HOMELAND (Saisons 1-8)

Je viens de faire une recherche sommaire, et je n’ai rien trouvé de probant concernant le passage à une nouvelle intrigue…

Par contre, une info assez étonnante glanée à la faveur de cette recherche : le Liban envisagerait de porter plainte contre la production du show, du fait de l’image renvoyée par celui-ci !! A l’époque, « 24 » évitait soigneusement ce genre d’embrouilles en ne citant jamais les pays concernés…du moins au Moyen-Orient, puisque les Chinois et les Russes étaient explicitement nommés, et pas vraiment présentés sous leur meilleur jour.

Je suis également tombée sur le phénomène Homeland. Le scénario est excellent mais ce n’est pas le gros point fort à mon avis de la série, pour moi, c’est Claire Danes, son jeux est absolument époustouflant. Il ne me semble pas avoir déjà vu une actrice qui vivait autant son personnage, d’ailleurs, lors d’une interview, elle a avouer qu’être dans la peau Carrie Mathison lui demandait beaucoup, voire trop, d’énergie. Je suis d’ailleurs ravie qu’elle est récemment été récompensée aux Emmy, c’est largement mérité.

Je me demande si je ne préfère pas Anne Hathaway dans ce rôle:mrgreen:

C’est très marrant…! Hathaway est excellente.

Excellent, comme quoi, elle a bien fait de raccrocher ses robes de princesses, elle a un vrai potentiel comique! XD

Le pire c’est que c’est vraiment ça!!! Excellentissime.

Merci Marv :laughing:

Vu l’épisode 8.
Au 2/3 de la saison, on peut tirer je crois un bilan en cours de route.

Franchement, même si j’ai adoré le premier tiers de la saison, il pouvait faire craindre une « 24-isation » du show, avec une accélération des péripéties et des entorses graduellement importantes à la crédibilté de la série.

Finalement, ce travers n’apparaît pas vraiment : à partir de l’épisode 5 (tendu comme un arc, mais pauvre en rebondissements - ce n’est pas une critique de l’épisode en question, je précise), le rythme redevient plus pépère, mais la série ne regagne pourtant pas l’authenticité qui semblait être la sienne sur la saison 1 par exemple.
J’ai l’impression de voir un peu plus facilement les grosses ficelles de l’écriture, et du coup, le spectre « 24 » revient, pas par la grande porte mais par la fenêtre (l’arc narratif concernant Dana rappelle un peu les déboires de Kim Bauer, toutes choses égales par ailleurs).

D’autre part, je ne sais pas si c’est l’hilarante vidéo (une parodie très juste du S.N.L.) postée par Marv plus haut qui influe, mais j’ai tendance à voir le comique involontaire de certaines situations, par exemple dans cet épisode 8

lorsque Carrie et Brody baisent dans le motel et que leurs ébats sont diffusés à l’équipe en planque.

J’ignore si cette scène était censée provoquer le malaise, moi elle m’a fait rire. Mais c’était peut-être le but recherché auquel cas je dis bravo. Et peut-être que la série est devenu suffisamment culturellement « signifiante » pour générer ses propres clichés, tout simplement. Par exemple :la femme de Brody ne voit pas en sortant de chez elle ce gros fourgon noir aux vitres fumées, vraiment ?

Je précise que les réserves que j’émets ici ne sont pas de nature à me faire lâcher le show, que je trouve toujours intense, remarquablement interprété et mis en scène (pour de la télé) : je suis simplement un peu moins impressionné, c’est tout.

Attendons la fin de la saison 2, le cliffhanger de la fin de l’épisode 8 annonce une fin de saison haletante !

[quote=« Photonik »]
J’ai l’impression de voir un peu plus facilement les grosses ficelles de l’écriture, et du coup, le spectre « 24 » revient[/quote]

Il ne s’était tout de même pas cantonné à hanter les couloirs de la première saison, on le discerne toujours en embuscade dans chaque épisode.

Oui, c’est vrai.
Mais ça ne me gêne pas autant que je l’aurais cru, bizarrement. A croire que « 24 » me manquait…

Pervers !

T’as vu ton oeil, mec!? C’est toi, le pervers! :wink:

Bon, j’ai maté le 11ème (et avant-dernier épisode) de cette saison, et à ce stade, à moins d’un dernier épisode d’anthologie qui nous retourne comme un gant, je pense pouvoir tirer un bilan, et c’est une semi-déception…

La « 24 »-isation du show se confirme dans la dernière ligne droite (on est nombreux à avoir ce ressenti, je crois), et si nos attentes sont comblées (il se passe grosso modo ce qu’on espérait), elles ne sont en rien transcendées. Ainsi :

toute l’intrigue autour de Abu Nazir est bouclée, avec la mort de ce dernier ; comme on pouvait s’y attendre Saul est placardisé par Estès (j’attendais mieux autour du perso de Saul, j’ai même eu un petit frémissement en voyant la détecteur de mensonges, remember une intrigue irrésolue de la première saison…à moins que dans le dernier épisode…?) ; la famille Brody implose comme de juste, et le sort de Walden est réglé aussi

Tout ça est plutôt dense au final (alors que les scénaristes aurait pu faire traîner la moitié des arcs narratifs vers la troisième saison), l’interprétation est comme à l’accoutumée d’un très haut niveau, ainsi que la réal :

le plan où Abu Nazir est à genoux, dos au spectateur, devant les troupes du F.B.I. dont on ne perçoit que les lampes-torche est magnifique

Tout ça est très bien fait donc, mais ça manque un peu de piquant je dirais, de surprises. Et je ne fais pas forcément référence à des twists de malade à foison (même si j’en suis friand), mais aussi et surtout de passages un peu « autres » auxquels la série nous a habitué, et il y en a quand même encore, y compris dans ce 11ème épisode :

quand Brody s’écroule en larmes à l’annonce de la mort de Nazir sous les yeux médusés de son entourage

Une série de haut niveau, mais : peut mieux faire, j’ai envie de dire…

Malgré ses défauts, je garde mon baril de Rubicon.

J’aimais bien Rubicon, mais Homeland, c’est nettement au-dessus quand même. La saison1 était meilleure parce que Brody restait un mystère jusqu’aux derniers épisodes… La saison 2 tient tout de même la distance. La seule sous-intrigue pas méga utile, c’est celle de la fille et de son chauffard de boyfriend.

Ah, moi c’est comme Louis : j’aime beaucoup « Homeland », mais dans un registre assez similaire, « Rubicon » me paraissait plus fort (et surtout plus beau, plus envoûtant).

Alors c’est clair, cette saison est très loin d’être bonne à jeter aux orties, mais j’en attendais plus.
L’exemple de la sous-intrigue inutile que tu évoques, c’est le genre de scories (qui renforcent encore le côté « 24 »-like, rappelez-vous, Kim Bauer, formidable…) que la saison 1 évitait.

Mais j’avoue que je chipote un peu, j’étais très impatient à chaque épisode de cette saison 2 d’en savoir plus, et c’est d’ailleurs encore vrai pour l’épisode 12…

Ouais ben…tu vas être déçu…

Il est déjà visible ??

Oui vu hier soir, et, c’est un peu ce à quoi fallait s’attendre… :confused: j’en dis pas plus mais on en reparle dés que tu l’as vu

Bon, ben…c’est vu, et franchement je ne sais pas vraiment quoi en penser ! Mes sentiments à l’égard de ce final sont à l’image de toute la saison 2 : on ne peut pas vraiment dire que ce soit mauvais (et même loin de là), mais je suis globalement déçu…

Pourtant objectivement la saison regorge de bons moments : l’épisode 5 (le long interrogatoire), le 9 (le moment où toutes les intrigues arrivent à « maturation », et on a un épisode où pratiquement tous les échanges dialogués comprennent un personnage qui ment à un autre, c’était pas mal vu), et cet épisode 12, donc, plus long que les précédents.

Les bons points : toujours un niveau de jeu de la part des interprètes assez stratosphérique. Mention spéciale à Mandy Patinkin, époustouflant dans le registre de « l’understatement », et capable de jolies modulations avec sa voix (j’ai vu qu’il avait une formation de chanteur lyrique) qui enrichissent considérablement son jeu, comme lors du coup de fil de son ex, par exemple.
Quelques jolies trouvailles

les offices religieux « parallèles », de même que la mise en rapport de l’immersion et de l’explosion, le traitement de Quinn, même si son retournement est assez soudain, ça en fait un beau perso, et ce final de malade plus remuant que tout ce à quoi la série nous avait habitué, avec un plan jamais vu dans « 24 » (pour faire un parallèle de plus en plus pertinent), Saul au milieu des 200 « bodybags »

font de l’épisode en lui-même un excellent chapitre de l’histoire. Mais !

Car il y a un (plusieurs) mais : il est évident que les showrunners ont commis (selon moi en tout cas) des erreurs d’orientation globale de la série :

la love-story en plus d’être très peu crédible (passe encore) occupe vraiment beaucoup trop de place, et dans l’épisode et dans toute la saison ; et surtout, surtout, la série change complètement d’angle par rapport à l’approche « thriller psychologique paranoïaque qui prend son temps » et verse de plain-pied dans le « 24 »-like, sans complexes. C’est pas désagéable, mais c’est dommage.
D’autre part, autant j’avais salué l’audace scénaristique dont l’épisode 4 avait fait montre (dénouer l’intrigue dont on attendait qu’elle s’étire sur toute la saison), autant en cette fin de saison, les auteurs font marche arrière en réinstallant Brody dans l’ambiguïté et Carrie dans le doute: un pas en avant, deux pas en arrière, quoi.

La saison 3 ne sera donc pas si déconnectée des enjeux des deux premières, loin de là

et Brody est en phase de « jackbauerisation » avancée, là. D’autre part (je me mouille un peu) je vois mal comment Saul ne pourrait pas être le bad guy final : que foutait-il aux obsèques de Nazir alors qu’on rendait hommage à Walden ?? Et les scénaristes ont peut-être un brin trop insisté sur sa phobie des détecteurs de mensonge…

Voilà, ça fait un peu foutoir comme avis sur la question.
J’ai vu que le web s’était un peu scindé en deux, entre les déçus de cette saison 2 et ceux qui, même quand ils étaient dubitatifs jusque là, ont adoré ce final « explosif », le préférant largement au final moins spectaculaire (mais plus subtil selon moi) de la saison 1.
Pour moi, « Homeland » est passé de « série exceptionnelle » à « série certes au-dessus du lot (interprétation, réalisation, etc…) mais n’ayant pas tenu toutes ses promesses ».
Et toi, Silverfab, qu’en as-tu pensé ?