À peine.
Plus sérieusement, c’est la même imagerie depuis le Crisis de Wolfman et Pérez (qui elle-même pioche à des trucs déjà anciens à l’époque). Sérieux, c’est chiant.
Les mecs, ça fait trente-cinq ans qu’ils détruisent, reconstruisent, simplifient et recomplexifient le Multivers. Qui ne devrait être qu’un outil narratif, pas une fin en soi. Ce qui démontre qu’ils ne savent pas quoi en faire.
Alors que, quoi en faire, c’est pourtant simple : rien. Ne pas y toucher.
Multiversity, comme souvent chez Morrison, c’était une manière nouvelle de regarder des choses anciennes.
Là, visiblement, non.
Certes, ce sont des extraits choisis, mais bon, l’arrivée du berceau de Kal-El ou Flash qui court, sérieux ?
Pour Final Crisis comme Multiversity, DC s’est bien appliqué à ne pas exploiter (si ce n’est ignorer) ce que Morrison proposait.
Exactement : le Multivers existent, et les scénaristes l’utilisent quand ils en ont envie, et on arrête de vouloir le réécrire en permanence. Ce que fait Marvel quoi !
Sympa’, mais très redondant.
C’est sympa’, parce que Joshua Williamson sait raconter une histoire et flatter le fan. On a donc Batman / Thomas Wayne qui s’échoue mystérieusement sur Terre-23, on croise Justice Incarnate (plus Justice LEAGUE Incarnate, d’ailleurs ?) avec quelques passages rigolos (« je veux voir Flash » « lequel ? » « Barry Allen » « lequel ? »). On croise aussi l’équipe « secrète » formée par Martian Manhunter, Lex Luthor, Mr Terrific, Talia, Hawkgirl, Alan Scott, Vandal Savage qui gère les grosses crises, avec ensuite Alan qui veut du temps en famille mais l’hôtel de la JSA explose, et Jade disparaît mystérieusement. On a Barry qui parvient à la mystérieuse Terre-Omega où Darkseid a tué la Quintessence, et il semble être corrompu par Psycho-Pirate et son nouveau maître, qui veulent l’utiliser pour leur ramener quelqu’un. Et on a Roy Harper qui tente de vivre une existence normale, alors que les gens ont des frictions entre eux car certains se souviennent de Dark Nights : Death Metal et pas d’autres. Mais Roy est attaqué par un groupe inconnu, et s’en sort en bénéficiant d’un anneau Black Lantern, carrément.
Ca se lit bien, c’est dynamique, c’est fluide, les enchaînements sont bons et Xermanico livre de belles planches, autant lisibles que jolies à regarder.
Mais… mais c’est que du fan-service, en fait.
Que ça soit l’énième réutilisation du Batman de Flashpoint, ou bien Justice Incarnate, ou encore la réutilisation de celui que Barry croise, ou enfin le final, tout ceci n’est que clins d’oeil et coups de coude aux fans. Ce n’est pas désagréable, hein, mais ça devient trop voyant et redondant.
Le fameux « Worlds Will Live » résonne au début, et j’avoue que je n’en peux plus du délire Crisis. On apprend qu’une autre Crisis arrive, et j’en suis déjà soûlé. Là, Williamson prépare bien le terrain, mais ça me lasse déjà après Dark Nights : Death Metal.
C’est sympa’, mais c’est trop fan-service pour moi. C’est dire.
J’y ai repensé sérieusement en parlant de ça durant le dernier podcast de Comics Office et, hormis Blackest Night, Salvation Run et Amazons Attack, je n’ai pas souvenir d’un événement DC post Infinite Crisis qui n’évoque pas un changement de Réalité ou le Multivers.
On a bien sûr des événements comme Sinestro Corps War (qui est concentré sur les deux titres Green Lanterns d’alors), New Krypton (concentré sur les titres Superman), Battle for the Cowl, mais ça reste cantonné aux franchises. Idem pour le New 52, avec la Cour des Hiboux, Death of the Family ou même le Trône d’Atlantis.
Forever Evil évoque le Multivers, comme Futures End, Convergence, Dark Nights : Metal, Doomsday Clock, Dark Nights : Death Metal.
Sincèrement, hormis Blackest Night, je ne vois pas de vrai événement d’ampleur DC depuis 2005/2006 qui ne concerne pas la Réalité ou le Multivers.
C’est lassant.