’idée), que très pertinente et pratique pour le personnage ; tout est réglé là, en fait. Et ça se lie complètement au thème du champion éternel, qui risque sûrement de se rapprocher de Moorcock.

Tant mieux, tant mieux. Quand tu attaqueras, tente de savourer dans l’ordre. La période Claremont, elle est longue, elle part parfois dans des directions radicales, mais c’est un feuilleton qui donne encore plus de plaisir en étant lu dans l’ordre.

Clairement.
La scène chez Madame Xanadu, dans le premier épisode, m’a laissé sur le cul, j’ai immédiatement pensé à ça.

Jim

À propos des New Teen Titans:

Je ne crois pas avoir jamais lu une indication en ce sens, mais oui, ça fait clairement partie des gros « manques » les plus évidents dans la période « classique » de DC qui restent à combler pour le lecteur francophone — comme Urban a commencé à en combler d’autres.