IRON MAN 2020 #1-6 (Dan Slott, Christos Gage / Pete Woods)

Donc, dans ma pile de lectures ferroviaires, il y avait le TPB reprenant la mini-série Iron Man 2020, qui conclut la prestation de Dan Slott.

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Sorte de point culminant de sa saga, le récit est enlevé, rapide, plein de coups de théâtres, ça bouge, ça remue, il y a de l’émotion, beaucoup d’action, plein d’humour. C’est bien.

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C’est aussi l’occasion pour Slott de ranger les jouets, pas seulement les siens, mais aussi ceux de Gillen et Bendis. L’intrigue principale donne un destin à Arno Stark, fait le point sur la fameuse menace un peu floue énoncée dans les épisodes de Gillen, et offre à Pete Woods (dont le style me plaît un poil moins depuis qu’il met des angles partout : je préférais son trait rond, sur des séries comme Robin) l’occasion de dessiner de grandes cases d’action. Visuellement, ça tape bien, et les incrustations informatiques dans les planches donnent un aspect froid et artificiel au dessin, en écho avec le récit.

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L’intrigue est aussi l’occasion de faire un point définitif sur Stark lui-même : par un méli-mélo de techno-blabla comme les comics savent le faire, Slott remet en selle le personnage, reconstruit « à neuf », « comme avant », pour bien faire comprendre que ce n’est pas la copie, mais bien l’original. Hop, réglé. Le scénariste signe même quelques dialogues rapides entre Tony Stark et Carol Danvers pour évacuer prestement toute possibilité de conflit larvé entre les deux personnages. C’est aussi une manière un peu violente d’exprimer ce qu’il doit penser de péripéties qui ont précédé son passage.

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Donc c’est bien. Sauf que… ça va trop vite. Slott fourre dans six épisodes ce qui aurait pu constituer le menu de douze chapitres. J’en reviens à ce que je disais concernant la fin de la série Tony Stark - Iron Man : ça va trop vite, et on sent que le scénariste aurait sans doute profité à bénéficier d’un peu plus d’espace.

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Il reste, quand on referme le recueil, cette sensation que c’est trop court. À l’image du dialogue entre Tony et Carol, tout est réglé, oui, mais expédié. Même la dernière planche, qui aurait invité une illustration en pleine page, est tassée, parce qu’il y a des choses à dire. Autre exemple : Friday est revenue, et elle dispose à nouveau d’un corps. Mais l’info est réduite à une évocation dans une case.

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Entre la sensation de fin de règne liée au rangement des jouets et l’impression d’une précipitation narrative, on obtient une saga pour le coup trop compressé, dans laquelle les personnages ne vivent plus, et se contentent d’agir. Slott voulant animer tout le vivier qu’il a mis en valeur dans la série précédente, chacun d’eux a droit à quelques cases afin de rappeler sa présence aux lecteurs. Certes, parfois, ils agissent dans des mini-séries adjacentes, où ils s’épanouissent davantage, mais tout de même, cela ne fait que démontrer que la mini-série centrale est trop courte pour son contenu.

C’est très bien (moi qui ne suis pas grand fan d’Iron Man, j’ai pris beaucoup de plaisir à ces aventures), mais ça aurait pu être tellement mieux. Marvel a donné l’impression de vouloir régler l’affaire rapidement afin de passer au plus vite à autre chose. Prendre plus de temps et laisser respirer le récit aurait sans doute été profitable.

Jim

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