INFINITY COUNTDOWN (Gerry Duggan / Allred, Deodato, Kuder)

Rebond depuis un autre topic:

Pour préciser, j’ai lu le TPB qui regroupe les épisodes Infinity Countdown: Adam Warlock, Infinity Countdown Prime et Infinity Countdown #1-5. Pour être encore plus clair, je n’ai PAS lu les tie-in sur Black Widow, Captain Marvel, les Champions, Darkhawk et Daredevil. Ni les épisodes précédents des Gardiens de la Galaxie version Duggan. Il peut donc me « manquer » des éléments, de compréhension, de background, de développement… mais en même temps, si c’est le cas, je considère que fournir les clés fait partie du job de l’auteur (surtout sur une mini-série ou sur un tout début de série de façon générale), plutôt que de se reposer trop sur ce que le lecteur serait censé savoir ou ressentir s’il a lu d’autres trucs avant ou à côté.

J’ai plutôt aimé l’entrée en matière avec le numéro centré sur Adam Warlock, quand bien même je ne trouve guère le dessin particulier d’Allred très approprié. La double confrontation entre Adam et Kang / Rama-Tut fonctionne bien, lier ce dernier à la quête de la Gemme du Temps est une bonne idée, et les enjeux pour la suite sont posés de manière prenante. C’est après que ça se gâte.

Dans la suite — de plus en plus pénible — des épisodes, il y a bien quelques scènes, quelques idées à glaner çà et là (le passage de Natasha à Madripoor, la confrontation de Dr Strange avec Turk Barrett, le sort d’Ant-Man dans le « soulworld »), mais tels les poissons volants, elles ne constituent pas la majorité du genre.

La majorité, c’est plutôt une longue succession de scènes de bastons, vaguement justifiées par un embrouillaminis d’intrigues trop complexe pour le petit nombre de numéros, et surtout pour son propre bien, tant tout cela laisse au final l’impression d’un patchwork d’éléments soit d’un intérêt faiblard (je pense, entre autres, à l’hybride Ultron/Pym), soit peut-être, potentiellement, plus intéressants, mais laissés sous-développés, parfois de façon fort abrupte. Les dialogues, d’ailleurs assez répétitifs, sont écrits simultanément à la truelle et avec les pieds, exploit qui m’a poussé à carrément en sauter à plusieurs reprises, ce que je ne fais ordinairement jamais. La caractérisation des personnages ne m’a pas toujours semblé très cohérente d’un passage à un autre. La micro-montée de suspense supposée en début de chaque épisode avec l’armurier accouche d’un « twist » qu’on avait vu venir à des kilomètres, — et en parlant de retournements prévisibles, Galactus redevient au passage le Dévoreur de Mondes, ce que j’avais prédit ici même d’un air blasé dès la transformation du personnage opérée par Ewing dans Ultimates, et malgré ça Duggan arrive à me décevoir tant la justification apportée est minimale.

Pour couronner le tout, une large partie de l’ensemble est illustrée par un Aaron Kuder dont je trouve le dessin d’une laideur à pleurer. Je n’avais pourtant pas gardé un si mauvais souvenir de sa prestation sur Action Comics, mais là je voie justifiées les pires craintes qu’avaient pu, de loin, m’inspirer ses numéros des Gardiens de la Galaxie avec Duggan.

Bref, à mes yeux, on patauge là dans le fond de la lie des pires trucs de Marvel que j’ai pu lire depuis un bail.