La série What If? (une première version en 1977, une seconde en 1989, et désormais une formule liée à des événements éditoriaux, à périodicité irrégulière) n’a pas souvent donné l’occasion aux auteurs de revenir sur des mondes alternatifs.
L’une des exceptions à cette règle est la saga « TimeQuake », qui prend place dans les numéros 35 à 39 de la seconde mouture, grâce aux scénaristes Roy Thomas et Jean-Marc Lofficier. L’histoire s’articule autour de la TVA (la Time Variance Agency, qu’on peut apercevoir dans la bande-annonce de la série télé Loki) et raconte comment le continuum espace-temps est menacé. Le premier épisode, illustré par Joe Phillips, remet sur le devant de la scène la version des Fantastiques à laquelle Spider-Man s’est associé (dans un épisode de la première série, on y reviendra sans doute dans l’année). De manière claire, les auteurs font comprendre qu’il n’y a pas de grand récit épique avec le sort de l’univers à la clé sans les Fantastiques (qui sont « cinq », ici, plus ou moins).
L’épisode 36 met en présence les Vengeurs et les Gardiens de la Galaxy (ceux du futur, les « classiques ») dans un épisode dessiné par Dave Hoover qui a la particularité de bien mettre en valeur la présence des trois Time Keepers près d’Uatu. Dans le #37, dessiné par Mark Pacella, on voit comment Wolverine devient le seigneur des Vampires. Le récit se branche sur les deux chapitres précédents, tout en faisant référence aussi aux West Coast Avengers de Roy Thomas, qui mettent en scène Immortus, entre autres : confirmation qu’il y a une grosse zoum-ba-zoum spatio-temporelle qui se prépare. Le #38 nous raconte comment Odin est tombé sous la coupe de Seth. Autant de situations terribles, dangereuses, problématiques pour l’agence chargée de surveiller les variations temporelles.
Et donc, le #39 apporte une conclusion à cette saga en filigrane, en faisant intervenir, dans les locaux de la TVA (où tous les agents ont la tête de Mark Gruenwald) une version du quatuor que les lecteurs de la première série connaissent bien, avec un Reed en armure bleue de Doc Doom, Ben avec des ailes, Johnny en acier et Sue au corps malléable. C’est donc une des rares occasions où une continuité est établie au sein de la série What If?
Et si ce quatuor là ne suffit pas, c’est une énième version qui vient sauver la mise à la fin de l’épisode : les Fantastiques sans pouvoir que John Byrne a créé dans la première série. Portant le « R » si facilement reconnaissable, ils parviennent à sauver le Multivers des manipulations d’Immortus et à reconstruire l’Univers Marvel. Dont le sort, une fois de plus, repose sur les épaules de la « Famille Fondatrice ».