Bon, ben…c’est vu, et franchement je ne sais pas vraiment quoi en penser ! Mes sentiments à l’égard de ce final sont à l’image de toute la saison 2 : on ne peut pas vraiment dire que ce soit mauvais (et même loin de là), mais je suis globalement déçu…
Pourtant objectivement la saison regorge de bons moments : l’épisode 5 (le long interrogatoire), le 9 (le moment où toutes les intrigues arrivent à « maturation », et on a un épisode où pratiquement tous les échanges dialogués comprennent un personnage qui ment à un autre, c’était pas mal vu), et cet épisode 12, donc, plus long que les précédents.
Les bons points : toujours un niveau de jeu de la part des interprètes assez stratosphérique. Mention spéciale à Mandy Patinkin, époustouflant dans le registre de « l’understatement », et capable de jolies modulations avec sa voix (j’ai vu qu’il avait une formation de chanteur lyrique) qui enrichissent considérablement son jeu, comme lors du coup de fil de son ex, par exemple.
Quelques jolies trouvailles
les offices religieux « parallèles », de même que la mise en rapport de l’immersion et de l’explosion, le traitement de Quinn, même si son retournement est assez soudain, ça en fait un beau perso, et ce final de malade plus remuant que tout ce à quoi la série nous avait habitué, avec un plan jamais vu dans « 24 » (pour faire un parallèle de plus en plus pertinent), Saul au milieu des 200 « bodybags »
font de l’épisode en lui-même un excellent chapitre de l’histoire. Mais !
Car il y a un (plusieurs) mais : il est évident que les showrunners ont commis (selon moi en tout cas) des erreurs d’orientation globale de la série :
la love-story en plus d’être très peu crédible (passe encore) occupe vraiment beaucoup trop de place, et dans l’épisode et dans toute la saison ; et surtout, surtout, la série change complètement d’angle par rapport à l’approche « thriller psychologique paranoïaque qui prend son temps » et verse de plain-pied dans le « 24 »-like, sans complexes. C’est pas désagéable, mais c’est dommage.
D’autre part, autant j’avais salué l’audace scénaristique dont l’épisode 4 avait fait montre (dénouer l’intrigue dont on attendait qu’elle s’étire sur toute la saison), autant en cette fin de saison, les auteurs font marche arrière en réinstallant Brody dans l’ambiguïté et Carrie dans le doute: un pas en avant, deux pas en arrière, quoi.
La saison 3 ne sera donc pas si déconnectée des enjeux des deux premières, loin de là
et Brody est en phase de « jackbauerisation » avancée, là. D’autre part (je me mouille un peu) je vois mal comment Saul ne pourrait pas être le bad guy final : que foutait-il aux obsèques de Nazir alors qu’on rendait hommage à Walden ?? Et les scénaristes ont peut-être un brin trop insisté sur sa phobie des détecteurs de mensonge…
Voilà, ça fait un peu foutoir comme avis sur la question.
J’ai vu que le web s’était un peu scindé en deux, entre les déçus de cette saison 2 et ceux qui, même quand ils étaient dubitatifs jusque là, ont adoré ce final « explosif », le préférant largement au final moins spectaculaire (mais plus subtil selon moi) de la saison 1.
Pour moi, « Homeland » est passé de « série exceptionnelle » à « série certes au-dessus du lot (interprétation, réalisation, etc…) mais n’ayant pas tenu toutes ses promesses ».
Et toi, Silverfab, qu’en as-tu pensé ?