HULK PAR BRUCE JONES t.1-2 (Jones / Collectif)

Non, parce que j’ai entendu qu’en dehors de l’intro et du mariage avec Tornade, ce n’était pas extraordinaire, mais je me prendrais peut etre le tome de 500pages a 30€ en V.O. a un moment pour compléter ma collection Black Panther.
( A peu prés dans ces eaux là, je trouve que ce qu’il fait sur le Thor de Jurgens est pas mal aussi)

Justement, il ne fait que l’intro, JR².

Je l’avais lue en VO à l’époque. Romita était terriblement bon.

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*couverture à venir

HULK PAR JONES & DEODATO JR T02
Auteurs : Jones, Deodato Jr
Marvel Icons, 544 pages, 36,95 €
Bruce Banner est toujours en fuite et la paranoïa est à son comble. Les révélations se succèdent sur l’identité du mystérieux M. Blue, l’implication de Doc Samson ou sur l’organisation derrière le complot tandis que Hulk doit faire face à l’Homme Absorbant ou à Iron Man. De nombreuses révélations jalonnent la suite et fin de la prestation de Bruce Jones et Mike Deodato Jr sur le Géant de Jade.
(Contient les épisodes US Incredible Hulk (1999) 55-76 , publiés précédemment dans les albums MARVEL MONSTER : HULK 1-2)
SORTIE LE 16 AOÛT

La couverture du tome 2 :

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Elle claque, mais c’est pas une des covers du run il me semble ?!

C’est la couverture du #67 :

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Si si, tu es clair.
Bon, précisément, il me semble que la série n’était pas mal traduite, à ce niveau (quoique, ma lecture VF remonte à loin, je ne sais plus). Ce que j’ai reproché à la gestion de Panini, c’est de commencer cette période en kiosques, puis de passer en albums, pour finir en « monster ». C’était chiant à suivre, ça donnait un aspect dépareillé à la collection… À la même période, en gros, j’aimais beaucoup les Incredible Hercules de Pak et Van Lente et les Miss Marvel de David Reed. Et dans ces deux cas-là, c’était pire parce que Panini sélectionnait les arcs qui l’intéressaient : le résultat, c’était une VF bordélique et incomplète.
Donc dans le cas précis des Hulk de Bruce Jones, c’est moins la qualité littéraire de la trad que l’aspect formel de sa présentation auprès du public qui m’a fait lâcher l’affaire.

Après, les références américaines (ou d’autres pays, l’argument étant valable pour n’importe quoi), en tant que traducteur et responsable éditorial, je suis partagé. En fait, selon moi, tout dépend de ce que la référence veut dire, tout dépend de sa fonction.
Prenons par exemple une bande dessinée qui ferait référence aux plateaux télé de David Letterman (je prends cet exemple parce que le présentateur a longtemps officié et figure parmi les clins d’œil fréquents). La première question, déjà, c’est de savoir s’il apparaît dans la BD. Si, par exemple, les Vengeurs sont sur le plateau de son émission, bon, bah là, c’est clair, on met tel quel. En plus, la dimension visuelle aidera à faire comprendre.
Là où c’est plus problématique, c’est s’il n’apparaît pas. Et selon moi, on n’est pas obligé de calquer tel quel. Parce que la question, c’est de savoir si la référence insiste sur l’aspect Letterman ou sur l’aspect plateau télé / talk show. Selon moi, le boulot du traducteur, c’est de déterminer ce point, et ensuite de décider si c’est accessible au lecteur, si c’est compréhensible. Et, très sérieusement, si l’info importante est « émission télé », je ne suis pas convaincu qu’il faille citer tel quel Letterman et son émission. Il y a vingt ans, je t’aurais répondu qu’on peut trouver un équivalent. Aujourd’hui, je te dirais qu’on peut préférer des périphrases. Genre rendre « faire la une de Letterman » par « faire la une des talk shows » ou « faire la une des émissions télé ».
Tu me diras, et sans doute à raison, que Letterman, c’est une référence connue. Mais il y a plein de trucs qui sont moins connus, moins clairs, ou carrément pas transposables parce qu’il n’y a pas d’équivalent, parce que c’est un truc typiquement américain (ou typiquement japonais, italien, ouatéveur…). Selon moi, le boulot du traducteur, c’est de faire en sorte que le lecteur à qui il destine sa VF ait le même genre de réaction que le lecteur de VO. L’un des pires trucs, en général, ce sont les blagues. Ou les comptines. Les jeux de mots, les vers de poésie, ce genre de choses. J’ai récemment discuté avec un traducteur au sujet d’un comic book ou l’un des personnages réagit d’une manière précise à une histoire pour enfants. Le traducteur a décidé de changer tout ça et de remplacer par une comptine française. Il a donc fallu qu’il retravaille plusieurs passages de la bande dessinée, et grosso modo qu’il « réécrive », afin d’arriver à un résultat où chacun des effets trouve un équivalent dans sa VF. Selon moi, ça marche très bien.
C’est le vieux principe dont parle souvent Jean-Claude Zylberstein, directeur de collection de « domaine étranger » et « grands détectives » chez 10/18. Il explique que les traducteurs peuvent traduire soit en respectant la lettre du texte d’origine, soit en respectant son esprit. Dans bien des cas, on peut faire les deux, mais il arrive fréquemment que les exigences de la traduction conduisent à s’éloigner de la forme pour s’approcher du fond. Et là, en tant que directeur de collection, il préfère les traducteurs de la deuxième catégorie, qui triturent un peu le texte afin d’en restituer la signification et la tonalité, quitte à changer des trucs dans la dimension formelle.
Enfin, dernier point, en tant que traducteur, je déteste les notes de bas de case, qui constituent souvent un aveu d’échec. Il est très très très rare qu’on ne puisse pas résoudre les problèmes et rendre accessible la VF. Même s’il arrive parfois qu’on ne puisse pas faire autrement, bien sûr.

Ici, il y aura tout le temps quelqu’un pour trouver ce qu’on cherche : c’est formidable !
:wink:

Jim

Oui effectivement tu as raison pour la traduction. Déjà, ce n’est pas un métier facile.

Et oui, je cherchais car ayant les 8 volumes, j’avais manqué les débuts et les fins, vu que ces volumes commencent au numéro 34 et terminent au numéro 49… Alors il y a de quoi se réjouir de pouvoir me procurer l’histoire au complet ! :wink:

Ah, oui, j’ai pensé à l’humour, et oublié les vers… Ça, c’est galère : il faut que ça rime, mais aussi respecter une métrique (traduire un haiku est impossible, par exemple, tant c’est un type de poème inadapté à la langue française).
Lire Alice au pays des Merveilles en VF est un supplice quand on connaît la VO (je ne sais pas s’il y a eu des retraductions récentes, mais ça vaudrait le coup…), entre les références (parfois oubliées des Britanniques eux-mêmes), les jeux de mots, le jeu sur la forme du texte (la « long tail » / « long tale » dont le texte ondule pour prendre la forme de la queue de la souris…), les mots-valises et les mots inventés !
Bref, un vrai défi pour un traducteur (Heureusement, le style est, lui, assez accessible).

Tori.

Pour B.C., Jérémy Manesse avait dit qu’il avait carrément recréé des pans entiers de dialogues, car il y avait des jeux de mots intraduisibles (pour lui … donc je le crois aisément)

Dans le genre, je viens de me rappeler du début d’un roman (c’était Les Larmes du Dragon de Dean Koontz) dans lequel deux flics traquent un tueur qui ne réagit qu’en dialoguant avec lui en utilisant des titres de chansons de Elvis. La solution fut de mettre en parenthèse le titre original

J’ai la flemme d’aller vérifier (pourtant, c’est dans un rayon pas bien loin), mais il me semble qu’il y a plusieurs traductions, ouais.

Jim

Oui, mais je parlais de traductions récentes

Bon, apparemment, il y en a eu :

Tori.

Ah, et j’ai trouvé cet article (enfin, déterré grâce aux archives d’Internet) :

Tori.

Et qui te dit que mes éditions ne sont pas récentes, hein, hein ?
Je dirais que mon édition la plus récente doit avoir quinze ou vingt ans, cela dit (et toujours la flemme d’aller vérifier).

Jim

Tu me parlais simplement de « plusieurs traductions »… ~___^
Une édition récente ne signifie pas une traduction récente, d’ailleurs.

J’ai plusieurs éditions en anglais et une (ou deux ?) en français, mais aucune n’est récente…

Tori.

J’avais racheté une édition bilingue du temps de Semic : c’est l’un des textes les plus cités (et quand on traduit Batman, on risque de tomber sur le Chapelier Fou), et donc je m’étais qu’un édition récente, avec une traduction récente, c’était pas mal pour trouver des formules. Avec plusieurs éditions qui donnent donc accès à plusieurs traductions, ça multiplie les choix.
Après, oui, une grosse quinzaine d’années est passée, depuis.
« Récent », c’est flou : je viens de m’apercevoir que le dictionnaire que je pensais « récent » et que j’utilise tous les jours est déjà de… 2016.

Jim

Dans le cas de Incredible Hulk, sans doute que les changements de format sont à imputé aux chiffres de vente de leur tentative d’un magazine dédié au géant vert. J’en conviens que la suite est bordélique (et les Monsters peut-être onéreux pour certaines bourses, peut-être aurait-il été plus judicieux d’opté pour des HS ou de réintégrer la série à un mensuel), mais au moins on a tout eu, alors que pour Ms. Marvel et Incredible Hercules on n’a même pas eu droit à de vrais galops d’essai pour les séries.

Ca me parait être la solution la plus simple à adopter dans pas mal de cas, évitant ainsi de sortir le lecteur du récit inutilement ; par exemple, il y a vingt ans, tu aurais donc mis Fogiel ou Ardisson si on suit ta logique, ce qui aurait pu en dérouter plus d’un parmi nous. :wink:

Par contre j’imagine que c’est plus compliqué si la référence culturelle a un but précis, du genre si on compare un perso à un sportif non pas juste pour dire qu’il est athlétique mais qu’il a des caractéristiques qui rappellent ce sportif (comparer quelqu’un à Hussein Bolt parce qu’il est très rapide à la course, ou à Zidane s’il est très rapide au coup de boule°), ce qui obligera à trouver des équivalents plus ou moins heureux suivant les goûts de chacun.

Ca me rappelle un cas qui m’a marqué : dans sa traduction pourtant excellente de Y, the Last Man, Jérémy Manesse a laissé un WWJD dans une case, une note de bas de page expliquant qu’il s’agissait de l’expression « What xould Jesus do? » très populaire aux USA. Je me suis toujours demandé si c’était un vrai aveu d’échec, ou si Jeremy n’avait pas juste été victime de la malédiction de la bulle trop petite pour offrir une traduction correcte.

Concernant les note de bas de page, elles me dérangent étrangement moins dans les romans que dans les BD, peut-être parce qu’elles s’accordent davantage avec un récit entière en prose que dans une BD où elles sont majoritairement utilisées durant des phases de dialogue. Encore que, si c’est acceptable dans un livre regorgeant de références auxquelles on ne peut échapper pour apprécier le récit, c’est plus délicat dans d’autres cas, notamment lorsqu’il s’agit d’univers de fiction se passant dans d’autres mondes que le nôtre. J’ai en mémoire l’une des seules notes de bas de page - si ce n’est la seule, je n’en ai pas vu d’autres en feuilletant rapidement ma grosse intégrale illustrée - dans la première traduction de Francis Ledoux du Seigneur des Anneaux, où l’auteur explique que Bilbon a offensé un invité en écorchant son nom de famille « Proudfoot » qui devient « Proudfeet » au pluriel. Cette confusion n’a ici aucun sens puisque nous sommes non seulement dans un univers où la langue anglaise n’existe pas (ce qui justifie qu’on traduise/francise tous les noms de famille, toponymes, etc…), mais qu’en plus Tolkien présentait le SdA comme une traduction qu’il aurait réalisé d’un livre ancien écrit dans une autre langue !

° Oui, je n’y connais rien en sport, donc je n’ai que des références bateaux d’il y a quinze ans. Cette note de bas de page est donc bien un aveu d’échec !

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Ce sont les trois exemples qui ont contribué à me faire lâcher la VF.

Meuh non.
J’aurais mis « Drucker ».
:wink:

On peut encore passer par la périphrase. Tout dépend de l’importance de la référence, si elle a des répercussions quelques pages plus loin, tout ça.
Et ouais, les clins d’œil sportifs, purée, non, quoi !

C’est possible aussi. Même si, avec l’outil informatique, le problème se pose de moins en moins.
Mais c’est peut-être un mélange des deux : il a peut-être cherché une périphrase explicite qui, hélas, n’était pas au format.

Ou tout simplement elles s’intègrent dans le « gris typographique » plus joliment.

Jim